Un vent de panique s’est emparé de l’opposition ivoirienne, notamment du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI). C’est d’ailleurs, ce qui explique ces sorties constatées ces derniers temps. La dernière en date, est le meeting animé le samedi 11 février 2023, dans la commune d'Abobo par le secrétaire général du PPA-CI. Au cours de ce meeting, Damana Pickass s’est permis d’affirmer sans ambages : « Nous savons qu'actuellement, il y a un acharnement sur le PDCI, on veut le décapiter de l'extérieur comme de l'intérieur. Il y a des menaces, des intimidations, mais ça veut dire que le PDCI compte. Le PDCI et le Président Henri Konan Bédié doivent tenir bon, car c'est dans leurs résistances que réside le salut de la Côte d'Ivoire ». Il est bien beau d’accuser, mais encore, faut-il apporter des preuves de ces déclarations. Or, dans le cas d’espèce, le sieur Damana Pickass n’apporte pas la moindre preuve des propos qu’il tient. Des affirmations qui n’ont pas de fondement. Le président du PDCI avait lui aussi, déclaré que les militants de son parti sont l’objet de menaces et d’intimidations. Lui, non plus, n’a apporté un début de preuve.
Pour autant, aucun des militants du PDCI ayant rejoint le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), n’a affirmé avoir subi une quelconque menace ou une intimidation. « Après l’observation de la situation politique globale, et la gestion socio-économique et politique du pays, j’ai décidé de continuer le combat que je mène depuis 1980. Aussi ai-je consulté ma base politique à Koumassi, constituée des membres du bureau politique, des secrétaires généraux de sections, des présidents de comités de base, des responsables de mouvements et associations de soutien. J’ai donc pris la décision de cesser de militer au PDCI à compter de ce jour, et d’adhérer librement et sans contrainte aucune, au RHDP », avait déclaré le sénateur N’dohi Raymond, le jeudi 29 décembre 2022 au moment où il a pris l’engagement de rallier la famille des houphouëtistes. L’ex-maire de la commune de Koumassi avait réitéré les conditions dans lesquelles il venait et les raisons, le samedi 11 février 2023 au cours du rassemblement organisé pour l’accueillir avec les militants du PDCI qui ont décidé de le suivre. « (…) Le 29 décembre 2022, (…) j’ai fait la déclaration d’adhésion au RHDP. J’ai pris cette décision en toute liberté, sans contrainte aucune et sans marchandage, mue par le saint désir de me mettre à la disposition du grand bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, après Félix Houphouët-Boigny, et apporter ma modeste contribution à l’œuvre de rassemblement des Ivoiriens et des habitants de la Côte d’Ivoire dans un idéal de paix et de partage ». Pour confirmer son adhésion à la cause de l’houphouëtisme, l’ex-maire de la commune de Koumassi a déclaré : «(…) Aujourd’hui, j’arbore la couleur orange, après avoir rangé le vert.
Et comme vous pouvez le constater, je garde le blanc. Le blanc de la sincérité dans l’engagement, le blanc de la paix. En un mot, le blanc de l’houphouëtisme vrai ». En d’autres termes, N’Dohi Raymond affirme avoir rejoint le RHDP, sans avoir été contraint. Il en est de même pour N'Dri Narcisse et Kouamé Kouakou Lacina, tous deux ex-membres du Conseil de surveillance du PDCI. Intervenant au nom de ces deux ex-membres du bureau politique, N'Dri Narcisse a déclaré le jeudi 12 janvier 2023 : « Nous, N'Dri Narcisse, ex-membre du Conseil de surveillance du PDCI-RDA et Kouamé Kouakou Lacina, ex-membre du Conseil de surveillance du PDCI-RDA, avons décidé de démissionner de nos fonctions respectives au PDCI-RDA. Nous décidons d'adhérer pleinement au RHDP qui œuvre au rapprochement des Ivoiriens ». Pour éviter que leur départ ne fasse l’objet de polémique, N’dri Narcisse rassure : « Nous démissionnons sans pression et sans contrainte ». Avant d’ajouter : « Nous voudrions prendre toute notre place au RHDP ». L’ex-directeur de cabinet du président du PDCI a également fustigé la façon dont le parti était géré. On comprend, à partir de ce qui précède que ces deux militants du parti septuagénaire n’ont pas rallié le RHDP par contrainte. Gouali Dodo Junior, ex-membre du bureau politique, explique son départ par une défaillance de l’opposition ivoirienne. «(…)Au lieu de m’enfermer aveuglement dans une opposition sans issue, sans vision, sans ambition, où l’hypocrisie fait bon ménage avec le mensonge et le dénigrement systématique, j’allais même dire systémique, j’ai décidé de mettre ma fougue, mon engagement politique, ma détermination, ma force et ma personne, à la disposition du président Alassane Ouattara », a laissé entendre ce dernier, le jour de son ralliement, le jeudi 22 décembre 2022.
On peut alors noter sur la base des propos qui précèdent, qu’aucun des militants du PDCI ayant rallié le RHDP, n’a nullement été contraint de le faire.
Au lieu de s’en prendre au RHDP, l’opposition ferait mieux de créer les conditions devant permettre à leurs militants de s’épanouir.
Aristide Otré
