Accompagné du ministre de l’Environnement, le Premier ministre effectue cette inspection, la deuxième après celle effectuée en 2023, pour évaluer l’état de pollution de ce patrimoine naturel. Aussi, la visite lui a permis de vérifier l’application des recommandations formulées l’an dernier pour lutter contre sa dégradation. Cette visite marque une étape importante dans la lutte contre la pollution lagunaire et rappelle l’urgence d’une action concertée pour restaurer cet écosystème vital.
Au cours de son périple, le chef du gouvernement a parcouru plusieurs zones stratégiques, notamment les baies de Cocody et Koumassi, le canal d’Anoumabo, ainsi que les baies d’Abobodoumé et Béago à Yopougon. Sur place, le constat est alarmant : la lagune subit une pollution multiforme, alimentée par des rejets industriels et artisanaux, des déchets domestiques, des remblayages illégaux et la prolifération de végétaux aquatiques envahissants. Ces phénomènes sont aggravés par des odeurs nauséabondes et une accumulation préoccupante de déchets plastiques.
Le Premier ministre, accompagné du ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique, Jacques Assahoré Konan et de techniciens, ont identifié cinq (05) nouveaux points d’alerte. Il s’agit de l'ensablement des exutoires, de la transformation de la lagune du point de vue de sa composition chimique à proximité de ces exutoires, du canal d'Anoumabo envahi par des détritus, des activités d'extraction de sable et les exutoires du Plateau, jusqu'à la baie de Cocody, de l'Hôtel Ivoire et de Blockhauss.
« Nous avons identifié les points d'attache, les solutions qu'il faut apporter pour que la lagune soit le moins polluée possible. À tous ces points d'alerte, nous avons des réponses (…) Tous ceux qui sont en charge de ces questions avec leurs spécialistes, nous allons faire des réunions de synthèse pour que rapidement, la lagune soit rendue à elle-même. Voilà l'enjeu de cette visite », a-t-il indiqué.
À l’issue de la visite, le Premier ministre a tiré la sonnette d’alarme. « Il faut un peu de civisme et nous comptons sur vous pour que vous nous aidiez à amener nos frères et sœurs à être conscients que tout ce qu'on jette dans la rue se retourne dans la lagune en cas de pluie. Ça ne nous arrange pas. Et c'est là la bataille que nous sommes venus mener. Très rapidement, nous allons prendre nos responsabilités », a souligné le Chef du gouvernement, qui a fait remarquer que les points critiques identifiés, certains nécessitent une intervention immédiate.
Pour mettre fin aux pratiques polluantes et renforcer les mesures de protection, Robert Beugré Mambé a insisté sur l’importance d’une mobilisation collective, impliquant à la fois les acteurs publics, privés et les populations locales.
Joël Dally