L’un des vœux chers aux opérateurs économiques de Côte d’Ivoire vient d’être exaucé par le gouvernement. Le porte-parole a annoncé la réouverture des frontières avec les pays voisins au cours du Conseil des ministres du mercredi 15 février 2023. Ladite réouverture interviendra le même mercredi à minuit. Il n’y a pas de dispositions particulières qui ont été prises à ce sujet. Toutefois, le porte-parole du gouvernement, par ailleurs, ministre de la Communication et de l’économie numérique, demande aux populations qui passent par les frontières, d’emprunter les voies légales, plutôt que celles qui ne le sont pas, au risque de tomber sous le coup de la loi. « Il n’y a pas de dispositions particulières. J’ai indiqué qu’aujourd’hui, nous maîtrisons complètement les voies de transit clandestin. La seule invitation que nous pouvons faire, c’est d’inviter tous les voyageurs à passer désormais, dans les voies de passage officielles ».
Les voyageurs invités à emprunter les voies officielles
La Côte d’Ivoire, faut-il le rappeler, respecte les dispositions communautaires, qui permettent la libre circulation des biens et des personnes. « Mais cela doit se faire dans les voies de passage officielles », tient à préciser le ministre Amadou Coulibaly, qui prévient d’ores et déjà que : « tout contrevenant se retrouvera confronté à la rigueur de la loi ».
Cette réouverture intervient, alors même que le Mali et le Burkina Faso ont eu des soucis avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), ces derniers temps. Respectueuse des décisions des organisations régionales et internationales, la Côte d’Ivoire, selon le porte-parole du gouvernement, va se conformer à des directives, si d’aventure, il en existe. Seulement, fait remarquer le ministre Amadou Coulibaly : « Je ne crois pas que ce soit le cas pour le moment ». Une préoccupation concernant le retard dans la restitution des corps des précédentes crises à leurs familles, a été soumise au ministre de la Communication et de l’économie numérique. Amadou Coulibaly tient à rassurer que tout est mis en œuvre pour que la restitution se fasse. «(…) Il y a quelques procédures administratives, mais il n’y a aucun intérêt pour le gouvernement, surtout dans cette phase de réconciliation et de cohésion sociale à conserver des corps. Il y a des difficultés à régler. L’identification de certains corps et autres. Quand ce sera réglé, nous pensons que les dispositions seront prises pour qu’enfin, ces familles puissent faire le deuil véritablement de ces personnes disparues.
Nous connaissons notre culture. Nous savons que tant que nous n’avons pas achevé ce processus qui conduit jusqu’à l’inhumation, on a du mal à faire véritablement le deuil, et les plaies restent béantes. Nous sommes très conscients de cette situation. Nous compatissons à la douleur de ces familles. Mais comme nous le disons chaque fois, il faut faire confiance au gouvernement, qui n’a aucun intérêt, aucune raison, surtout dans cet élan de cohésion sociale et de réconciliation, à conserver des corps de personnes qui ont disparu ».
En outre, le ministre de la communication et de l’économie numérique a rassuré que le concours pour l’obtention du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa), qui était en vielleuse depuis 2018, sera relancé. Selon ce dernier, des dispositions seront prises pour l’organisation dudit concours. « Nous n’avons aucun doute que le gouvernement apportera les réponses idoines à cette problématique. Ce sont des concours qu’il est important d’organiser, parce que ce sont des professions qui ont leur place dans la société. Il peut s’avérer que pour différentes raisons, qui peuvent être financières, mais je ne crois pas que ce soit que financières, peut-être aussi organisationnelles, ça puisse connaître des retards. Mais, nous n’avons aucun doute que cette question sera adressée ».
Les déplacés burkinabè et maliens reçus dans des familles d’accueil
Le flux des ressortissants burkinabè et maliens, qui affluent au Nord du pays, de l’avis du porte-parole du gouvernement, est « géré ». La Côte d’Ivoire ne saurait se départir de ce trait de caractère. C’est à juste titre que le ministre Amadou Coulibaly a déclaré : « Notre pays est un pays d’accueil. Il n’est pas question que nous fermions la porte à nos frères des pays voisins, qui vivent des situations difficiles, essentiellement dues au problème de sécurité, que ces pays-là connaissent ». Ces déplacés sont hébergés dans des familles d’accueil et non dans des centres de réfugiés. Il ajoute tout de même : «… si ce flux prend des proportions plus importantes, le gouvernement saura apprécier ».
Aristide Otré