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Interview/Entreprenariat féminin-Stéphanie Adjoua, entrepreneure : « Il y a beaucoup d’argent à gagner dans l’élevage de porc »

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Stéphanie Adjoua invite la jeunesse ivoirienne à s’intéresser à l’élevage de porc. (Photo : DR)
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Stéphanie Adjoua Brasseur, est Ivoirienne et vit en France depuis quelques années. Présente en Côte d’Ivoire depuis quelques mois, elle a investi dans l’élevage de porc. Dans cet entretien qu’elle a accordé à L’Avenir, elle invite la jeunesse ivoirienne à s’intéresser à l’élevage de porc, qui rapporte de gros sous.  

Vous vivez en France. Qu’est-ce qui vous a motivée à investir dans l’élevage de porc et la restauration ?

J’ai choisi l’élevage porcin parce que j’ai remarqué que la Côte d’Ivoire est déficitaire de la production porcine. Depuis trois mois que nous sommes dans cette activité, nous constatons que le besoin est énorme. Une autre raison, il faut dire qu’il est dommage que ce métier soit un peu délaissé en Côte d’Ivoire. J’ai eu la chance d’aller en Asie, et en Asie, je n’ai pas vu une viande de la Côte d’Ivoire ou de l’Afrique. Alors qu’en Côte d’Ivoire, nous sommes envahis par le marché asiatique et notamment européen. Quand je venais en Côte d’Ivoire, j’ai été choquée et frustrée de consommer fréquemment les pieds de porc. C’est à partir de là que j’ai pris conscience qu’il fallait que je m’intéresse à ce secteur.

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Quand vous parlez de déficitaire, s’agit-il de quoi précisément ?  

C’est dire qu’il y a beaucoup de manques, d’autant plus que la Côte d’Ivoire ne produit que 11, voire 18% tout au plus, de sa consommation et tout le reste est importé. C’est un gros souci pour nous. C’est pour cela que j’ai décidé d’investir dans ce secteur.

Qu’en est-il de la restauration ?

Nous avons choisi également d’investir dans la restauration tout simplement, parce qu’on souhaiterait que nos consommateurs qui viennent déguster la viande de porc, puissent avoir de la boisson à consommer.  

Pourquoi le porc parmi tant d’autres, tels que la volaille, le bœuf etc. ?

La viande de porc, parce que son élevage n’est pas trop compliqué, mais contraignant parce que cela mobilise beaucoup de fonds pour démarrer. Un autre argument que j’ai indiqué plus haut, c’est que la Côte d’Ivoire ne produit que 11% de sa consommation, par conséquent, nous devons être nombreux à embrasser cette filière.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontée ?

Le premier souci, c’est la main-d’œuvre. Deuxième chose, nous avons un gros souci de génétique et la dernière chose, ce sont les fonds. Nous ne sommes pas véritablement soutenue. Nous travaillons sur fonds propres. Ce qui fait que nous sommes très limitée.  

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Un appel à l’endroit des autorités ?

Je souhaite que nos autorités et en premier lieu, notre ministère de tutelle, à savoir le ministère des ressources Animales et Halieutiques, se penche un peu sur la filière porcine. Il y a beaucoup d’amoureux de cette filière, sauf qu’il n’y a pas assez de messages qui sont portés pour encourager et sensibiliser les populations sur cette activité. Pour ma part, je suis ouverte et disponible pour un entretien plus pointu sur cette activité. Parce qu’aujourd’hui, il y a beaucoup d’Ivoiriens dans la diaspora qui veulent venir s’installer en Côte d’Ivoire, pour investir dans cette activité. L’élevage porcin en Côte d’Ivoire a de l’avenir. Nous avons beaucoup d’ambitions pour la filière porcine. La viande de porc, c’est celle qui est produite en Côte d’Ivoire et nulle part ailleurs. Il faut privilégier la production locale et éviter les têtes de porc importées pour éviter les maladies.

Vous êtes basée dans la commune de Yopougon. Pourquoi le choix de cette commune pour mener vos activités ?

La commune de Yopougon, parce que je reconnais que cette commune est la capitale de la viande de porc en Côte d’Ivoire. Et les populations d’ici, savent apprécier la vraie viande de porc. Ici, il est plus facile d’implémenter un tel projet, contrairement à Cocody, Zone 4.

Vous disiez plus haut que vous avez beaucoup d’ambitions pour la filière porcine. Cette filière a-t-elle de l’avenir en Côte d’Ivoire ?

Absolument. C’est une filière d’avenir. D’ailleurs, j’encourage tout le monde à s’intéresser à cette filière, parce qu’il y a plusieurs acteurs dans la chaîne de valeur.

Lesquelles ?

Les entrants avec les pourvenderies, les charcuteries, les restaurations rapides, et l’élevage même. Le plus important, il faut essayer de trouver une des chaines de valeur pour implémenter son projet.

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Et en termes de création d’emplois ?

Je vous disais tantôt que la filière porcine est une filière porteuse. La preuve, une ferme porcine moderne emploie au minimum 10 personnes. Je ne parle pas encore de l’activité de la boucherie, de l’abattoir, de la pourvenderie. C’est un vrai métier et il faut que les jeunes s’y intéressent. 

Un appel à lancer à la jeunesse ivoirienne par rapport à cette activité 

J’invite la jeunesse ivoirienne à regarder cette filière avec un œil beaucoup différent, lorsque les gens disent que le cochon est sale et bien d’autres préjugés et que cela ne rapporte rien. Il y a beaucoup d’argent dans l’élevage de porc.  Pour les diplômés qui n’ont pas d’activités, ils peuvent se rapprocher des familles qui peuvent les aider. Avec deux femelles et un mâle, vous pouvez démarrer cette activité et gagner de l’argent, à condition que vous mettiez du sérieux et aimiez ce que vous faites.

Réalisée par Ernest Famin

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