Cette fois, c’est on ne peut plus clair : Blé Goudé refuse d’adhérer à l’idée de fédérer l’ensemble des partis politiques de l’opposition derrière son ancien mentor, Laurent Gbagbo. Il l’a dit par des mots à peine couverts dans cette déclaration solennelle faite par le COJEP. A travers cette déclaration, il éconduit gentiment les marchands de l’appel de Bonoua en remettant à « en temps opportun » une réponse à ce projet porté par l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, autrement dit à la Saint-Glinglin. Pour tout dire, Blé Goudé n’entend pas manger de ce pain-là. A preuve, il ne s’étend pas davantage sur ce fameux appel de Bonoua visant à fédérer tous les partis de l’opposition autour de Gbagbo.
Gbagbo-Simone : Blé choisit son camp
Il est passé aussitôt à autre chose en clamant la pleine adhésion de son parti à un autre projet, porté par l’ex-épouse de Gbagbo et ex-Première dame, Simone Gbagbo.
Par la voix du COJEP, Blé Goudé rappelle avoir signé une déclaration rendue publique le 9 août 2024, annonçant un groupement de partis de l’opposition et d’organisations de la société civile. Le « …COJEP tient à informer l'opinion nationale et internationale qu'il est partie prenante de la plateforme regroupant l'ensemble des partis politiques de l'opposition et des organisations de la société civile, signataires de la déclaration du 9 août 2024, au siège du PDCI, à l'appel du Docteur Simone Ehivet Gbagbo », affirme le parti de l’ex-leader des jeunes patriotes.
Selon le COJEP, l’ex-Première dame Simone Gbagbo est, en réalité, la cheville ouvrière de ce projet. « Il est à préciser que ce document est le résultat de plusieurs séances de travail qui ont eu lieu au siège du MGC à l'initiative de su présidente, Docteur Simone Ehivet Gbagbo », révèle le parti de Blé Goudé. Qui assume être partie prenante de cette initiative portée par l’ex-épouse de Gbagbo. Il soutient, en effet, que « le COJEP a pris une part prépondérante, de la conception jusqu'à la réalisation de ce projet politique salutaire pour un processus électoral transparent et apaisé en 2025 ».
L’appel de Bonoua jeté aux orties, vive l’appel de Bondoukou
Autant, Blé Goudé est passé rapidement sur ce que lui inspire l’appel de Bonoua, autant il s’est étendu sur l’initiative portée par Simone Gbagbo et qui a été formalisée par une déclaration commune signée, le 9 août dernier au siège du PDCI, par plusieurs partis de l’opposition, au nombre desquels le PPA-CI de Gbagbo, le PDCI et le COJEP. « Il s’agit d’afficher ensemble notre volonté commune de construire un groupement uni, solide pour obtenir des réformes en profondeur du système électoral (…) une nécessité impérieuse pour sortir définitivement des crises électorales aux conséquences tragiques », ont notamment déclaré ces partis de l’opposition, par la voix de l’ex-Première dame Simone Gbagbo.
Entre le projet porté par Laurent Gbagbo et celui de Simone, Blé a donc fait son choix. D’ailleurs, quelques jours avant le point-presse d’hier, il avait fait connaître sa position dans une vidéo qui tournait en boucle sur les réseaux sociaux. « Moi, je ne peux pas me mettre avec quelqu’un qui dit : Venez on va enlever celui-là. Moi, je ne fonctionne pas comme cela », avait soutenu le président du COJEP dans cette vidéo réalisée jeudi 15 août 2024, à la faveur de « l’Ecole du parti », organisée par la direction de l’encadrement et de la formation de son parti. « Enlever quelqu’un n’est pas un programme de gouvernement », avait-il rejeté toute adhésion à l’appel de Bonoua lancé par son ancien mentor.
Mais Blé Goudé ne se contente pas d’écarter de la main le projet défendu par l’ex-chef de l’Etat. En lieu et pl ace de l’appel de Bonoua, il propose son propre projet qu’il baptise « l’appel de Bondoukou ». Le « COJEP invite instamment, l'ensemble des populations ivoiriennes en général, la jeunesse et les femmes en particulier, à s'approprier l'appel lancé par le Président Charles Blé Goudé, depuis Bondoukou, à prendre toutes les dispositions idoines en vue d'obtenir leurs documents administratifs leur permettant de s'inscrire massivement sur la liste électorale », lance-t-il à l’opinion.
Assane Niada