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Après avoir provoqué une crise post-électorale en 2010: Damana Pickass menace encore le processus électoral

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Damana Pickass, après avoir été le déclencheur de la crise post-électorale de 2010-2011, veut à nouveau provoquer une autre crise dans le pays. (Photo : DR)
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Damana Pickass, Secrétaire général du Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI), a tenu des propos suffisamment graves qui annoncent des jours sombres sur les prochaines élections locales en Côte d’Ivoire. Après avoir été le déclencheur de la crise post-électorale de 2010-2011, que veut encore faire Damana Pickass dans le pays ?  

Après la rébellion de septembre 2002, la Côte d’Ivoire a connu la période la plus sombre de son histoire à la suite de la présidentielle d’octobre 2010. Le refus de l’ancien président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite dans les urnes, a entraîné le pays dans un chaos indescriptible qui aura coûté la vie à 3000 personnes et qui a détruit tous les fondamentaux de la Nation. Sur le sujet, certains analystes s’accordent à dire qu’en plus des lourdes pertes humaines en seulement trois mois, cette crise post-électorale a fait reculer le pays de près 20 ans arrière.  Sur cette question de la crise post-électorale, l’on sait tous que l’homme par qui le malheur est arrivé, s’appelle Damana Adia Pickass. Le dire n’est pas une invention, encore moins un procès d’intention. L’on a tous vu ici dans ce pays, Damana Pickass arrêter le processus de proclamation des résultats qui passait en direct à la télévision nationale. Il s’est même permis d’arracher les feuilles de pointage des résultats des mains du porte-parole de la Commission électorale et les déchirer en direct, en soutenant devant toutes les caméras du monde entier qu’il n’y aura pas de proclamation de résultat.

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La suite de ce film rocambolesque est connue de tous. Ce geste de Damana Pickass a été le point de départ de la plus grave crise de l’histoire de la Côte d’Ivoire. 13 années après, alors qu’Alassane Ouattara a fait renaître le pays qui a atteint un niveau de développement jamais égalé, l’homme qui a mis le feu aux poudres en 2010, refait encore surface. À quelques mois des élections locales du 2 septembre 2023, Damana Pickass menace encore de faire sombrer le pays. L’homme qui a fui le pays après son forfait de 2010, qui est rentré d’un exil doré et qui a même bénéficié d’une mesure d’amnistie après le dégel de ses avoirs, a repris du poil de la bête. Le week-end surpassé, au cours de la cérémonie de présentation des candidats du PPA-CI aux élections municipales dans la commune de Koumassi, il a clairement demandé à ses militants de se tenir prêts pour une confrontation.

« Il ne faudrait pas que qu'ils se méprennent avec notre détermination. C'est nous qui avons notre calendrier ! »

Pour Pickass, la radiation de Laurent Gbagbo de la liste électorale est le casus belli pour lequel il y aura une autre crise dans le pays.  « Nous sommes en crise contre le régime du RHDP. Le retrait de Laurent Gbagbo de la liste électorale définitive est une cause de crise grave entre le régime et nous. Il faut qu'il le sache. C'est une situation qui ne restera pas sans notre réaction. Nous allons réagir ! Mais nous n'allons pas réagir quand eux, ils veulent que nous réagissons. Il y en a qui disent que le PPA-CI parle trop. Le PPA-CI ne parle pas trop hein ! Mais le PPA-CI avertit. On parle pour que les gens comprennent. On parle, on fait conférence de presse, ce n'est pas parce qu'on est faible. Mais c'est parce qu'on veut éviter la confrontation. Mais ce n'est pas parce qu'on veut éviter la confrontation qu'on a peur de la confrontation. On n'a pas peur de la confrontation. Militants du PPA-CI, à partir de ce soir, on est en crise ! On va aller aux élections, mais dans cet état d'esprit de crise », a martelé Damana Pickass. Ce message qui se passe de commentaires est un appel à l’insurrection et à la confrontation. Et pour exprimer sa détermination à l’endroit de ses militants, le secrétaire général du PPA-CI a bien choisi ses mots : Comme en 2010, Damana Pickass annonce une autre crise.

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Il estime même que nous sommes déjà dans la crise et pour cela, il invite les militants à se tenir prêts pour aller aux élections locales « dans cet état d’esprit de crise ». Mieux, le PPA-CI a déjà arrêté les dates auxquelles il passera à l’action et son mode opératoire. Et ça, Damana Pickass l’a annoncé clairement au terme de son meeting de Koumassi. « Nous allons continuer de nous préparer. La question qu’il faut se poser n’est pas de savoir si on doit continuer le combat si Gbagbo est maintenu en dehors de la liste électorale. Ce n’est pas la bonne question. La bonne question, c’est quand est ce que nous allons nous battre. Sur le principe de se battre, il n’y a pas de débat ! Il ne faudrait pas que qu'ils se méprennent avec notre détermination. C'est nous qui avons notre calendrier ». Voilà qui est clair. Les questions qui se dégagent de ces menaces du secrétaire général du parti de Gbagbo sont celles-ci : Quelles sont les réelles motivations de Damana Pickass quand il demande aux militants du PPA-CI d’aller aux élections municipales « dans un esprit de crise » ? Après la crise post-électorale de 2010-2011, dans quelle autre « crise » Damana Pickass veut-il plonger la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens ? En tout état de cause, ces questions restent posées. Mais ce qu’il convient de retenir, c’est qu’après avoir vécu l’enfer en 2010 et 2011 après les agissements de cet homme par qui tous les malheurs sont arrivés, les Ivoiriens, dans leur ensemble, ne sont plus prêts à suivre les mots d’ordre d’un pyromane qui met le feu le pays et se donne un exil doré pour venir sur les lieux de son crime. Après la crise post-électorale particulièrement meurtrière et destructrice de 2011, la Côte d’Ivoire ne peut plus se payer le luxe de vivre encore l’enfer. Dans la vie, on ne doit pas répéter certaines erreurs. Certaines populations, singulièrement les militants du PPA-CI, doivent le savoir.

 

Kra Bernard

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