
Pour employer le langage populaire en Côte d’Ivoire, on pourrait dire que le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, « est dans pain ». Ceci pour signifier qu’il est dans un véritable pétrin. De quoi s’agit-il ? Après avoir sablé le champagne, suite à la signature de son décret de renonciation à la nationalité française, le président du PDCI-RDA fait face maintenant à la dure réalité de sa nouvelle situation, parce qu’il n’est plus citoyen français. Et comme il n’est plus français, le désormais ivoirien exclusif Tidjane Thiam, pour séjourner en France, doit se soumettre à toutes les procédures en vigueur. Après s’être libéré de la nationalité française, il reste donc évident que l’étranger Thiam n’a plus les privilèges de l’ancien citoyen français, quand il était à la tête du Crédit suisse ou à Prudential.
Etant donné qu’il a encore de nombreux biens et des attaches solides chez les Gaulois, le président du PDCI-RDA doit prendre toutes les dispositions pour ne pas avoir à faire la queue, chaque fois qu’il doit se rendre en France ou dans l’Union européenne ou avoir des documents qui pourraient lui permettre de « sécuriser » ses biens et ses avoirs dans ce pays. Et selon nos sources, le président du PDCI-RDA fait des incessants va-et-vient dans les services compétents, à l’effet de se faire délivrer un document qui pourrait le mettre à l’abri de tous ces tracasseries : il s‘agit de la carte de résident. C’est un document d’une durée de dix ans qui pourrait lui permettre de rentrer quand il veut sur le territoire français. Sans ce document, il sera toujours contraint de se soumettre aux procédures en vigueur comme un citoyen lambda. En plus son ‘‘Gombo’’ de Djibouti, la semaine dernière (NDLR : une consultance payée), voici donc la vraie raison de son séjour prolongé en France et aussi l’une des raisons pour laquelle il a manqué le dernier Bureau politique à Yamoussoukro. Et ce samedi 5 avril 2025, le vieux Cowppli Boni qui a présenté ses excuses à l’assemblée, n’a pas eu le courage de dévoiler cette vérité aux militants. A six mois de la présidentielle, Tidjane Thiam veut tout mettre en œuvre pour avoir son titre de résident permanent. Sur la question, le désormais citoyen ivoirien qui a déjà passé 23 années dans l’hexagone, remplit tous les critères pour avoir ce précieux sésame.
Sur le site www.service-public.fr, voici les conditions pour bénéficier de ce titre séjour : « Vous avez des attaches familiales en France ou vous avez rendu des services à la France (engagement dans la Légion étrangère par exemple) ou vous bénéficiez d'une protection internationale (réfugié par exemple) ? Vous pouvez, sous certaines conditions, demander une carte de résident de 10 ans. Elle peut vous être remise en premier titre de séjour ou en renouvellement d'une carte temporaire ou pluriannuelle », indique le service public français qui précise également que tout citoyen ayant déjà résidé sur le territoire français pendant 10 ans, peut bénéficier facilement de ce document. « Les demandeurs doivent fournir des documents attestant de leur présence continue en France pendant une décennie. Cela peut inclure des quittances de loyer, des bulletins de salaire, et des attestations de proches », précise la source d’information. Comme on peut le voir, pendant que le landerneau politique ivoirien est en ébullition pour la présidentielle du 25 octobre 2025 où c’est la veillée d’arme dans chaque formation politique, Tidjane Thiam est préoccupé par l’obtention d’un document administratif qui va lui permettre de ne pas trop s’éloigner dans son ancien pays, la France. Si manifestement, les autorités françaises ne lui feront aucune difficulté pour lui délivrer la carte de résident, il reste évident qu’à son retour au pays, deux dossiers chauds attendent Tidjane Thiam : Son procès avec Yapo Valérie et l’affaire de son inscription sur la liste électorale.
Bernard KRA