« La NPSP-CI, et si on en parlait », tel était le thème central dudit séminaire. Selon le Directeur général Ibrahim Kouyaté, la Pharmacie de la santé publique (PSP), est un établissement public national à caractère industriel et commercial. Elle a connu des réformes qui ont abouti à son changement de statut. Ainsi depuis 2013, par un décret du président de la République Alassane Ouattara, elle est devenue la Nouvelle pharmacie de la santé publique de Côte d’Ivoire (NPSP CI). Ce changement de statut vise à répondre aux défis nouveaux en matière de disponibilité et d’accessibilité du médicament sur tout le territoire national. Dans la même dynamique, pour une meilleure prise en charge des populations en matière de disponibilité et d'accessibilité des médicaments qui constituent le cœur de métier de la Nouvelle PSP CI, deux autres décrets ont été signés par le chef de l'État. Ces décrets renforcent surtout l'autonomie de gestion, ce qui n'était pas le cas avant la réforme. Dans son exposé le premier expert, Daniel Archer, conseiller du Dg et en charge de la cellule planification stratégique et développement, est revenu sur les missions essentielles de la NPSP CI, suites aux conventions rendues possibles grâce à la politique sanitaire du Président Alassane Ouattara.
« Assurer la Disponibilité des médicaments essentiels et intrants stratégiques de santé sur toute l’étendue du territoire nationale, approvisionner les établissements sanitaires privés en cas d’urgence sanitaire, apporter une assistance technique aux établissements publics hospitaliers (EPH) en cas de besoin ou dans le cadre de programmes nationaux ou internationaux soutenus par les PTF, assurer l’accessibilité des médicaments et intrants stratégiques de santé de bonne qualité aux populations de Côte d’Ivoire, s’approvisionner auprès des industries pharmaceutiques locales et des laboratoires internationaux et contribuer au développement d’une production locale en produits pharmaceutiques », a-t-il expliqué en long et en large. La NPSP-CI, ajoutera-t-il, a un mode de gestion de type privé (code du travail, Syscohada, commissariat aux comptes obligatoire), une gouvernance qui repose sur une assemblée générale, un conseil d’administration, etc., et une tutelle administrative qui est le ministère de la santé. Elle a une mission de service public et jouit d’une autonomie financière qui est le fruit de la représentativité de la présidence de la République, de la Primature, des ministères clés et des professionnels de la santé sans oublier la société civile et des consommateurs au niveau du conseil d’administration et de l’assemblée générale. La NPSP CI aujourd’hui, c’est plus de 700 références de produits pharmaceutiques, au niveau des achats et l’implémentation d’une nouvelle stratégie d’achat avec la mise en place d’un GTT médicaments permettant de relever le niveau de disponibilité.
La mise en œuvre de la solution e-préselection assurance la qualité des produits. Au niveau du stockage, ce sont plus de 35 000 palettes de stockage, pour deux agences régionales basées à Abidjan et Bouaké. La construction de 8 dépôts régionaux à Man, Korhogo, Odienné, Abengourou, Adzopé, Agboville, San Pedro et Daloa. Deux lancements sont prévus. Il s’agit du Lancement des activités de l’agence programme et de la construction de la Nouvelle agence régionale d'Abidjan. Autre point positif de la politique des dirigeants, c’est au niveau de la livraison. La flotte de 30 véhicules, de 2,5 à 10 tonnes et des véhicules utilitaires équipés de GPS et de cadenas intelligent, permettent d’approvisionner plus de 700 établissements sanitaires publics en Côte d’Ivoire. La structure s’est modernisée grâce à la digitalisation de son système d’informations, ce qui est une bouffée d’oxygène en matière de disponibilité, d’accessibilité, d’assistance, d’approvisionnement et surtout d’optimisation des charges. « La mise en œuvre de l'E-learning pour les formations des agents, des clients et des gestionnaires en pharmacies, la création un extranet pour la passation des commandes recouvrables, l’établissement de la société LHSPLA sur X3 pour la gestion financière du projet (projet phase 2), la séparation du traitement des produits NPSP des produits programmes via l'agence programme (projet phase 2 ; go live réalisé à la suite de l’inventaire) », sont entre autres les innovations pour une NPSP CI futuriste, selon Daniel Archer qui a traité du sous-thème « la NPSP CI d’hier, aujourd’hui et demain ». Il a terminé son exposé sur les perspectives qui sont entre autres, améliorer la disponibilité et les performances logistiques (achat, approvisionnement, stockage, distribution, renforcer le positionnement stratégique de la NPSP CI dans la politique sanitaire ivoirienne, pérenniser l'équilibre financier et la viabilité du modèle économique.
