Le parti de l’ancien Président Laurent Gbagbo s’est illustré par des scènes de violence lors de l’élection de son secrétaire départemental à Issia le dimanche dernier. Alors que le scrutin allait démarrer, un groupe de jeunes a fait irruption dans l’enceinte de l’EPP Issia I-6, pour mettre à sac le bureau de vote. Les urnes ont été saccagées, les bulletins de vote déchirés. Au prétexte que le candidat dont il se réclame a vu son dossier rejeté au motif qu’il ne remplirait pas les conditions d’éligibilité. Pour ces fauteurs de trouble, ce qui se jouait sous leurs yeux n’était rien d’autre qu’une mascarade d’élection.
Même s’il était circonscrit à la localité d’Issia, ce qui s’est passé ce dimanche-là est révélateur de ce que le parti de l’ancien chef de l’Etat peine à appliquer à lui-même les principes démocratiques dont il se vante d’être un héraut. A l’épreuve du terrain, le PPA-CI se rend compte que la pratique de la démocratie n’est pas une donnée définitive et donc que les grands diseurs ne sont pas toujours les grands faiseurs. En effet, le parti de l’ancien chef de l’Etat se fait passer pour le parti ayant œuvré à la restauration du multipartisme en Côte d’Ivoire et n’a donc de cesse d’en tirer gloriole. Au point que ces ex-figures emblématiques du Front populaire ivoirien (FPI) croient pouvoir donner des leçons de pratique démocratique aux autres partis politiques nationaux, singulièrement au parti d’Alassane Ouattara. On a ainsi vu certains responsables du PPA-CI et des journaux proches de ce parti crier à l’absence de démocratie dans le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Ils ont fait des gorges chaudes en s’appesantissant sur des scènes de violence enregistrées sur environ 5% des localités où s’était déroulée l’élection des secrétaires départementaux du RHDP.
On se souvient que ces élections avaient été préconisées par la direction du RHDP afin de permettre à la base de se choisir les dirigeants en lesquels elle se reconnaît. Bien que le scrutin se soit globalement bien déroulé, l’opposition, conduite par le PPA-CI, à travers ses médias de relais, s’est appesantie sur les scènes de violence marginales enregistrées dans une poussière de localités. Au point de s’ériger en donneur de leçon de démocratie. Voilà que l’arroseur se trouve aujourd’hui arrosé en se rendant lui-même coupable de ce qu’il dénonçait hier chez l’adversaire politique. Les donneurs de leçons d’hier ne font pas mieux que ceux dont ils se gaussaient du déroulement de l’exercice démocratique consistant à désigner les responsables locaux du RHDP par voie électorale. Ceux qui, hier, claironnaient que la violence était le propre du parti au pouvoir, sont pris à leur propre jeu de dénonciation.
Assane Niada