Politique

Condamnation des militants du PPA-CI, Livraison de matériels militaires au Burkina: Interpellé, le gouvernement livre sa position

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Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, s’est prononcé sur la livraison de matériels militaires au Burina Faso
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En marge du conseil des ministres, qui s’est tenu hier, mercredi 22 mars 2023, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, s’est prononcé sur l’information faisant état de la livraison de matériels au Burkina par la Côte d’Ivoire mais aussi sur l’arrestation et la condamnation de 26 militants du parti de l’ancien Président Laurent Gbagbo. Ci-dessous des extraits de ses échanges avec la presse.

A propos des manifestants du PPA-CI arrêtés et condamnés

Comme dans tous les pays, le droit de manifester est encadré. La Côte d’Ivoire n’y échappe pas. Administrativement, il est soumis à une déclaration à l’autorité chargée du maintien de l’ordre notamment le ministère de l’Intérieur. Il faut préalablement que la préfecture soit informée de cette volonté de manifester. D’ailleurs quand il s’agit de marche, très souvent l’itinéraire est défini d’accord partie avec les services de police. Si c’est en ce qui concerne notamment ceux qui ont été interpellés au tribunal, c’était une manifestation spontanée ; il faut employer le mot, une manifestation sauvage. Ce qu’il faut savoir c’est qu’au tribunal il y a des audiences ouvertes au public mais nous étions là dans le cadre d’une instruction et je n’apprends à personne dans cette salle qu’une instruction reste secrète. D’ailleurs, on emploie souvent le concept de violation du secret de l’instruction. A partir de ce moment, ces personnes n’avaient rien à y faire. La personne concernée et son conseil à tout le moins pouvaient y être (….) Donc les manifestations sauvages comme dans tous les pays ne sont pas autorisés. Les manifestations publiques sont soumises à déclaration. Quiconque viole cette disposition va subir la rigueur de la loi parce que cela pourra être considéré comme un trouble à l’ordre public dès lors que l’autorité chargée de gérer l’ordre public n’est pas informée.

Réponse à Amnesty international sur les 26 militants du PPA-CI

Le gouvernement n’a pas fait arrêter qui que ce soit car nous avons la séparation des pouvoirs (…) Si la justice a estimé qu’il y avait trouble à l’ordre public, elle a certainement ses raisons (…) Il faut laisser la justice faire son travail. Nous ne voulons pas nous y immiscer dans les décisions de justice sinon après, ce sont les mêmes qui vont nous reprocher de ne pas avoir une justice libre et indépendante.

Livraison de matériels militaires au Burkina

Il y a au niveau international un cadre qui encourage à la coopération de tous les Etats avec les pays qui sont en lutte contre le terrorisme. Au niveau des Nations-Unis, il y a dans le cadre d’une stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme, des résolutions qui ont été prises pour encourager cette coopération. Même au niveau de la CEDEAO, il y a un protocole qui a été pris afin de faciliter cette coopération entre Etats qui luttent contre le terrorisme. Et quand nous descendons à une échelle plus petite, nous avons l’Initiative d’Accra qui regroupe un certain nombre de pays qui sont aux prises avec cette lutte contre le terrorisme. C’est autant de cadres qui permettent la coopération (…) On le dit, aucun pays ne peut lutter seul contre le terrorisme, qui est un combat asymétrique qui nécessite une grande solidarité entre différents pays. Je pense que si la Côte d’Ivoire l’a fait, c’est dans ce cadre-là. La Côte d’Ivoire est pleinement dans son droit de le faire, puisqu’elle est conforme à toutes ces recommandations de la communauté internationale.

Je voudrais rappeler que quand il était à la tête de l’UEMOA, le président de la République avait facilité la fourniture de moyens aux trois pays que sont le Mali, le Niger et le Burkina afin de leur permettre de faire face à la lutte contre le terrorisme.

Donc, de ce point de vue, je ne pense pas que nous trahissons une démarche de solidarité, une démarche d’union dans le cadre de cette lutte contre cette menace asymétrique.

La situation en Tunisie

Jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons pas rompu nos relations diplomatiques avec la Tunisie (…) Certains de nos compatriotes ont connu des problèmes de sécurité dans ce pays et il était donc du devoir de leur pays de les assister et c’est ce que le pays a fait sur la base du volontariat. Seuls n’ont demandé à rentrer que ceux qui se sentaient menacés. La population ivoirienne en Tunisie est estimée à environ 7000 personnes mais ceux qui ont fait la demande de rentrer sont 5000. Cela veut donc dire qu’il y a 5000 qui n’éprouvent pas la nécessité de rentrer. Il est de la responsabilité de la Côte d’Ivoire de protéger ses citoyens où qu’ils soient et selon ses moyens. Nous avons plus d’une centaine de ressortissants qui sont en situation difficile au Niger. Nous avons décidé de les faire revenir également. Nous sommes passés de 500 personnes qui souhaitaient rentrer à 2000 aujourd’hui.

A propos des propos virulents des acteurs politiques

Il nous paraît important de lancer un appel à la responsabilité de tous les acteurs politiques, à l’apaisement de façon à ce que nous ne revivions pas ce que nous avons déjà vécu dans notre pays. C’est vrai que les périodes électorales sont des périodes de tension, de trouble, mais ça ne devrait pas être une fatalité.

Propos retranscris pas Assane Niada

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