Économie

Crise mondiale, réchauffement climatique…Le sort de la planète se décide à Abidjan

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Le Premier ministre, Patrick Achi, (2e à partir g) a présidé l’ouverture du Sommet Finance en Commun à Abidjan. (Photo : DR)
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Après Paris en 2020, Rome en 2021, c’est au tour d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, d’abriter la 3e édition du Sommet Finance en Commun ou Finance in Common Summit (FiCS). L’évènement qui a lieu depuis hier mercredi 19 octobre 2022 à Sofitel Hôtel Ivoire, réunit décideurs, économistes, financiers, praticiens du développement, hauts responsables de plus de 530 banques publiques de développement, aussi bien du secteur public que du secteur privé et plus de 3 000 participants en mode virtuel et 600 participants en présentiel.

À l’ouverture des assises, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a insisté sur la nécessité pour les participants de plancher sur des points importants dans un monde agité par des crises sans précédent. Selon le chef du gouvernement, il est plus que nécessaire pour les acteurs clés du développement que sont les banques mondiales de développement, d’agir pour concrétiser les objectifs de développement durable des Nations Unies et booster la transition énergétique, promouvoir et financer de nouveaux modèles de croissance plus respectueux, durables et inclusifs.

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Patrick Achi dit fonder beaucoup d’espoir pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique à l’issue des échanges ambitieux qui vont se tenir à la rencontre d’Abidjan, placée sous le thème : « une transition juste et verte pour une reprise durable ».

« Je me sens porteur d’une immense attente, de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique, à l’égard de ce Forum et des échanges ambitieux qu’il se promet de tenir. Car, sur ce continent qui sera le plus touché dans les prochaines décennies par les conséquences du changement climatique, qui est le plus affecté par les conséquences du triple contexte mondial de la pandémie, de la guerre et de l’inflation, la question du financement des transitions indispensables et des nouveaux modèles de croissance inclusive et durable, est bien au cœur de tous les regards, de tous les esprits, de tous les espoirs ! », a-t-il déclaré.

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Avant de préciser que la zone stratégique d’action de la finance du développement, zone symbole du réchauffement climatique en cours, avec 9 des 10 pays les plus vulnérables au monde, se situe en Afrique, alors que le continent n’émet que 3% des gaz à effet de serre. Ce qui est une injustice. « L’Afrique doit être définitivement la zone d’invention des nouveaux équilibres indispensables à notre terre comme à nos sociétés. Je veux voir aussi dans le choix d’Abidjan, la preuve du redressement économique, social et humain extraordinaire accompli par notre pays et notre peuple sous le leadership du Président de la République, Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire a prouvé hier, et voudra prouver demain, avec l’ensemble de ses partenaires que, quelle que soit la hauteur des obstacles dressés, il est toujours possible à l’Homme, par le courage, le travail, la créativité et l’unité, de bâtir un autre futur, de forger un nouvel espoir. Je veux voir enfin dans ce choix d’Abidjan, la reconnaissance de l’engagement constant de notre pays et de son président depuis une décennie, à agir face au climat, contre la dégradation de nos sols, pour la préservation de nos équilibres humains et naturels », a relevé M. Achi.

Le combat de la Côte d’Ivoire dans la lutte

Le Premier ministre a réaffirmé devant ses partenaires, l’engagement de la Côte d’Ivoire à agir face au climat, contre la dégradation de nos sols, pour la préservation de l’équilibre humain et naturel.

Il a indiqué qu’un plan a été mis en place en vue de la restauration de 20% du couvert forestier d’ici à 2030, pour un investissement de plus d’1 milliard de dollars. Ainsi que la mise en place d’une stratégie cacao durable, d’une agriculture d’avenir, d’une agriculture zéro déforestation et plus rémunératrice pour nos producteurs. Au niveau de l’énergie, grâce au renforcement constant de la production renouvelable, le pays a atteint plus du tiers de notre mix, contre 20% en 2015. Quant à l’agriculture, la Côte d’Ivoire mène le combat pour la promotion d’une agriculture responsable, mieux insérée dans les chaînes de valeurs mondiales et bénéficiant d’un partage plus équitable de la valeur ajoutée, créée par l’ardeur et le talent extraordinaires de braves paysans.

