Dans la perspective de la prochaine présidentielle, l’opposition fourbit ses armes. Ses aspirants au fauteuil présidentiel et leurs partisans multiplient les actes et les déclarations qui ne laissent pas de doute sur leur intention de bouter dehors le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Mais, à 16 mois de ce scrutin, il n’est pas exagéré de dire que l’opposition est menée aux points par le parti au pouvoir. Trois arguments nous fondent à soutenir cette position. D’un : la solide implantation du RHDP sur toute l’étendue du territoire. Bien que créé il y a seulement 6 ans (le 16 juillet 2018), ce parti compte plus de 298 délégations politiques dont 47 dans le District d’Abidjan.
Un parti solidement implanté
Au-delà de ces délégations politiques, l’implantation du parti au pouvoir se mesure à sa capacité à présenter des candidats aux élections générales sur toute l’étendue du territoire lors des dernières élections du genre qui se sont tenues en septembre 2023, le RHDP n’a-t-il pas été le seul parti à avoir des candidats du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et cela aux élections législatives, sénatoriales, municipales et régionales ? Là où ses adversaires les plus sérieux que sont le PDCI-RDA et le PPA-CI de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, n’ont pu couvrir tout le territoire. L’un et l’autre ayant refusé de présenter des candidats dans certaines contrées du pays. A 16 mois de la présidentielle, cette représentativité nationale du RHDP devrait faciliter le déploiement d’initiatives visant à toucher les potentiels électeurs disséminés à travers tout le pays.
Deuxième avantage à l’actif du parti au pouvoir : son bilan somme toute reluisant et vendeur. Sauf mauvaise foi, nul ne saurait dire que le pouvoir n’a pas œuvré à développer le pays depuis plus de 13 ans qu’Alassane Ouattara est au pouvoir. Evidemment, l’opposition est dans son rôle quand elle refuse de fermer les yeux sur toutes ces réalisations et actions qui ont contribué à faire de la Côte d’Ivoire un pays à l’économie robuste et aux indicateurs presque tous au vert : Un taux de croissance de 6% en moyenne, loin devant nombre de pays africains et même hors du continent ; un indice de développement humain en progression, contrairement aux spéculations populistes de l’opposition sur le rang occupé par la Côte d’Ivoire, puisque passé de 0,427 en 1990 à 0,502 en 2014 puis à 0, 534 en 2023. Ce qui explique sans doute que la Côte d’Ivoire ait été classée pays le plus heureux de l’Afrique de l’Ouest en 2024, selon Word Happiness Report 2024. En effet, la Côte d’Ivoire est passée de 114e en 2023 à 96e en 2024 avec 5,08 sur 10, devançant des pays comme le Sénégal et le Nigeria.
Un poids politique indiscutable et un bilan reluisant
Evidemment, le pays n’est pas le pays le plus heureux de l’Afrique de l’Ouest par hasard. C’est la résultante des actions sociales comme l’augmentation des salaires des fonctionnaires ; l’augmentation du SMIG, passé de 33 000 FCFA à 75 000 FCFA ; l’octroi de rentes viagères aux anciennes gloires du monde des arts et culture et des sports ; l’octroi des filets sociaux aux populations les plus démunies ; l’assistance aux personnes sinistrées des suites d’incendies ou de catastrophes naturelles ; la promotion ou reconnaissance de la nation à des citoyens valeureux à travers le prix national d’excellence doté d’une forte somme d’argent. Outre ces actions sociales, le pouvoir a transfiguré le pays en réalisant plusieurs infrastructures socioéconomiques dont des milliers de routes nouvellement bitumées ou réhabilitées ; des échangeurs et des ponts aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays ; des universités dont celles de San Pedro, de Man, de Bondoukou, l’université virtuelle des II-Plateaux ; des écoles dont le lycée d’excellence de Grand-Bassam, le groupe scolaire d’excellence d’Abobo ; des centres de santé et centres hospitaliers flambants neufs dont l’hôpital Mère-enfant de Bingerville.
C’est ce bilan on ne peut plus flatteur qui a certainement pesé quand il a fallu que les populations choisissent entre le candidat du RHDP et celui de l’opposition lors des élections générales de 2023. A l’occasion de ce scrutin, qui a vu la participation de tous les partis politiques, au nombre desquels les plus significatifs comme le RHDP, le PDCI, le PPA-CI et le FPI, le parti au pouvoir s’est taillé la part du lion. Il a, en effet, fait une razzia en raflant 123 communes sur 201 et 25 régions sur 31. Un résultat sans appel qui en dit long sur le poids politique de ce parti autant que sur sa représentativité nationale. Ce qui peut constituer un réel atout à quelque seize mois de l’élection présidentielle de 2025.
Assane Niada