Politique

Reportage/ Menace terroriste aux frontières Nord-Tengrela, Kafolo : l’armée veille au grain !

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Afin de parer à d’autres menaces terroristes après l’attaque de Kafolo, le chef de l’État a fait déployer aux frontières Nord de la Côte d’Ivoire, un important détachement de forces de l’ordre et de sécurité, dont la présence redonne le sourire aux populations. La zone est bouclée, comme l’a constaté L’Avenir à l’occasion d’une récente tournée du ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, Mamadou Touré.

Les traumatismes, au lendemain de l’attaque terroriste de Kafolo, ont forcé le gouvernement ivoirien à renforcer son dispositif sécuritaire aux frontières Nord. Plusieurs mois après, les plaies ont cicatrisé, mais la vigilance est devenue le plus fidèle allié des populations. La présence très remarquée des forces de sécurité dans les zones stratégiques aux frontières, notamment avec le Mali et le Burkina Faso, des pays touchés par le terrorisme, donne beaucoup d’espoir aux populations. Dans les régions du Tchologo, de la Bagoué et du Poro, les doutes et les craintes d’une menace, au lendemain de l’attaque terroriste du 10 juin 2020, ont fait place à un vent de sérénité.

Kafolo et cette présence militaire rassurante

Si la réponse militaire de l’État continue de porter ses fruits, elle a surtout permis de dissiper tous les doutes de menaces djihadistes au sein de la population. Au nom de toutes les populations, Diomandé Abdoulaye, député de Kong, se réjouit de la quiétude retrouvée à Kafolo : « Nous vivons le cœur tranquille, parce que nous avons les forces de sécurité à nos côtés, jour et nuit. Les forces de sécurité, dotées de plus d'équipements, effectuent plus de patrouilles dans les zones jusque-là inaccessibles ».  Selon lui, les habitants ont repris leurs habitudes. Ils vaquent sereinement à leurs occupations et activités champêtres. La présence des forces de sécurité dans toute la zone, dans les forêts et autres endroits reculés, se révèle comme un moyen de dissuasion contre d’éventuels attentats terroristes. « Les populations de Kafolo sont heureuses de toutes ces actions initiées par le gouvernement. Nous voulons vous exhorter à continuer », s’est félicité Diomandé Abdoulaye.

Placées en alerte 4 après cette attaque, la localité de Kafolo et les zones environnantes ont visiblement retrouvé un train de vie normal. Comme en témoigne Ousmane Sall, porte-parole des pécheurs : « Avec ce qu’on a vécu ici, si nous n’avions pas retrouvé la sécurité, peut-être que le village serait vide en ce moment. Nous voulons remercier le président de la République pour tout ce qu’il a fait. Nous sommes maintenant tranquilles ». Sur l’axe Nassian-Kafolo, on note des patrouilles régulières des forces de l’ordre, sans compter celles qui se font de jour comme de nuit dans le Parc national de la Comoé. Ce parc, d’une superficie de 11.500 km2, partage quelques kilomètres de frontière avec le Burkina Faso. Plusieurs sources y indiquaient la présence de forces étrangères. Aujourd’hui, grâce aux efforts inlassables des forces de l’ordre, le Parc national de la Comoé, totalement sous contrôle, n’est plus placé en alerte maximale. Comme Kafolo, la ville de Tengrela, frontalière du Mali, a retrouvé sa sérénité. Rassurées par la présence des forces de sécurité, les populations ont retrouvé le sourire et la joie de vivre. 

Tengrela en guerre contre les attentats terroristes 

Et pour consolider cet état de fait, une synergie d’action est née entre les habitants et les forces de l’ordre. Cela a pour avantage de traiter promptement tous les cas suspects. Toute personne, tout mouvement suspect, est immédiatement dénoncé aux autorités sécuritaires. Selon Camara Drobia Mamadou, président des jeunes volontaires de l’organisation Commissariat Mixte, « lorsqu’il y a des personnes suspectes qui arrivent dans la ville, les jeunes s’informent rapidement. Si son identité n’est pas claire, la police est alertée ou soit l’individu est conduit de façon subtile, dans le poste de sécurité le plus proche, par les taxis-moto ». À l’en croire, la jeunesse du département de Tengrela est consciente de la menace terroriste qui plane. « Nous en parlons régulièrement. Toute la jeunesse est mobilisée pour ne pas se laisser influencer ou distraire par des billets de banque ou des motos. Nous savons que si une porte est ouverte, il sera difficile de la refermer. C’est pourquoi, nous sensibilisons tous nos frères », nous fait-il savoir.

Toutefois, Camara Drobia Mamadou exhorte le gouvernement à ne pas laisser la jeunesse de toutes ces localités dites fragiles en particulier, et de tout le pays en général, à son propre sort. C’est pourquoi, il se félicite du programme d’insertion lancé. « Ce qui est fait est déjà bien, nous en remercions les autorités. Mais il y a encore des milliers de jeunes qui attendent de pouvoir trouver un emploi ou une activité, afin de subvenir aux besoins primaires. Nous exhortons l’État à faire plus », lance-t-il au nom de ses camarades. À la problématique de l’insertion de ces nombreux jeunes, le ministre en charge de la Promotion de la jeunesse, de l'insertion professionnelle et du service civique, a répondu qu’en plus de ce qui est déjà en cours, de nombreux autres programmes allaient être déployés en vue de satisfaire le maximum de jeunes. Mais Mamadou Touré a insisté sur un fait. « Je vous demande de tourner le dos à la facilité. Des gens qui vous promettent des choses, des motos, de l'argent, 500.000 Fcfa en échange de votre adhésion à des actions en lien avec le terrorisme. Ce sont des aventures dangereuses et sans lendemain », a martelé le porte-parole adjoint du gouvernement.

 Manuel Zako, envoyé spécial dans le Nord

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