Politique

Après ses révélations sur la présidentielle de 2010/Blé Goudé sans pitié pour Robert Bourgi: « Ce monsieur est un danger pour l’Afrique »

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Charles Blé Goudé est vent debout contre Robert Bourgi. (Ph : DR)
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Intitulées « Ils savent que je sais tout/ Ma vie en FrançAfrique », les mémoires de Robert Bourgi continuent de susciter des commentaires. Le dernier en date est celui de Charles Blé Goudé, l’ex-leader de l’Alliance des jeunes patriotes, qui a été un acteur majeur de la crise postélectorale de 2010-2011, dont parle Bourgi dans son livre.

Comme promis, Charles Blé Goudé a livré les sentiments que lui inspire le livre de l’avocat français Robert Bourgi, au cœur de la polémique depuis quelques jours. Le samedi 5 octobre 2024, devant plusieurs militants de son parti, il s’est prononcé sur le contenu de l’œuvre autant que sur le personnage de Bourgi. « Il n’est pas un sauveur ! Il est un danger pour l’Afrique ! », a-t-il lâché, visiblement remonté contre l’auteur de « Ils savent que je sais tout/ Ma vie en Françafrique ». Et d’asséner encore : « Ce monsieur doit être traduit en justice ». Puis, l’ex-bras séculier de Laurent Gbagbo d’inviter à faire peu de cas de Bourgi, qu’il qualifie de « rat de palais ». «  Ce monsieur sait pour qui il est en mission ; ne vous occupez pas de lui ! ».

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Pour le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), l’ouvrage doit être considéré comme un non-événement. « Ce livre n’a aucun intérêt pour nous. Ignore-le ! », a-t-il martelé. Cela dit, Blé Goudé a levé d’entrée, toute équivoque en laissant sous-entendre qu’il est loin de lui, l’intention de revenir sur les résultats de la présidentielle de 2010. « Je ne suis pas venu ici en tant que juge électoral… », a-t-il précisé.

« Son agenda n’est pas notre agenda »

Pour Blé Goudé, en publiant son livre maintenant, Bourgi a un agenda caché. « Son agenda n’est pas notre agenda », a-t-il commencé par souligner. Et d’ajouter : « Je suis convaincu qu’il n’est pas sorti au hasard. Il a un objectif à atteindre. Au moment où nous sommes à la veille d’une élection importante pour notre pays, il vient réveiller les vieux démons… ». Pour l’ex-leader des jeunes patriotes, qui fut l’un des protagonistes de la crise postélectorale de 2010-2011, Robert Bourgi mijote sans doute, quelque chose de louche en surfant sur ce frais et douloureux passé de la Côte d’Ivoire.

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« Ne permettons à personne de venir réveiller les vieux démons pour nous amener encore à nous battre ! Parce que quand on se tue, eux, ils viennent avec leurs avions pour venir chercher leurs ressortissants », a-t-il interpellé l’assistance. Et l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen au Pays-Bas d’ajouter : « Il relance un débat. Ne rentrons pas dans ce débat. Nous avons un timing, qui n’est pas son timing. Nous avons un intérêt qui n’est pas son intérêt. Nous avons une élection en 2025 qui nous attend. Nos parents sont morts en 2010, en 2015, en 2020. Comment faire en sorte qu’on ait un système électoral crédible, transparent, une liste électorale consensuelle pour qu’à l’élection électorale de 2025, il n’y ait plus de mort en Côte d’Ivoire. Voilà notre intérêt ! ».

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Pour le reste, Blé Goudé s’est offusqué de la pratique consistant, pour un chef d’État africain, à remettre l’argent du contribuable aux porteurs de valise comme Robert Bourgi. « Ce que monsieur Bourgi a décrit, ce n’est rien d’autre que les pratiques de la mafia. Tu paies, on te laisse tranquille. Et le président Gbagbo pensait avoir acheté notre tranquillité (en remettant 3 millions de dollars à Bourgi pour l’ancien président français Jacques Chirac, NDLR). Mais ceux qui étaient en face étaient des mafieux. Malgré ce qu’il a payé, ils sont venus le « vitrifier » (…) Voilà ce que subissent les chefs d’État africains derrière les caméras : on les tient par le bout du nez. On les rançonne. Et quand j’en parle, je suis en colère », a-t-il martelé.

Assane Niada

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