L'objectif de ce panel était de proposer des solutions pour s'attaquer davantage ensemble au défi de la déforestation. Au cours de ce panel de haut niveau, en présence de professionnels du secteur de l'eau, de la forêt, de l'agriculture, de l'élevage, de journalistes, de représentants de l'Union européenne (UE) et d'entreprises privées, le ministre ivoirien des Eaux et Forêts a présenté les efforts de préservation de la forêt dans son pays.
Laurent Tchagba s'est montré convaincu de l'importance d'une collaboration plus étroite entre les parties prenantes. « Nous devons nous attaquer à la déforestation à la source et collaborer de manière approfondie avec tous les acteurs concernés », a-t-il dit, précisant que cette volonté est déjà manifeste dans son pays par des initiatives entreprises pour la conservation des forêts.
Il a été rappelé au cours de ce panel que l'avancée de la déforestation en Asie, en Afrique et en Amérique latine a un impact négatif sur les moyens de subsistance des populations. Le changement climatique s'en trouve accéléré, la biodiversité diminue et la migration des populations augmente. Entre 2010 et 2020, 4,7 millions d'hectares de forêts ont été détruits en moyenne chaque année dans le monde.
Pour lutter contre cette déforestation un nouveau règlement de l'Union européenne a été adopté. Ce règlement de l’UE qui porte sur les chaînes d'approvisionnement sans déforestation (EUDR) est entré en vigueur le 29 juin 2023.
De nouvelles conditions générales s'appliqueront à l'importation de certains produits dont le café, le cacao, l'huile de palme et de soja dans l'Union européenne à partir de 2025.
Le règlement exige des entreprises qu'elles arrivent à prouver que leurs chaînes d'approvisionnement ne contribuent pas à la destruction ou à la dégradation des forêts. Pour ce faire, elles doivent, dans le cadre de leur devoir de diligence raisonnée, déterminer les coordonnées géographiques exactes du lieu de production afin de s'assurer que leurs produits ne contribuent pas à la déforestation ou à la dégradation des forêts.
Le ministre Laurent Tchagba a séduit les auditeurs par ses différentes explications. Il a démontré que la Côte d’Ivoire est engagée dans cette nouvelle réglementation, elle est même dans l’anticipation de sorte qu'aujourd'hui ses produits agricoles ne déforestent plus.
Il a terminé son intervention en faisant un plaidoyer afin que le secteur privé et les institutions accompagnent la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre de sa Stratégie de Préservation, de Réhabilitation et d'Extension des Forêts dont le coût est évalué à 616 milliards.
Bema Bakayoko