Selon le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2021, 75,6% de la population ivoirienne a moins de 35 ans. Les jeunes représentent donc la frange la plus importante de la population. Mais ils ne semblent pas toujours inscrits au nombre de priorités des gouvernants au point qu’il n’est pas rare de voir nombre de jeunes afficher des comportements déviants ou être englués dans des pratiques jurant avec les bonnes mœurs. C’est ce qu’il a été donné de voir quand Laurent Gbagbo était aux commandes de l’État, de 2000 à 2010.
Sous Gbagbo : Une jeunesse décadente
À l’époque, la jeunesse se caractérisait notamment par sa propension à fainéanter en passant le clair de son temps à discutailler dans des espaces d’échanges publics. C’était la « glorieuse épopée » des parlements et agoras. À longueur de journée, des jeunes y péroraient, à coups d’arguments aussi fallacieux que spécieux. Leur mission : faire de la propagande pour le pouvoir d’alors, dont la plupart se réclamaient. À cette époque, la jeunesse, c’était aussi des actes irrévérencieux, la culture de la violence, le culte de la facilité érigée en principe de vie. Jouissant d’une garantie d’impunité, la Fédération estudiantine et scolaire (FESCI) se livrait à des actes de violence inouïs. On l’a ainsi vu passer à tabac des magistrats au sein même du palais de justice, molester des enseignants du supérieur, sans la moindre inquiétude. D’autres jeunes avaient trouvé leur salut dans la création d’associations et milices avec pour objectif de jouir de subsides ou largesses du pouvoir. C’était la course aux prébendes. À la facilité. Les jeunes avaient tourné le dos au travail comme moyen d’ascension sociale. Ça se livrait de façon voyante à la concussion, aux achats de concours au point que la cité bruissait de cette corruption à ciel ouvert.
Depuis qu’Alassane Ouattara a pris les rênes du pouvoir, ces tares de la jeunesse ne sont plus qu’un lointain souvenir. Certes, il subsiste en certains jeunes comme un résidu, des vilains comportements hérités de l’ère Gbagbo. Mais, aujourd’hui, les agoras et parlements n’ont plus pignon sur rue. Les gouvernants s’attèlent à apporter une réponse appropriée à tout comportement déviant. Ainsi, des jeunes abonnés à la facilité qui se livrent à l’arnaque au sentiment sur Internet, sont traqués et traduits en justice. Les adolescents qualifiés d’enfants en conflit avec la loi, qui s’adonnent à des actes de violence sur les populations, sont transférés dans des centres de service civique pour un redressement. Tout comme ces élèves perturbateurs de cours à l’approche des congés, sont sévèrement rappelés à l’ordre en leur administrant une bonne leçon dans des centres de rééducation.
Sous Ouattara : fini les espaces de flânerie
Par ailleurs, les jeunes bénéficient de formation visant à faire d’eux, des leaders de demain. C’est le cas de la vague de jeunes formés au leadership à l’Institut de formation politique Amadou Gon Coulibaly. Aujourd’hui, plus qu’hier, l’accent est mis sur le travail comme unique moyen pour être admis à un concours. Le pouvoir se donne les moyens de barrer la route aux vieux réflexes consistant à l’achat de concours avec pour résultat, le démantèlement de réseaux de fraude. Autre changement notable : l’engagement des gouvernants à l’insertion professionnelle des jeunes. À cet effet, ils sont nombreux à bénéficier de soutien financier en vue de se lancer dans l’entrepreneuriat. De 2015 à 2022, ce sont plus de 50 000 jeunes qui ont bénéficié d’un financement dans le cadre du dispositif Agir pour les jeunes, mis en œuvre par l’Agence Emploi Jeunes.
À ceux-là, s’ajoutent près de 10 000 ayant bénéficié d’un financement plus important dans le cadre du dispositif Micro et Petites Entreprises (MPE) visant à inciter les jeunes Ivoiriens à la création d’entreprises. À côté de ceux qui sont poussés à embrasser l’entrepreneuriat, il y a ceux qui sont formés soit par apprentissage à divers métiers dans une structure d’accueil, soit à d’autres compétences quand leurs formations initiales ne répondent pas aux besoins du marché. Même les jeunes déscolarisés ou non scolarisés, sont pris en compte. En 2019, ils étaient plus de 6000 jeunes à avoir bénéficié d’une formation par apprentissage et plus de 4500 d’une formation en vue d’améliorer leur employabilité. Et près de 13 000 à voir obtenu un stage pré-emploi, dont 70% se sont conclus par une embauche.
Last but not least : les jeunes qui ont du mérite, sont portés au pinacle. Certains, comme Abdourahamane Cissé, Amadou Coulibaly, Brice Kouassi, Anoblé Félix, Mamadou Touré, se voient confier de hautes responsabilités au sein du gouvernement ; d'autres encore sont nommés à de hauts postes de l'administration publique. À l'image de Louis Kouakou Abonouan, PCA de l’ONEP, Maizan Koffi Noël, DG de Fonds de garantie automobile (FGA). D'autres encore sont honorés par la République comme pour les donner en modèle aux autres jeunes. C'est notamment le cas des sportifs Cissé Cheikh, Ruth Gbagbi, Murielle Ahouré, Marie-Josée Talou ou encore de tous ces jeunes élèves ou travailleurs dont les brillants résultats et actions méritent d'être récompensés. Au total, sous Alassane Ouattara, la jeunesse présente, majoritairement, une image plutôt méliorative. Elle est loin de cette génération qui a fait tant parler d'elle en mal sous Laurent Gbagbo. Nul doute qu'elle bénéficiera à l'avenir d'un meilleur encadrement avec le Programme Jeunesse du Gouvernement 2023-2025, adopté le mercredi 22 mars 2023 en conseil des ministres. Un outil qui ambitionne de "fabriquer" une nouvelle race de jeunes, mieux formés aux valeurs éthiques et morales et mieux armés intellectuellement.
Assane Niada