La disponibilité et le circuit de distribution du médicament
Dr Achille Oura et Dr Serge Yapo, les deux derniers intervenants ont traité des attributions de la NPSP CI qui a le monopole sur l’achat et la distribution des médicaments en Côte d’Ivoire, à travers deux sous-thèmes que sont la disponibilité et le circuit de distribution du médicament les axes stratégiques. Dr Oura a indiqué que la disponibilité, c’est le fait d’être « présent sur le territoire national notamment au niveau de la NPSPCI et ou le grossiste privé. », et que l’accessibilité, c’est être accessible géographiquement et financièrement par les malades sur toute l’étendue du territoire national et enfin le circuit de distribution, c’est le chemin suivi par le médicament pour aller du producteur au consommateur final (le malade). Des notions importantes pour comprendre le travail de la Nouvelle pharmacie. La NPSP-CI a pour mission première, l’accès aux médicaments de qualité a des coûts soutenables par les populations. Pour cela, il a insisté sur la responsabilité des différents acteurs pour cette accessibilité.
A ce propos, le Directeur général, Dr Ibrahim Kouyaté qui ne manquait pas d’approfondir les échanges par ses interventions, a relevé ceci : « Notre objectif, c’est que les produits soient plus accessibles aux populations (…) La Nouvelle pharmacie de la santé publique de Côte d’Ivoire, sous le leadership du président Alassane Ouattara, c’est d'assurer la disponibilité et l’accessibilité des médicaments aux populations ivoiriennes. Aussi, la vision du président Alassane Ouattara c’est la garantie de couverture maladie universelle à l'ensemble de la population ». Dr Achille Oura a conclu son intervention sur cette note : « L’accessibilité aux médicaments de qualité à moindre coût, est au cœur de la politique sociale du gouvernement et la Couverture Maladie Universelle (CMU) en est une illustration évidente. La Nouvelle PSPCI, dans le cadre de sa mission entend jouer pleinement son rôle et s’est donné les moyens d’atteindre ses objectifs au regard des reformes et investissements réalisés depuis la prise de fonction de la nouvelle direction générale. C’est donc dans des actions concertées avec les autres acteurs du système de santé, que le défis de l’accessibilité des médicaments sera relevé au profit des populations ».
Dr Serge Yapo, avec des images en illustration, a présenté le travail colossal qui a abattu depuis 2013 pour répondre aux attentes des populations en matière d’accessibilité aux médicaments et à moindre coût. Il s’est félicité des nouveaux bâtiments construits à l’intérieur du pays grâce à l’apport financier des partenaires de la NPSP CI et de la nouvelle dynamique visible sous la conduite des affaires par Dr Ibrahim Kouyaté. « Les stratégies de développement entamées par la NPSP-CI renforcent sa résilience face aux défis de réduction des ruptures de stocks et à la nécessité d’une performance logistique accrue. L’un des chantiers complémentaires reste l’intégration des systèmes d’information de la centrale d’achats au patient. Pour une disponibilité optimisée, les acteurs clés s’unissent pour renforcer la chaîne d’approvisionnement grâce à la pré qualification des laboratoires et fournisseurs, gage d’un alignement des besoins avec les achats auprès de sources fiables et conformes aux normes de qualité », a-t-il soutenu sous le regard admiratif d’une quarantaine de journalistes.
Ernest FAMIN