Le gouvernement s'est engagé à tout mettre en œuvre pour la réalisation effective des points d'accord. Le 6 août dernier, veille de la célébration des festivités marquant dans les 62 de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara dans son discours à la nation a annoncé un train de faveurs pour les fonctionnaires et agents de l'État.
Les mesures annoncées par le chef de l'État le cirque août en faveur des fonctionnaires et agents de l'État sont entrés dans le phase active depuis cette fin du mois d'août, c'est mesure porte du bénéfice à telle intimité contributive au logement à l'ensemble des fonctionnaires et agents de l'État, la revalorisation de la prime mensuelle de transport rester inchangé depuis 2008, la revalorisation pour la première fois depuis 1960 de l'allocation familiale qui passe à de 2500 fois à 7500 francs par mois et l'instauration d'une prime exceptionnelle de fin d'année représentant un tiers du salaire mensuel indiciaire de base du mois de décembre qui sera payé au plus tard le 10 du mois de janvier.
Invité du magazine du dimanche du journal télévisé de la RTI1, le directeur général de la Fonction publique, Soro Gninagafol Djakaridja, a présenté ces nouvelles mesures. Ci-après, l'intégralité de cet entretien.
Peut-on dire que ces mesures étaient attendues par les fonctionnaires ?
En effet, l'application de ces mesures était vraiment attendue par tous. De toutes les façons, les mesures de revalorisation sont toujours attendues. Depuis la fin du mois d'août, les agents sont satisfaits de la concrétisation de ces mesures.
On se souvient de cette adresse du chef de l'État le 6 août dernier, il y avait une annonce forte en faveur des fonctionnaires et agents de l'État. Mais avant d'aller plus loin, dites-nous, qui est fonctionnaire qui est agent de l'État?
Est fonctionnaire celui qui est pris en compte par le statut général de la fonction publique. A côté de cela, il ya des textes particuliers qui sont inscrits dans la constitution qui permettent à des personnes qui ne sont pas régies par le statut général de la fonction publique d'avoir la qualité d'agents de l'État. Ce sont entre autre les magistrats, le personnel militaire, le corps diplomatique et préfectoral.
On compte à peu près 250.000 fonctionnaires et si l'on ajoute les agents de l'État, on est autour de 300.000.
Comme vous l'avez dit, les mesures qui ont été annoncé le 6 août dernier sont effectivement entrées en vigueur
Depuis fin août 2022, les agent et fonctionnaires de l'État peuvent constater l'effectivité des mesures annoncées par le chef de l'État sur son salaire. Personne n'a été laissé pour compte. Si d'aventure des personnes n'ont pas pu rentrer en possession de leur gain, la direction Générale des finances fera des aménagements nécessaires pour les prendre en compte. La décision qui est prise n'est pas une décision à la tête de clients mais une décision pour les bénéficiaires statutaires.
Justement, qui en sont les véritables bénéficiaires? Ce sont tous ceux que nous avons cités plus haut. Vous avez aujourd'hui comme vous l'avez dit près 257.000 qui sont sous le statut général de la fonction publique donc le corps diplomatique, le corps préfectoral, les policiers, les militaires, les gendarmes, le corps paramilitaire (affaires maritimes, agent d'établissements pénitentiaires...). Tout ce monde est effectivement concerné par les mesures qui ont été annoncées par le président de la République.
Nous allons essayer d'en savoir plus sur ces mesures. Quelles sont-elles exactement ?
Il faut dire que ces mesures ne sont pas que financières même si ce sont elles qui ont reçu un vibrant accueil. Il n'ya pas que des mesures financières qui ont été annoncées. Il ya des mesures administratives. Nous avons l'adoption du statut de fonctionnaires et agents de l'État qui est le texte fondateur sur les droits et les obligations du fonctionnaire. C'est ce texte qui permet au fonctionnaire de dérouler sa carrière depuis début jusqu'à la retraite. Ce texte qui est dans le protocole d'accord est également en révision, il est prévu qu'il soit adoptée au plus tard à juin 2023.
La deuxième mesure concerne le comité consultatif de la fonction publique qui est un organe qui existe dans le statut actuel et qui a pour mission d'examiner, d'analyser les problèmes que les fonctionnaires peuvent rencontrer au cours de leur carrière. Ce comité avait été laissé en léthargie, il a été réactivé pour analyser toutes les questions autres que celles qui ont été actées par le Chef de l'État à l'occasion des travaux de ce comité consultatif de la fonction publique.
Concernant les mesures financières, nous en avons globalement quatre. La première concerne l'indemnité contributive au logement. Sur cet aspect, il ya deux volets sur la décision du chef de l'État. Il ya d'abord l'augmentation pour ceux qui en bénéficiaient parce que seuls 2/3 de ces fonctionnaires en bénéficiaient
La première mesures est de revaloriser de 20.000f pour ceux qui en bénéficiaient et la seconde mesure est de l'étendre au tiers restant qui n'en bénéficiaient pas et qui va passer de zéro au montant revalorisé selon les grandes. Ça ira donc de zéro à 90.000f.
Pourquoi deux tiers des fonctionnaires en bénéficiaient et pas le tiers restant?
C'est une mesure du Président de la République pour accompagner une certaine catégorie de personnes que sont les enseignants qui sont les plus nombreux mais aussi les cadres supérieurs de la santé et le personnel paramilitaire.
Le chef de l'État en bon père de famille a pris la décision d'étendre la mesure à l'ensemble des fonctionnaires pour que chacun puisse avoir une aide de l'État pour se loger décemment.
