Politique

Rébellion, coups d’état, mutineries … Guillaume Soro, un jeune parcours très armé

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Depuis la rébellion du 19 septembre 2002, les armes continuent de parler dans le jeune parcours politique de Guillaume Soro
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Même si les stigmates ont aujourd’hui disparu grâce au travail colossal abattu par le président Alassane Ouattara depuis son arrivé au pouvoir en 2011, les Ivoiriens n’oublieront jamais la date du fatidique du 19 septembre 2002. Ce jour-là, les armes ont fait à nouveau irruption dans le jeu politique après la parenthèse malheureuse de décembre 1999.

A la tête d’une rébellion qui voulait renverser le régime de l’époque se trouvait un jeune qui sortait à peine de l’université. 22 années après la rébellion de septembre 2002, celui qui a été le chef a malheureusement marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire de ces deux dernières décennies avec un goût prononcé pour les armes. Guillaume Kigbafori Soro, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a démontré que, contraire[1]ment à ce qu’il toujours soutenu, les armes ne se sont pas imposées à lui en 2002. Loin s’en faut. Bien au contraire, les armes semblent d’ailleurs s’inscrire dans l’ADN de celui que le magazine panafricain Jeune Afrique a surnommé le ‘‘Viktor Bout africain’’ en référence au plus grand trafiquant d’armes de tous les temps.

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22 ans après la rébellion 2002, Jeune Afrique semble être dans le vrai parce que la vie d Guillaume Soro continue de rimer avec les armes. Après la crise post-électorale et le retour de la normalisation dans le pays, Guillaume Soro a renoué à nouveau avec les armes pour atteindre ses objectifs. Ainsi donc, après avoir rompu les amarres avec le régime du président Alassane Ouattara, il a été impliqué ou même piloté plusieurs projets de déstabilisation aussi bien en Côte d’Ivoire que dans la sous-région. Bien avant son départ de la présidence de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro a été impliqué dans un projet de coup d’état au Burkina Faso en 2015 où un audio avait été intercepté dans lequel il donnait un cours magistral de coup d’état à des officiels burkinabés.

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En 2017, quelques jours seulement après la nomination d’Amadou Gon Coulibaly comme Premier ministre, une mutinerie éclate dans plusieurs casernes du pays et manque de peu d’emporter le régime Ouattara. Après coup, l’on se rend compte le Viktor Bout africain était derrière ce soulèvement des jeunes soldats. Des tonnes d’armes avaient même été découvertes à la résidence de son bras droit et Directeur du protocole à Bouaké. En décembre 2019, derrière son retour mouvementé en Côte d’Ivoire se cachait un projet d’insurrection. Dans les échauffourées, des armes ont été encore découvertes au siège de son mouvement Génération des peuples solidaires (GPS) et dans sa résidence de vacances à Assinie. En 2020 Guillaume Soro convainc l’opposition ivoirienne de la possibilité de renverser le régime Ouattara et se charge de piloter la partie militaire et confie le volet politique à cette opposition. Un Conseil de transition avait été mis sur pied. Mais la témérité des autorités d’Abidjan a permis d’éventer cet autre coup.

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Après l’échec de tous ces projets funestes, l’homme vit désormais comme un véritable fugitif. Pour ses nombreux projets subversifs et insurrectionnels, il a été chassé de l’Europe. Après un bref séjour en Turquie, il s’est rapproché des putschistes au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger à qui il a décidé de vendre à nouveau son expertise dans les armes et ses services aux militaires au pouvoir depuis 2023. Au regard de tout ce parcours qui rime avec les armes, l’on peut dire que c’est l’ancien président Laurent Gbagbo qui a raison à propos de son ancien Premier ministre. Dans son livre « Pour la vérité et la justice », cosigné avec le journaliste François Mattei, Laurent Gbagbo a dit ceci : « C'est aux armes que Guillaume Soro doit sa place, il devra s'inquiéter si un jour il ne les a plus avec lui ». Tout est dit et bien dit.

Bernard KRA

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