Société

Crise post-électorale 2010-2011: L’État restitue 112 corps exhumés de victimes aux parents  

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Myss Belmonde Dogo a invité les parents des victimes à tourner le dos à la haine et la vengeance. (Photo : DR)
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L’État de Côte d’Ivoire entend donner tous les moyens aux parents, afin d’offrir aux victimes de la crise post-électorale de 2010-2011, des funérailles dignes.  

Devant la crise qui secouait le pays, ces victimes  n’avaient pu bénéficier de funérailles dignes et les familles n’avaient pu faire convenablement leur deuil. Eh bien, l’État de Côte d’Ivoire rend tout cela possible. Le mercredi 8 mars 2023, ont eu lieu, les cérémonies de restitution des corps exhumés dans le cadre des enquêtes liées à la crise post-électorale de 2010-2011. Elles ont concerné les villes de Guiglo, Bloléquin et Touleupleu où respectivement, 16, 58 et 38 victimes ont été exhumées. Soit un total de 112 victimes exhumées sur lesquelles 47 ont pu être identifiées et dont les familles ont reçu  la compassion et le soutien du gouvernement. C’est le ministère de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté (MSLP), à la demande des populations, et sur instruction du Premier ministre, Patrick Achi, qui a la charge de ces restitutions. À la tête d’une forte délégation la ministre, Myss Belmonde Dogo, a séjourné dans lesdites localités pour d’abord, porter l’information aux parents des victimes, recueillir les avis, et surtout, les écouter tout en leur assurant le soutien de l’État dans le processus de levée de deuil. Pour ce faire, une enveloppe de 1.500.000 Fcfa (500.000f pour les obsèques et 1.000.000f à titre d’indemnisation) a été remise à chacune des familles pour permettre des funérailles dignes à leurs proches.

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Les frais de conservation, de transfert et de cercueil ayant été, par ailleurs, pris en charge par le gouvernement. Pour leur part, les familles ont jusqu’à fin mars 2023, pour fixer une date à leur convenance, pour la ré-inhumation. Pour ces cérémonies, la ministre de la Solidarité était accompagnée des ministres de la Fonction publique, Anne Désirée Ouloto, et de la Réconciliation et de la cohésion sociale, Kouadio Konan Bertin.  Sur place, les autorités locales administratives et politiques de la région du Cavally, ainsi que les chefs de cantons, de villages, guides religieux, associations de jeunes et de femmes, ONG, étaient tous présents pour prendre part à cette cérémonie chargée de vives émotions. « Maintenant que les corps ont été restitués, il est temps d’apaiser les cœurs et d’aller à la réconciliation », a exhorté Gueï Sépohi Irène, au nom de toutes les familles de victimes. Lors du Conseil des ministres du 30 janvier 2013, faut-il le rappeler, le Chef de l’État a annoncé le lancement des opérations d’exhumation et d’identification des personnes décédées et qui auraient été inhumées, dans des fosses communes, des cimetières clandestins, des espaces publics et autres lieux sur le territoire national. « Dieu a créé l’oubli, puisse-t-il continuer de panser nos plaies. La souffrance vécue pendant la crise est encore perceptible sur les visages. Il y a 12 ans, pour nécessité d’enquête judiciaire, la CPI a demandé l’exhumation de certains corps. Merci aux familles qui ont accepté, car dans certaines régions, les gens ont refusé », a reconnu Anne Désirée Ouloto, fille et cadre de la région. Avec le concours du gouvernement, elle s’est engagée à « tout mettre en œuvre pour que plus jamais, la guerre ne revienne en Côte d’Ivoire ». Car, dira-t-elle, « le chemin de la paix est le plus difficile, il nécessite l’acceptation de l’autre ».

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Pour sa part, Kouadio Konan Bertin a salué « la grandeur d’âme du peuple Wê. Il faut tourner le dos définitivement à la guerre et se tourner vers la réconciliation. L’heure n’est plus aux pleurs, faisons  définitivement le deuil et passons à autre chose ». « Chers parents du Cavally, que votre vengeance soit le pardon », a engagé d’entrée, Myss Belmonde Dogo. Pour elle, « c’est toute la Côte d’Ivoire qui est à vos côtés, tous les Ivoiriens avec en premier, le Président Alassane Ouattara. Nous  partageons tous, la vive émotion qui est la vôtre ce jour. Le pays tout entier prie avec vous, prie pour vous, espérant que vos cœurs soient enfin apaisés, pour accepter le pardon ! Car c’est votre pardon, qui va sceller définitivement la paix et l’unité nationale. La paix n’est pas une option, la paix est une condition sine qua non pour aller de l’avant ». La ministre n’a pas manqué de rappeler que « la cérémonie qui nous rassemble ici aujourd’hui est, certes, une réponse à la demande des parents des victimes qui ont souhaité rentrer en possession des corps de leurs proches, mais c’est surtout la seule voie possible qui s’offre à l’État de Côte d’Ivoire pour accompagner ses enfants, rendant ce jour mémorable ». Dans un passé récent, ajoutera Myss Belmonde Dogo, « nos divergences nous ont conduit à l’extrême. Nous devons ensemble dire, plus jamais ça ! Oui, Plus jamais ça ! Plus jamais de morts à cause de la politique. Ce qui nous rassemble doit être plus fort et au-dessus de ce qui pourrait nous diviser ».

Manuel Zako

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