Kalilou Coulibaly-2

Opinion

Un bureau sans président, Tidjane Thiam encore 1er en la matière

Kalilou Coulibaly-2
Au PDCI-RDA, l’inaction n’est plus une dérive, c’est une méthode (ph:dr)
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Au royaume des stratégies incompréhensibles, le PDCI-RDA vient de signer un coup d’éclat : tenir son premier Bureau Politique sous la présidence de Tidjane Thiam sans Tidjane Thiam.

Qu’importe que l’événement soit censé asseoir son autorité fraîchement conquise, l’essentiel, visiblement, était de marquer le calendrier, peu importe l’absurdité de la démarche. 
Il faut reconnaître ici une certaine innovation, pourquoi s’encombrer d’un chef quand on peut célébrer sa silhouette absente ? 
Peut-être assistons-nous aux prémices d’une nouvelle forme de gouvernance, où la vacance de pouvoir devient elle-même un mode d’expression politique comme son supposé éloignement .

Des chaises vides pour un parti qui se dit plein d’espoir

La salle, imposante, froide, et désespérément vide, semblait plus faite pour accueillir des souvenirs que des hommes. 
La salle, immense et vide, semblait attendre un public qui n’est jamais venu. Loin de s’en inquiéter, les organisateurs ont simplement laissé faire.

Après tout, une salle clairsemée donne à chacun l’impression d’être important, perdu dans un espace désert. 

Ce vide solennel, plus éloquent que tous les discours, racontait à lui seul l’histoire d’un parti qui autrefois mobilisait des foules et qui aujourd’hui peine à réunir ses propres cadres. 
Là où il aurait fallu voir un signal d’alarme, certains n’ont vu qu’un détail sans importance.

Quant à l’organisation, elle fut d’une redoutable légèreté : communication précipitée , 
A ce stade, il ne s’agit plus d’amateurisme mais d’une forme assumée d’art brut. 
On réunit par réflexe, on parle sans fil conducteur, et l’on s’étonne à peine de la confusion ambiante. 
Pourquoi s’embarrasser de rigueur quand l’improvisation offre tant de confort ? Dans ce ballet d’imprécision, chacun improvise son rôle, espérant sans doute que l’inconsistance générale finira par passer pour une forme subtile de modernité.

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Un hymne à l’ambition démesurée 

Le choix de la salle, monumentale pour un événement aussi rachitique, est à inscrire au panthéon des décisions surréalistes. Était-ce pour donner à l’échec une dimension théâtrale ? Ou simplement par négligence ? 
L’effet était là. un immense vide qui, ironie cruelle, semblait matérialiser le gouffre grandissant entre le PDCI et ses membres bienfaiteurs qui ne sont pas venus. 

Une salle pleine eût été banale, mais une salle vide, force le respect par la sincérité brutale du constat.

Au PDCI-RDA, l’inaction n’est plus une dérive, c’est une méthode. On organise, on réunit, on s’agite, mais toujours pour ne rien produire. 

Chaque échec est accueilli avec la même résignation feutrée, chaque revers est maquillé derrière la vitrine fanée des gloires passées.

Le contentieux électoral l’a montré une fois de plus. 
Plutôt que d’apporter des preuves solides pour défendre leurs positions, le parti a préféré orchestrer un faux débat sur l’ethnie, agité par Me Chrysostome. 

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Accuser les patronymes dioulas d’infiltrer les listes électorales semblait plus simple que de construire un véritable dossier juridique. 

In fine, un échec éclatant, prévisible, presque recherché. Pendant que d’autres bâtissent leur stratégie, le PDCI, lui, continue de parler à ses souvenirs, en espérant que le bruit du passé couvrira le silence de ses défaites.

Kalilou Coulibaly Doctorant EDBA, Ingénieur.