Politique

Rébellion 2002: Comment la rébellion a ‘‘mangé’’ ses propres enfants

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Lég : Des chefs militaires comme Kolo Coulibaly, di Cobra, sont mort dans un mystère total. (Photo : DR).
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À l’instar des autres rébellions survenues dans d’autres contrées, la rébellion ivoirienne qui causa, durant tout une décennie, la partition de la Côte d’Ivoire, a ‘‘mangé’’ aussi ses enfants.  En cause principalement, les crises de rivalité entre le Secrétaire général, Guillaume Soro et l’ancien putschiste Ibrahim Coulibaly dit « IB », qui finiront par avoir raison du second.

Ces tensions pour le contrôle du mouvement armé prirent très souvent, la forme de règlements de comptes sanglants avec son corollaire de morts, suivi de chasses aux sorcières. Débutées en sourdine aux lendemains du déclenchement de la crise armée du 19 septembre 2002, ces dissensions ont emporté plusieurs figures de proue de la rébellion. Pour voir les deux rivaux du 19 septembre 2002 se faire réellement encore face, il faut attendre la crise postélectorale de 2011 où IB refait surface à la tête du commando invisible, dans le quartier d’Abobo, après plusieurs années d’exil.

Oumar Diarrassouba dit Zaga-Zaga : La première grosse victime

Oumar Diarrassouba dit Zaga-Zaga

 Épaules à la Schwarzenegger, d'un corps bien bâti et impressionnant en treillis, le caporal Oumar Diarrassouba alias Zaga-Zaga, n’est pas à priori une victime des dissensions internes entre rebelles. Mais dans la conception de la rébellion, cet ancien de la Force d’intervention rapide para-commando, (FIRPAC) était le véritable homme fort de la rébellion après IB.

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Il a été tué au cours d’une offensive des Forces loyalistes au régime d’Abidjan à la suite de violents affrontements à Tiébissou pour la libération de Bouaké aux premières heures de la crise. Ainsi donc, si l’on ne peut pas imputer directement la mort de Zaga-Zaga aux dissensions internes entre rebelles, force est de reconnaître que la perte de ce bras droit du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, a fortement ébranlé le moral de ses compagnons.  20 années après, d’aucuns soutiennent mordicus que si Zaga-Zaga n’avait pas été tué, Soro ne serait jamais parvenu à coiffer IB au poteau pour prendre le leadership de la rébellion.

Doh Félix : Embuscade ou règlement de comptes ?

Doh Félix

Chef militaire du Mouvement patriotique du Grand Ouest (MPIGO), Doh Félix, de son vrai nom N'Dri Guessam Saint-Clair, était un déserteur de l'armée. Il est considéré comme un compagnon de route de Robert Gueï. Il a été tué le 25 avril 2003. Selon plusieurs sources, il a été tué des suites d’un règlement de comptes.

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Mais en son temps, le patron du MPCI avait soutenu que ce sont des combattants sierra léonais qui ont tendu une embuscade à Doh Félix, après avoir abandonné la position qu’ils occupaient à Gbinta, à 30 kilomètres de Danané.  Mais des sources dignes de foi soutiennent que Doh Félix a été tué parce qu’il n’était plus en accord avec la ligne du MPCI. À la suite d’une réunion à Bouaké, il aurait été abattu entre Séguéla et Man sur le chemin du retour vers sa base. 20 ans après, l’histoire continue de s’interroger sur les vraies circonstances de la mort de cette figure emblématique de la rébellion de septembre 2002

Kass et Adam’s : des assassinats effroyables !  

Kass

La mort de Coulibaly Adama Bachir, dit Adam’s et de Bamba Kassoum, alias Kass, ont marqué le point de non-retour entre partisans de l’ex-rébellion. Une chose est certaine : Adams et Kass étaient des fidèles lieutenants du sergent-chef Ibrahim Coulibaly. Adam’s qui était le chef de la zone Sud de Korhogo, a été retrouvé criblé de balles, le 8 février 2004. Sa mort est la conséquence de la rivalité entre Guillaume Soro et IB pour le contrôle de la rébellion. S’étant rendu compte que les hommes d’IB contrôlaient Korhogo, les hommes de Guillaume Soro avaient lancé une expédition pour libérer cette ville. Les affrontements ont débuté par l’attaque de deux camps militaires à Korhogo et d’un convoi de Guillaume Soro et se sont poursuivis, quelques heures plus tard, à Bouaké, entre les partisans de Soro et ceux de Kass.

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Finalement, le 21 juin 2004, ce dernier sera tué à la suite d’intenses combats. Après avoir été éliminé, le corps de Kass a été dépecé et trainé dans les rues de Bouaké. Ce même jour, plusieurs lieutenants de Kass dont Bakus et Soro Dramane, ex-aide de camp du commandant Koné Messamba, ont également trouvé la mort dans les combats fratricides. Le lendemain 22 juin, un certain Djalman et 7 autres rebelles qui fuyaient les combats de la veille, ont été retrouvés égorgés vers Mankono. Dans cette même dynamique de guerre interne, plusieurs jeunes soupçonnés de rouler pour IB, ont été retrouvés morts par asphyxie dans des conteneurs à Korhogo.

Kolo Coulibaly, dit Cobra : Mort naturelle ou empoisonnement ?

Kolo Coulibaly, dit Cobra

L’histoire de Coulibaly Kolo dit ‘‘Kolo Cobra’’, se confond également avec la grande offensive des Forces loyalistes, appelée « lundi noir », pour libérer Bouaké du joug des rebelles. C’est donc à juste titre que Kolo Coulibaly fut nommé chef de la sécurité de la ville de Bouaké avec sa célèbre ‘‘compagnie Cobra’’. Il est mort le 30 août 2004, officiellement, des suites d’une crise d’asthme. Ce combattant réputé pour son courage et ses pouvoirs mystiques, a trouvé la mort après la célébration en grande pompe, de son mariage qui avait mobilisé toute la ville de Bouaké. C’est dans les jours qui ont suivi cette célébration qu’il est tombé subitement malade et a été conduit dans un hôpital d’où il n’en sortira plus. 20 ans après, certaines langues évoquent la thèse de l’empoisonnement, mais du côté des ex-rebelles, on continue de soutenir que c’est une crise d’asthme qui a emporté Kolo dont ils continuent pourtant, de vanter les pouvoirs mystiques et surnaturels.

Ruth Kapo, Correspondante régionale

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