Économie

Il transforme l’attiéké et le placali en poudre pour l’export: Le parcours inspirant d’Eric Serge Mbo 

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L’entrepreneur Éric Serge Mbo transforme à base de matières premières locales, des produits finis. (Photo : MZ)
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Éric Serge Mbo est un jeune ivoirien entrepreneur qui a mis en place, des mécanismes pour la transformation de la farine de manioc en attiéké ou en placali... Grâce à ses recherches, il a réussi à trouver des procédés pour la conservation de plusieurs aliments à long terme.

Les génies, même s’ils ne courent pas les rues, l’on en rencontre très souvent, dans le domaine de l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire. En plus de la volonté politique affichée par le gouvernement, avec la mise sur pied de mécanismes et de structures pour accompagner les entrepreneurs, certains jeunes donnent des raisons de croire en de lendemains meilleurs pour l’industrialisation du pays. C’est le cas d’Éric Serge Mbo. Alors que rien ne l’y prédestinait, cet entrepreneur a eu une idée ingénieuse qui est en train de révolutionner les principaux produits de grande consommation que sont le riz, l’attiéké et le placali. Élève dans le septentrion ivoirien au milieu des années 1990, tout est parti des difficultés que le tuteur d’Éric Mbo rencontrait dans le processus de transformation du riz en produit fini pour la consommation.  « Je suis originaire de l’Est de la Côte d’Ivoire, mais j’ai passé la plus grande partie de mon enfance au Nord du pays. Je me suis inspiré de mon tuteur qui, une fois revenu du champ avec des vivres, les consommait directement.

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Le riz était pilé au mortier, avant qu’il ne soit préparé. Alors, je me suis interrogé pourquoi tant d’efforts en une journée, après les travaux champêtres déjà épuisants. À mon jeune âge, j’ai pris le pari de m’orienter vers une branche en agro-alimentaire dans le but d’apporter ma contribution en vue d’un changement de comportement ». C’est ainsi qu’il résume la naissance d’une idée d’entreprise qui est en passe de révolutionner la grande consommation des principales denrées alimentaires en Côte d’Ivoire. Après le BAC qu’il obtient avec brio en 1996, Éric Serge Mbo s’inscrit à l’Université Félix Houphouët-Boigny en Géographie tropicale où il en sort avec une maîtrise, avant de s’envoler pour l’Inde en 2006, pour une formation en Industrie, puis en Suisse, pour une formation en Economie d’entreprise. « Depuis 2006, je me suis mis à la recherche en termes standards européens pour la mise en place des packagings, la conception des enveloppes, comment faire des études et puis, je me suis associé aussi à des ingénieurs agronomes en Europe pour m’aider dans la conservation des produits du terroir », a-t-il confié.

Transformer l’attiéké et le placali en poudre tout en gardant le goût et la qualité

Aujourd’hui, de retour au pays, Éric Serge Mbo est dans la peau d’un chef d’entreprise et promoteur des produits de marque « ELEMBO ». Son créneau, réduire à 90%, la pénibilité dans la préparation des produits locaux et surtout, leur conservation. Il dit avoir débuté son business par le riz local, au regard de la grande dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur. « Notre produit d’appel est le riz local. Nous nous sommes dit que la Côte d’Ivoire est grande exportatrice de riz, donc en se penchant sur ce volet, nous avons associé la qualité et le package pour l’exportation. Nous avons mis l’accent sur la forte production, la qualité et la conservation, grâce à nos emballages. Le riz local est un riz de saison qui ne dure que 03 mois sur le marché.

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On n’arrivait pas à le conserver sur une grande période. Ensuite, j’ai associé le placali, l’attiéké… que nous avons déshydratés qui se conservent jusqu’à 36 mois », a-t-il indiqué. Les produits réalisés par le jeune entrepreneur à base de produits locaux, sont à la portée de tous les consommateurs ivoiriens, mais également ceux de l’extérieur. « Nous donnons l’envie de manger toujours les mets de notre pays », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter qu’il est satisfait d’avoir apporté la solution à la conservation des aliments de grande consommation en Côte d’Ivoire.

100% local, 100% naturel…

« J’ai associé le volet emballage qui conserve mieux l’aliment et le côté déshydratation pour résoudre la moisissure sur les aliments. Avec l’attiéké en poudre ou le placali, plus besoin d’un frigo pour la conservation. Le goût est intact après conservation. Il n’y a aucun produit chimique qui y est ajouté. Ces produits sont faits maison, 100% local, 100% naturel. Le manioc contient 70% d’eau qui ont été retirés. Nous sommes exigeants sur la qualité et les ingénieurs agronomes sont intransigeants sur la question. Il en est de même pour l’emballage testé en Europe », a défendu Éric Mbo. À ce propos, il a informé avoir travaillé sur des aspects précis avec des ingénieurs agronomes de Yamoussoukro, avant la mise en vente de ses produits sur le marché.

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Au regard du travail qu’il abat au quotidien, Éric Serge Mbo plaide pour un soutien de l’État de Côte d’Ivoire afin de développer davantage, son marché qui s’étend aujourd’hui, sur plusieurs continents pour le bonheur des Ivoiriens de la diaspora. « Nous sommes passés dans différents ministères, au CEPICI pour déposer nos projets. Nous attendons la suite », a-t-il noté. Déjà, sur le terrain, ses produits sont distribués dans les grandes surfaces de la capitale économique, Abidjan et il compte accroître son réseau de distribution sur l’étendue du territoire national. Pour l’heure, l’entrepreneur Éric Serge Mbo, à défaut de moyens financiers conséquents pour acquérir une unité industrielle de transformation de 500 millions de FCFA, est en sous-traitance avec l’institut d’agronomie de Yamoussoukro.

Des idées et des projets pour soutenir les efforts du gouvernement…

Éric Serge Mbo fait partie de ces Ivoiriens qui croient que la Côte d’Ivoire regorge encore d’énormes potentialités, non seulement à gagner, mais à offrir. C’est dans ce sens qu’il a décidé de s’installer au pays pour mettre en valeur, ses atouts agricoles. À cet effet, il envisage après le placali, la farine, l’attiéké, le riz…, révolutionner d’autres secteurs tels que le cacao, le soja… « Nous avons de la matière première à foison. Le cacao ivoirien est très prisé à l’extérieur et la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Il y a aussi l’anacarde grâce auquel on peut avoir le lait, la farine pour la pâtisserie, du jus avec la pomme d’anacarde qui est 07 fois plus riche que le jus d’orange », a-t-il déclaré.

Venance Kokora

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