Le cas Jean-Louis Billon affole le PDCI-RDA depuis quelques jours. Tout est parti de la convocation de l’homme d’affaires devant le Conseil de discipline du parti. Excédée sans doute par les actes posés par Billon, tendant à défier le président du parti, Tidjane Thiam, la direction du PDCI-RDA s’est résolue à traduire celui-ci devant le Conseil de discipline. L’homme d’affaires a, en effet, été convoqué à « comparaître » devant cette instance de son parti ce jour 4 décembre 2024. Il n’en fallait pas plus pour que lui et ses partisans en prennent la mouche. D’abord, en réponse à cette convocation, Jean-Louis Billon a demandé à être entendu à son heure, c’est-à-dire à la date à laquelle il lui plaira de se présenter devant ce fameux Conseil de discipline auquel il a imposé son agenda en lui proposant d’être entendu le 9 ou le 10 décembre.
Ce que réclament les avocats de Billon au Conseil de discipline
Mieux, il a donné à cette sorte de querelle de ménage, une autre tournure en s’attachant les services d’un cabinet d’avocats, dénommé « LEX WAYS » ; lequel a saisi, par voie de commissaire de justice, le Conseil de discipline afin que lui soient fournies certaines pièces. Dans un courrier adressé à Mme Aka-Adjo Marie-Ange, secrétaire générale du Conseil de discipline, les avocats de Jean-Louis Billon réclament les pièces suivantes : le règlement de procédure du Conseil de discipline et de l’Ordre de Bélier, s’il en existe ; l’acte de saisine du Secrétaire exécutif, chef du secrétariat exécutif en date du 14 octobre 2024 ; les auditions des plaignants primaires du 21 novembre 2024 ; les conclusions du Conseil de discipline en ses sessions disciplinaires des 19 et 24 novembre 2024 ; le mode opératoire devant le Conseil de discipline en cas d’inexistence de règlement de procédure.
Cette initiative de Jean-Louis Billon tend à donner à cette banale histoire de convocation d’un militant devant le Conseil de discipline, un caractère solennel, voire judiciaire. Le faisant, l’homme d’affaires semble décidé à emmerder la direction de son parti et plus particulièrement, le président de ce parti, Tidjane Thiam, dont les partisans de Billon voient la main derrière cette manigance du Conseil de discipline. Par cette tournure qu’il donne à l’affaire, Billon envoie un signal fort à tous ceux qui, au PDCI-RDA, croient pouvoir le dompter en l’enfermant dans la cage que constitue la discipline de parti. Son objectif, in fine, est de jouer la carte de l'acharnement et de susciter encore des adhésions à sa cause au sein du vieux parti.
Ça vire à la guéguerre entre pro-Billon et pro-Thiam
Déjà, la toile bruit des réactions des militants du PDCI-RDA qui se reconnaissent dans l’engagement politique de Jean-Louis Billon. De plus en plus ouvertement, ceux-ci s’expriment sur ce qu’ils qualifient de cabale contre l’homme d’affaires. Le lundi 2 décembre dernier, c’est le journaliste et membre du Bureau politique, Guy Tressia, connu pour être l’un des fervents partisans de Billon, qui a taillé en pièce, le président du PDCI-RDA, au cours d’une émission sur la chaine de télévision NCI. À l’occasion, il a taxé Tidjane Thiam de « dictateur déguisé ». Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des zélateurs du président du PDCI-RDA, au nombre desquels un certain Dr Osmane Chérif. À leur tour, ceux-ci appellent à la traduction de Guy Tressia aussi devant le Conseil de discipline au prétexte que ses propos seraient de nature à abîmer l’image du PDCI-RDA. On le voit donc, depuis qu’il a déclaré sa candidature à l’élection présidentielle de 2025, Jean-Louis Billon est en train de secouer vigoureusement le cocotier PDCI-RDA.
Assane Niada