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Cam Tchin-Tchinn : Vers une grosse arnaque

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Après l'immense succès du tournoi de Maracana petit-poteaux dénommé « Cam Tchin-Tchinn 2022 », qui était à sa première édition, avec à la clé, la finale le dimanche 25 septembre dernier, les lauréats n’ont pas encore encaissé les 90 millions de F CFA promis par l’organisateur Jonathan Morrison. Avec cette autre crise, l’organisateur principal du Tchin-Tchinn semble avoir réussi à se mettre à dos ses derniers soutiens. Et l'affaire n'est pas loin d'être une grosse arnaque si ce ne l'est déjà. L'Avenir a fouiné et vous livre des informations exclusives…

En effet, à la suite de la cérémonie de remise des trophées aux meilleurs acteurs ce samedi 22 octobre, sa relation, déjà tendue avec les présidents, les joueurs et les supporters des clubs lauréats, s’est dégradée. Des soupçons d’arnaque planent autour de cette affaire rocambolesque de chèques ‘’sans provisions’’. Nous avons mené une enquête sur les contours de cette affaire pour en savoir davantage. Au début, il y avait Jonathan Morrison, un jeune qui dit être rentré des Etats-Unis pour mettre ‘’son ingéniosité’’ au service des Ivoiriens. Il décide d’organiser un tournoi de Maracana communément appelé "Petits poteaux". Pour cela, il annonce la construction d’un stade à Yopougon. Le tournoi est censé débuter à la mi-août 2022. Le compte à rebours vient d’être enclenché.

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Entre temps, un communiqué de la Fédération ivoirienne de Maracana et disciplines associées (Fimada) vient porter un coup d'arrêt au projet. La Fimada rappelle, dans ledit communiqué, qu’elle est la personne morale détenant tous les droits d’organisation de tournois de Maracana en Côte d’Ivoire. Du coup, les sponsors qui s’étaient engagés dans l’organisation du tournoi se desengagent. Désormais seul, sans soutiens, Morrison ne peut tenir son engagement, qui paraissait tout de même illusoire, puisqu’il était question de construire, en trois mois, un stade à Yopougon Lem, sur un espace public. Son salut viendra de Me Inza Fofana, président de la Fédération ivoirienne de petits poteaux (Fipp), qui a pesé de tout son poids pour la réussite de l’événement.

Comment l'opération a été montée

« C’est à 24h du tournoi, le 13 août que la fédération a su que Jonathan Morrison n’avait pas d’argent pour aménager le terrain. Sur le coup, la fédération (Fipp, Ndlr) a trouvé une salle où ils ont joué le tournoi. Sinon, dans la conception de Jonathan Morrison, le tournoi devrait être joué dans la rue et non dans une salle. C’est la fédération qui a pris Jonathan Morrison pour aller discuter avec les Coréens à Adjamé pour que le tournoi s’y déroule », révèle Keba Christian, ex collaborateur de Jonathan Morisson. Des propos étayés par Me Inza Fofana, qui a mis son équipe à la disposition de l’organisateur de la "Cam Tchin Tchinn". Toute la machine se met en branle avec le recrute[1]ment de pom-pom girls, de photographes dont le célèbre ‘’Le Grouilleur’’, de commentateurs, de régie vidéo et de toute l’artillerie logistique financée par ses partenaires Zedpi et Xearth qui développent des applications. En un mot, avec le succès grandissant du tournoi marqué par le retour des sponsors, les partenaires financiers de Morrison n'ont cessé de le mettre en garde contre le non-respect des signatures l’engageant avec eux et ses collaborateurs. Et ce qui devait arrivé arriva. Ces derniers finiront par l’abandonner.

Le rôle joué par la fédération de petits poteaux

Me Inza Fofana a joué un rôle clé dans la réussite de la "Cam Tchin Tchinn". C’est lui qui a ouvert à Jonathan Morrison son carnet d’adresses. L’ex-fiancé de la Bimbo togolaise Maria Mobil reçoit le soutien entier et décisif de la Fipp avec l’obtention, à titre gracieux, du nouvel temple de la fédération de Taekwondo dans la commune d’Adjamé. Il bénéfice de l’assistance technique, juridique et logistique de la fédération. Des arbitres au corps médical en passant par les poteaux, la régie télé et les autres accessoires nécessaires pour le bon déroulement du tournoi sont mobilisés. A l’approche des phases finales de "Cam Tchin Tchinn", la salle d’Adjamé s’avère petite pour la mobilisation. Le Palais des sports de Treichville est l’endroit idéal pour la suite du tournoi. La Fipp l’y conduit et négocie avec les gestionnaires des lieux. La location de la salle coûte trois millions de Fcfa le jour. Mais avec l’implication de la Fipp, ce tarif est revu à la baisse. « Tout se déroulait bien, l’argent a commencé à rentrer.

