Les dernières nouvelles en provenance de Bamako concernant les conditions de détention de nos soldats, ne semblent pas alarmantes. En effet, à en croire nos sources, les détenus sont loin d’être traités comme des mercenaires, comme le prétend la junte. « Les conditions de détention sont bonnes.
Chacun a droit à une chambre réunissant certaines commodités dont la climatisation », avancent certains quand d’autres décrivent des conditions de privation de liberté respectueuses de la dignité des soldats. « Ils savent que leur responsabilité sera engagée s’il arrivait quoi que ce soit à ces soldats. C’est pourquoi, ils ont tout intérêt à ce qu’ils soient détenus dans des conditions qui garantissent leur intégrité physique », commente une autre source. Des informations qui devraient pouvoir rassurer les familles sur l’état de ces soldats arrachés brutalement à l’affection des leurs, depuis le 10 juillet 2022. C’est sans doute fort de ces informations que les autorités militaires n’ont de cesse de rassurer les parents de ces soldats, chaque fois qu’elles les ont reçus.
Est-ce parce qu’ils sont soumis à une pression tous azimuts de la part de la communauté internationale que les putschistes de Kati se sont employés à ne pas détenir les soldats ivoiriens dans une sorte de goulag ? Tout porte à le croire. En effet, depuis l’éclatement de cette scabreuse affaire, montée de toute pièce par les troufions de Bamako, ceux-ci subissent une volée de bois vert. Du Secrétaire général des Nations Unies en passant par le président en exercice de la CEDEAO, le président du Niger, tous ont exhorté la junte malienne à libérer au plus vite, les soldats ivoiriens qui, ont-ils soutenu, ne sont point des mercenaires. La dernière réaction en date est tombée hier, lundi 26 septembre 2022.
Dans une « note aux correspondants » rendue publique, le Secrétaire général de l’ONU a de nouveau, lancé un appel aux autorités maliennes. « Le Secrétariat des Nations Unies appelle à la libération de toute urgence, des soldats ivoiriens détenus, dans l’esprit des relations fraternelles entre les peuples de Côte d’Ivoire et du Mali », exhorte Antonio Guterres. Lequel « exprime sa grave préoccupation face à la détention continue depuis le 10 juillet des soldats ivoiriens à Bamako ». Par ailleurs, il salue la participation de la Côte d’Ivoire aux missions de paix des Nations Unies. « Les Nations Unies réitèrent leur profonde appréciation pour la contribution de la Côte d’Ivoire aux opérations de paix des Nations Unies et à la MINUSMA, en particulier », se félicite-t-il, à quelques jours seulement des propos outranciers tenus à son encontre par le
Premier ministre malien, le colonel Abdoulaye Maïga, à l’occasion de la 77e Assemblée générale de l’ONU, qui s’est tenue à New York. Celui-ci a volé dans les plumes d’Antonio Guterres, lui demandant pratiquement de s’occuper de ses oignons. Voilà que 72 h après, le Secrétaire général de l’ONU interpelle à nouveau, la junte malienne en l’appelant à libérer « de toute urgence », les soldats pris en otage à Bamako depuis le 10 juillet 2022.