Le 16 décembre prochain, Tidjane Thiam pourrait succéder à Henri Konan Bédié à la présidence du PDCI-RDA. Afin de parvenir à se hisser sur ce fauteuil en déshérence, il ne lésine guère sur les moyens, quitte à décocher des flèches au Président Alassane Ouattara pour espérer mobiliser ses ouailles et les mettre en ordre de bataille pour une éventuelle joute électorale le 16 décembre. En effet, au cours d’un rassemblement politique le week-end dernier à Yamoussoukro, l’ex-polytechnicien a décoché des piques contre le chef de l’Etat et président du parti au pouvoir, le RHDP. Sans le nommer, Tidjane Thiam a volé dans les plumes de l’économiste Alassane Ouattara. « Moi, je suis ingénieur, je ne suis pas économiste. Je suis pour des solutions concrètes et non des solutions qu’on ne voit pas », a-t-il lancé en substance, comme une boutade en direction du chef de l’Etat.
Des propos qui ont suscité une levée de boucliers dans les rangs des responsables du RHDP et collaborateurs de Ouattara. « Quand on est ingénieur, on est rationnel et objectif… », a notamment répliqué Amadou Coulibaly, le porte-parole du Gouvernement et ministre de l’Information et de la Communication. Il ne croyait pas si bien dire. En effet, l’ingénieur polytechnicien qu’est Thiam est censé ne pas verser dans la propagande politique à fort parfum de subjectivité. Vu sa formation et sa carrière professionnelle qui forcent le respect, on était en droit d’attendre de lui qu’il ne verse pas dans le déni comme le commun des citoyens, qui serait porté à nier les progrès réalisés par le pays depuis l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir. De fait, pour être économiste, le chef de l’Etat n’en a pas moins apporté des solutions concrètes pour faire au pays un saut qualitatif.
N’est-ce pas sous Ouattara que le pays est passé de deux universités à six aujourd’hui avec la construction des universités de Bondoukou, San Pedro, Man et Korhogo ? N’est-ce pas sous Ouattara que le pays a vu sortir de terre des édifices éducatifs d’envergure comme le lycée d’excellence de Grand Bassam, le groupe scolaire d’excellence d’Abobo, le Centre multisectoriel Mohamed VI de Yopougon ? N’est-ce pas sous Ouattara que le pays est passé des deux ponts, Félix Houphouët-Boigny et De Gaulle, construits à Abidjan à 5 ponts ? N’est-ce pas sous Ouattara que le pays s’est doté des CHU d’Angré et de plusieurs CHR dont celui d’Adzopé, d’Aboisso, de Méagui ? N’est-ce pas sous Ouattara que le pays s’est doté de plusieurs voies bitumées, dont certains étaient supposées être bitumées sur papier sous les régimes précédents ? Qu’il suffise de citer le bitumage de la voie Tiébissou-Didievi ; Dimbokro-Bocanda ; Yakassé Attobrou-Bettié. Autant de voies impraticables depuis des décennies. Sans compter toutes ces routes et tous ces échangeurs qui donnent fière allure à Abidjan. N’est-ce pas encore sous Ouattara qu’a été construit le barrage de Soubré ? Sauf mauvaise foi, Tidjane Thiam a dû se rendre compte que toutes ces réalisations ont sublimé le visage naguère peu reluisant de bien des contrées de la Côte d’Ivoire. Il ne saurait donc soutenir, sans risque de tomber dans le ridicule, qu’on ne voit pas les solutions apportées au pays par Alassane Ouattara.
Assane Niada