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Il est devenu hautain. Ils lui ont fait parvenir une facture de 600 mille FCFA, Jonathan Morrison a dit que la fédération le vole. Que la location de la salle ne fait pas 600 mille FCFA, mais plutôt 65.000 mille FCFA. La fédération lui a répondu qu’elle ne comprend pas, parce que c’est à cause d’elle que la facture a été revue à la baisse et que la salle ne peut en aucun cas coûter 65.000 FCFA. Jonathan Morrison a refusé de payer la facture », révèle Keba Christian. Il ajoute que Jonathan Morisson a refusé d’accepter une rencontre avec les responsables du palais des sports afin que lui soit expliqué le montant de la facture qu’il trouve exorbitant. Nos sources révèlent encore que l’organisateur de la "Cam Tchin Tchinn" ne possédait pas de véhicule personnel. C’est Me Inza Fofana qui le lui en a trouvé pour ses déplacements. En sus, c’est lui qui payait le carburant et remettait de l’argent de poche à M. Morrison. Quand les partenaires ont commencé à réclamer ce qu’il leur doit, le promoteur de la "Cam Tchin Tchinn" a procédé à la mise sous restriction de leurs appels et ceux des membres de la fédération. Ce, afin d’avoir le monopole sur la gestion du tournoi.

Les équipes, désillusionnées, attendent leur prix

A la cérémonie de remise de trophées le 22 octobre dernier, l’équipe victorieuse du tournoi, Adjamé FC, qui était censé recevoir le montant de 40 millions Fcfa en espèce, s’est vu remettre un chèque non endossable. C'est-à-dire qu'il ne peut être encaissé immédiatement, selon un spécialiste dans le domaine. Et à celui-ci d’indiquer que le chèque en question doit être déposé sur un compte bancaire. « Un tel chèque, il sera difficile de l'escompter. En cas de dépôt le 30 novembre 2022, il faut compter 48 heures pour la compense ! Soit vendredi 2 décembre 2022. N'est-ce pas un peu juste ? Ne faut-il pas compter lundi 5 décembre 2022, pour que le président et le trésorier de chaque club puissent encaisser l'espèce, si les comptes des clubs sont déjà ouverts », s’interroge le spécialiste. Quand le chèque a été remis aux vainqueurs, non seulement il est en bois, mais il est antidaté, soit le 30/11/2022. Pourtant il a été remis le samedi 22/10/2022, à l’occasion de la remise des récompenses dans un réceptif hôtelier huppé d’Abidjan.

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Une pratique qui n'est pas correcte, selon notre spécialiste. « Tous les chèques qui ont été remis sont des chèques en bois. Le jeune qui a été le meilleur tireur de pénalty est allé encaisser son chèque à la banque. II a été informé que cela fait 30 jours que le compte n’a pas été alimenté. Jusqu’à présent, il réclame son argent », révèle une autre source proche du dossier. Quant aux dirigeants de l’équipe d’Adjamé, vainqueur du tournoi, ils ont décidé de patienter jusqu’au 30 novembre prochain avant d’encaisser le chèque en question. Un dirigeant du club qui a requis l’anonymat indique avoir échangé avec le chef d’agence de la banque qui a souhaité que le chèque soit déposé sur le compte le 29 novembre 2022, étant donné que le compte, ouvert avec 1 million de Fcfa, est vide depuis un bon moment. Il dit donc patienter et qu’il garde espoir que l’équipe aura son argent. En attendant, les dirigeants comptent organiser une grande fête à Adjamé St Michel pour dire merci aux supporters.

La réaction de Morrison

Ce mercredi 26 octobre 2022, à 17h00, nous passons un coup de fil à Jonathan Morisson lui-même pour avoir sa réaction sur tout ce qui lui est reproché. Après avoir décliné notre identité, il hésite un moment et nous indique qu’il n’est pas disponible. Bien que nous ayons insisté pour un rendez-vous à l’endroit de son choix, Jonathan Morisson décline notre doléance, mettant ainsi fin à la conversation. Les informations en notre possession font état des difficultés que traverse le jeune promoteur à réunir l’argent à remettre aux vainqueurs de son tournoi. Il est donc à la recherche d’appui financiers auprès de partenaires pour tenir ses engagements. D’où les sollicitations d’audiences auprès de certaines personnalités pour obtenir de l’argent. Jusqu’à l'heure où nous mettons sous presse, il n’a pas encore pu réunir la moitié de la somme promise. Ceux qui ont intenté des procès contre lui les ont tous remportés.

 

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