Venons-en à la deuxième mesure, l'allocation familiale
Cette allocation familiale est une revalorisation et c'est historique parce que c'est l'une des rares revalorisations qui n'avait jamais fait l'objet de modification. Depuis 1960, l'allocation familiale par enfant était de 2500f.
A cette époque, cette somme était conséquente. Avec le temps vous conviendrez avec moi que cette somme a perdu de sa valeur. Le chef de l'État a donc décidé de tripler cette allocation qui passe de 2500f à 7000f par enfant. Le quota est de six enfants par fonctionnaire avec une limite d'âge de 21 ans. L'allocation familiale est donc une aide de l'Etat apporte à chaque famille pour prendre en compte un enfant.
Un mot sur la prime de transport?
La prime de transport était payée différemment en fonction du lieu d'exercice. Les travailleurs d'Abidjan et Bouaké percevaient 7000 francs fonctionné, donc il faut également. Pour ceux qui étaient dans les autres localités c'était 5000francs comme indemnité de transport.
Tenant compte de la répartition géographique, l'État a décidé de faire des ajustements. Ceux d'Abidjan percevront 20.000 francs au lieu de 7000 francs. Ceux de Bouaké passent à 15.000 francs. Les fonctionnaires des autres chefs-lieux de région reçoivent désormais 15.000 francs au lieu de 5.000 francs. Les agents des autres localités auront 10.000 francs.
Toutes ces réformes tiennent compte des difficultés de déplacement dans les différentes localités.
La dernière revalorisation de la prime de transport datait de 2008 et elle est passée de 2000 francs à 7.000 francs.
La cerise sur le gâteau, c'est cette prime exceptionnelle de fin d'année que l'on appelle la "prime ADO". Chaque fonctionnaire aura droit à un tiers de son salaire indiciaire. Expliquez-nous?
Vous savez que le mois de décembre est le mois de fête de fin d'année et à cette période les fonctionnaires doivent répondre aux besoins de la famille et pourvoir à toutes les festivités.
Il est parfois donc difficile pour certains de tenir jusqu'à la fin du mois de janvier. Comme on aime à le dire bien souvent : " après la fête c'est la défaite"
Le Président de la République a été sensible à cela, il a donc décidé d'instaurer cette prime exceptionnelle de fin d'année qui va représenter un tiers du salaire indiciaire de base de chaque fonctionnaire.
Cela n'a rien à voir avec la gratification ou le treizième mois?
Cela n'a rien à voir. C'est une prime exceptionnelle de fond d'année qui sera payée entre le premier et le 10 janvier de chaque année après les fêtes, au moment où c'est dur chez le fonctionnaire.
Outre cela, il y a encore d'autres revendications. Ce qui me vient à l'esprit c'est l'indice référentiel de base
Comme je l'ai dit, il y a le comité consultatif de la fonction publique qui va continuer les examens pour lesquels aucune décision n'a été prise totalement. Donc la question des indices référentiels de base est examinée dans ce cadre. La valeur actuelle du point d'indice que souhaite revaloriser le syndicat est de 233,456.
Il y aura dans chaque ministère un comité sectoriel du dialogue social pour répondre aux questions spécifiques de chaque ministère pour qu'il y ait une réponse au cas par cas.
Toutes ces mesures sont-elles une réponse à la vie chère suite à la situation que nous vivons en ce moment?
Le chef de l'État a été sensible à cette question de l'inflation qui est mondiale et la Côte d'ivoire n'échappe pas. Le chef de l'État a voulu donner une réponse à cette situation. Mais ça va au-delà, parce que dans l'ambition du Président c'est de doter la Côte d'Ivoire d'une administration moderne, performante et efficace qui va être le moteur de la croissance.
Elle va permettre de rassurer les investisseurs, qui va permettre de mettre en œuvre toute une politique d'incitation à l'investissement. Cela va créer un cercle vertueux de création d'emplois tant au niveau publique que privé.
Est-ce que vous pensez que la mise en œuvre de ces mesures aura une incidence sur le fonctionnement de l'administration publique?
Nous l'espérons et sans être le chef de l'État c'est ce qu'il attend des fonctionnaires aujourd'hui. Après cet effort exceptionnel qui évalué à plus de 1200 milliards de francs CFA sur la période de la trêve sociale que les fonctionnaires changent de comportement. Que les fonctionnaires se réapproprient les valeurs morales et éthiques pour gouverner l'exercice de leurs activités au quotidien.
Qu'est-ce qui leur est reproché généralement ?
Le plus souvent c'est le laxisme, l'absentéisme et la corruption. Voici des tars que les fonctionnaires devront mettre à la poubelle et se réarmer moralement pour montrer un nouveau visage de l'administration.
Mais il y a aussi des mécanismes de contrôle qui existent. Est ce qu'ils font leur contrôle ?
Nous avons au sein du ministère une direction qui met en place des mécanismes de contrôle qui mènent des contrôles inopinés. Nous avons des directions régionales qui font le même exercice. Donc nul n'est épargné et pour celui qui est épinglé passe en conseil de discipline et aller même jusqu'à l'exclusion en cas d'abandon de poste. Nous continuons la sensibilisation pour que les travailleurs rendent un service de qualité aux usagers et qu'on change de paradigme. Pour qu'au final les gens disent qu'on est bien accueilli dans un service public avec beaucoup d'empathie
Retranscrit par Joël DALLY
