Quelles sont les occupations de Diouf après la Can ?
Je suis Ambassadeur de toutes les équipes nationales du Sénégal. J’ai mes propres business à moi qui marchent super bien que je ne vais pas dévoiler. En même temps, je suis Ambassadeur du président Macky Sall qui est un très grand ami de la Côte d’Ivoire et du Président Alassane Ouattara. A part ça, je suis Ambassadeur de la CAF parce que j’ai jonglé les deux pendant la Coupe d’Afrique.
Est qu’on peut dire qu’El Hadj Diouf continue de profiter de la ville d’Abidjan après la CAN ?
Ce qui est normale ! D’abord avant de commencer, j’aimerais féliciter les Eléphants et les supporters qui ont été à la hauteur de l’évènement. Ce n’était pas du tout facile. Quand ils étaient menés, tout le monde pensait qu’ils allaient droit dans le mur. Je voudrais surtout féliciter le Président de la République, Alassane Ouattara, car cette victoire c’est sa victoire.
Il a construit à lui tout seul cet évènement parce que bien avant, j’ai vu le travail qu’il a fait avec son gouvernement, le COCAN, et la CAF. Si aujourd’hui on parle de meilleure Coupe d’Afrique de l’histoire pour moi, c’est grâce au Président Alassane Ouattara qui a tout mis en œuvre avec son gouvernement pour une meilleure sécurisation.
Qu’est-ce qui a permis de dire que c’est la meilleur CAN ?
C’est la meilleure CAN car sur le terrain, il y a eu beaucoup de buts, des matchs formidables, des rencontres extraordinaires. Mais moi, je dirais sous tous les angles, c’est la meilleur CAN. Je commencerais par les airs. Nous avons vu une impressionnante flotte d’Air Côte d’Ivoire qui a desservi les principaux aéroports du pays avec des vols réguliers. Air Côte d’Ivoire a enregistré 130 vols pendant la Coupe d’Afrique.
Sans parler des jets privés. On ne peut que féliciter tous les acteurs qui ont œuvré à la réussite de la fête. Il y a aussi la sécurité qui est à saluer parce qu’elle a été à la hauteur. C’est l’occasion, pour moi de saluer le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité pour son engagement. A cela, il faudrait ajouter les bénévoles, les supporters qui ont été très polis. Il n’y a pas eu d’animosité.
La 34eme édition a pris fin avec le sacre de la Côte d’Ivoire. Vous, en tant qu’ancien footballeur, quelle est votre regard sur le niveau de jeu de la compétition ?
Le niveau de la compétition a beaucoup progressé. On a vu des « petites équipes » comme le Cap Vert, la Guinée qui ont donné beaucoup d’expiration et qui ont joué un football de très haut niveau. Cette Coupe d’Afrique était une Coupe d’Afrique rare. Le niveau de poule extraordinaire, je crois que l’Afrique a progressé. Tout le monde a progressé en jouant avec force. Même les arbitres ont été à la hauteur.
Votre pays, le Sénégal, est venu à cette compétition avec le titre de Champion d’Afrique et l’objectif était de le rester. Un parcours sans faute jusqu’à la rencontre face à la Côte d’Ivoire en 8ème de finale. Qu’est-ce qui n’a pas marché pour cette équipe ?
Moi je dirai déjà qu’on n’a pas de chance en tombant sur la Côte d’Ivoire parce qu’on voulait montrer à tout le monde que c’est le Sénégal qui est Champion d’Afrique et on l’a fait avec la manière. Et après, on tombe sur une équipe qui n’avait rien à perdre. La Côte d’Ivoire a joué sa vie comme on le dit « sa life » et elle nous a amené aux tirs au but. Ils ont gagné aujourd’hui. Je n’ai rien à reprocher à nos joueurs qui ont été excellents et extraordinaires. Dans la presse ivoirienne, j’ai vu que vous avez mis en titre : ‘’Après le miracle de Yamoussoukro…’’.
Miracle ça veut tout dire ! Ça veut dire que l’équipe du Sénégal n’a pas démérité. Parler de ce qui s’est passé pendant le match c’est salir la victoire de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est un pays frère. Après la victoire de la Côte d’Ivoire, le président Macky Sall a appelé son frère, le Président Alassane Ouattara pour le féliciter. Ce qui démontre comment ces deux pays ont des liens qui vont au-delà du football. Ce sont deux grands pays d’Afrique. On n’a rien à reprocher à nos joueurs. Quand une défaite doit arriver et bien elle arrive. Ce jour-là, la Côte d’Ivoire l’a remporté pour faire son parcours de champion d’Afrique. On va continuer à travailler pour l’avenir parce qu’on a une jeunesse de joueur. On va se préparer pour mieux sauter.
Vous avez parlé de jeunesse et d’avenir, est-ce que vous croyez à une épopée glorieuse avec cette équipe du Sénégal ?
Bien sûr, si on regarde les joueurs qu’on a aujourd’hui : Pape, Camara, Amara Diouf. Ils sont encore très jeunes, Coulibaly, Sadio Mané, la CAN c’est dans un an et ils vont revenir très forts.
Vous croyez que c’est le moment de changer de tête à l’équipe nationale ?