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À ce propos, le Premier ministre Patrick Achi a encouragé les partenaires à mettre en application, les conclusions des travaux de la COP 15, avec l’adoption le 9 mai 2022, de l’Initiative d’Abidjan par les chefs d’État et de gouvernement. C’est le « Programme Héritage d’Abidjan » qui est un modèle d’approche holistique pour une gestion efficace des effets dévastateurs de la désertification sur les terres, les peuples.

Ce programme porté par le Président Alassane Ouattara, allie stratégie d’action nationale pour la Côte d’Ivoire et proposition de modèles à amender et à dupliquer ailleurs sur le continent et dans le monde. Il déploie un ensemble d’actions concrètes visant d’une part, à restaurer un couvert forestier primordial pour les équilibres climatiques et productifs de nos nations, et d’autre part, à rendre les terres dégradées à nouveau, productives sur les plans biologiques, agronomiques et économiques.

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« C’est à ce prix et à ce prix seulement, que nous pourrons mettre en œuvre, une production agricole durable, mieux insérée dans les chaînes de valeurs mondiales, préservant notre environnement, créant bien plus d’emplois et de revenus, améliorant massivement les conditions de vie des populations, notamment rurales. C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous pourrons lutter, avec efficacité, contre une insécurité alimentaire et nutritionnelle encore bien trop présente en Afrique, touchant plus de 280 millions de personnes en 2020. C’est enfin à ce prix et à ce prix seulement que nous pourrons réduire réellement la menace terroriste qui travaille depuis plus d’une décennie, le cœur du Sahel. Sans développement des zones rurales, sans stabilisation de l’environnement naturel et humain, c’est courir le risque de voir des populations toujours plus fragilisées, se laisser tenter par les aventures les plus destructrices », a-t-il averti.

Projection d’un taux de croissance à 6,8% en 2022

Auparavant, la ministre du Plan et du développement, Kaba Nialé, par ailleurs, gouverneure du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour la Côte d’Ivoire, a réitéré la gratitude du gouvernement ivoirien envers ses partenaires notamment, la BAD qui a promptement apporté un concours de 49,12 milliards F CFA pour soutenir notre Plan de Riposte Economique et Sanitaire contre la COVID-19. Ainsi que la Banque Européenne d’Investissement (BEI), associée à l’Union Européenne (UE) et l’Allemagne, en tant que « Team Europe », qui a permis la signature de plusieurs accords avec le gouvernement ivoirien, d’un montant global de 100 milliards de F CFA.

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Toutefois, la ministre Kaba Nialé a laissé entendre que son pays projette un taux de croissance à 6,8% en 2022. Elle a regretté le fait que la crise économique mondiale actuelle et les nombreux chocs exogènes qui en découlent, vont entraîner, à coup sûr, des défis multiformes et complexes couplés à un ralentissement économique avec des impacts certains sur les couches les plus vulnérables. Elle a ajouté les effets néfastes du changement climatique observés dans le monde entier, mais plus particulièrement, avec beaucoup plus d’acuité dans nos pays en développement.

Le Sommet Finance en Commun apparaît pour la ministre du Plan et du développement ivoirien, comme une occasion devant établir une coalition tournée vers des actions concrètes pour orienter les flux financiers vers la résilience climatique et les infrastructures de qualité en vue de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).

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« Les gouvernants des pays africains placent un immense espoir en cette troisième édition du Sommet Finance en Commun dont les résultats permettront de mieux soutenir leurs actions de développement en faveur des populations africaines. Que les conclusions de ces assises renforcent davantage le processus de développement du continent africain, celui de la Côte d’Ivoire en particulier, en accélérant la mise en œuvre des actions de transformation économique et sociale initiées par le gouvernement ivoirien », a appelé de tous ces vœux, Kaba Nialé.

Notons que le Sommet Finance en Commun est organisé par l’Agence française de développement (AFD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et la Banque africaine de développement (BAD).

Venance Kokora

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