Non, je ne crois pas ! Aliou Cissé fait un travail formidable. Ces enfants, il les a faits et construits à lui tout seul. Je crois que nous avons manqué de chance. Seul, Aliou peut parler de son sort, je lui fais confiance. Je crois que c’est dans des défaites comme ça qu’on prépare les grandes victoires de demain. On est conscient qu’Aliou est un grand homme de situation.
Il y a des noms comme Habib Beye qui reviennent pour prendre la tête de la sélection nationale. Vous le croyez capable de relever le défi !
Habib peut être dans l’avenir. Que ce soit Habib ou Oumar Daff, il y a des gens qui ont déjà gagné des trophées. Ils sont dans le pays comme Malick Daff, Saliou Dia aussi qui est l’entraîneur des jeunes. Je crois que le Sénégal n’a pas de problèmes d’entraineur. Tous ces entraineurs que j’ai cité sont tous compétents et ont l’amour pour le Sénégal.
Est-ce que les Eléphants vous ont convaincu dans le jeu aujourd’hui après ce sacre ?
Je dirais que c’est une compétition et une compétition, il faut monter en puissance. Ce qu’il faut retenir aujourd’hui c’est la victoire. Ils ont été courageux, déterminants. Ça servirait à quoi de gagner tous les matchs et de ne pas remporter le trophée ? Le plus important c’est comment y arriver. Je crois que ces joueurs ont été déterminants et focus. Ils ont tout donné pour gagner. Le plus important, c’était la victoire et ils l’ont eue.
Le changement d’entraîneur, le public, les joueurs selon vous qu’est-ce qui a permis véritablement aux Eléphants de gagner ?
C’était un mélange de tout. Un entraîneur déterminé qui connait l’équipe. Le public qui me rappelle le public de Liverpool, ils ont tout donné. Quand l’équipe du Sénégal a été éliminée, ils se sont dit, c’est possible comme le douzième éléphant. Ils ont été à la hauteur de l’évènement. Ils ont supporté les joueurs. Mention spéciale au peuple ivoirien qui a été à la hauteur de l’évènement.
L’on vous a vu dans vos commentaires face au Cameroun qui n’ont forcément pas été appréciés. Qu’est-ce que vous vouliez faire passer comme message en ce qui concerne le football camerounais?
Vous savez que les camerounais nous ont supportés à la Coupe d’Afrique comme les sénégalais ont supporté les camerounais pendant les Coupes du monde. J’ai voulu réveiller quelque chose qui dormait. Aujourd’hui, on ne peut pas gagner sans hommes, sans organisation. Je connais l’encadrement du Cameroun et je crois qu’il mérite autre chose. Je le dis pour les supporters. J’ai mal pour les supporters, ils attendent plus de leur pays et les joueurs attendent plus de leur organisation aussi. André Onana c’est quelqu’un que je respecte beaucoup et c’est un très bon gardien. Il n’a pas joué et si moi j’étais joueur de cette sélection, je n’allais pas être d’accord avec ça. Donc pour moi, l’organisation n’a pas été à la hauteur et ce n’est pas normal.
Il n’y a pas de dialogue dans cette fédération c’est pour cela que je voulais mener une réflexion. Je connais l’Etat camerounais. Il donne beaucoup de moyens à la fédération et ce n’est pas normal qu’elle échoue comme ça. Le Sénégal on n’a perdu en quarts de finale ce n’est pas démérité mais le Cameroun a eu qu’une seule victoire pendant la CAN, ce n’est pas le Cameroun qu’on n’a connu. Les choses doivent changer.
Etant donné que vous connaissez Samuel Eto’o, est-ce que vous lui avez parlé ?
Est-ce que je suis obligé de lui parler ? Moi je dis que les choses doivent changer. En tant que président de la fédération, il peut convoquer tout le monde autour d’une table parler du football camerounais et changer les choses, simplement !
Après cette CAN, quel est le meilleur attaquant de tous les temps ? Et pourquoi ?
Moi je dirais George Weah, parce qu’il a gagné ce que personne n’a gagné. J’étais le 7e meilleur joueur à mon époque et lui était le premier et jusque-là on n’a pas vu un autre africain premier. C’est très dur d’être ballon d’or européen, nous tous on l’a voulu mais George était le King.
Est-ce que un jour on verra El Hadj Diouf à la tête d’un club ou de la fédération ?
Pourquoi pas ! De toute façon pour l’instant, j’apprends auprès de mes dirigeants Augustin Senghor qui fait un travail extraordinaire. Pourquoi pas l’être demain ? L’appétit vient en mangeant.
Votre mot de fin
Je voudrais exprimer mes vives félicitations au président de la CAF Patrice Motsepe et sa dynamique équipe. Bravo à l’institution qui a augmenté la cagnotte du vainqueur de la CAN. Merci aux sponsors qui ont accompagné la CAF tout au long de la CAN. Mention spéciale au Président Alassane Ouattara pour ces infrastructures de qualité. C’est un plaisir de voir ces édifices. Merci à la Côte d’Ivoire d’avoir donné une véritable Can de l’hospitalité. Rendez-vous en 2025 au Maroc.
Réalisée par Joël DALLY