Politique

Défense et Sécurité: Des ministres et experts en conclave à Abidjan

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Le conseil des ministres de l’initiative d’Accra et les experts se sont donné une nouvelle feuille de route pour la lutte contre le terrorisme. (Photo : DR)
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Le ministre de l’intérieur et de la sécurité, le Général de corps d’armée, Vagondo Diomandé, a procédé le jeudi 02 février 2023, à l’ouverture de la 9e session sous-régionale des ministres de la sécurité et de la défense sur l’initiative d’Accra.

Cette rencontre qui a fait d’Abidjan, durant 72 heures, la capitale de la sécurité et de la défense sous-régionale, s’est tenue pour faire le point de la situation sécuritaire dans la sous-région et inciter les États d'Afrique de l'Ouest à associer l'action militaire et une bonne gouvernance pour vaincre le fléau de l'extrémisme violent et du terrorisme dans la région. Neuvième du genre, cette session du conseil des ministres chargés de la sécurité et de la défense sur l’initiative d’Accra a été précédée de la 18e rencontre des experts et chefs de service de renseignement et de sécurité qui s’est tenue du 31 janvier au 1er février 2023. « Le cadre de cette coopération de concertation qui nous réunit, a été créé à Accra le 14 septembre 2017 à l’initiative des chefs d’État ivoirien et ghanéen.

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En effet, l’idée à germer au regard des attaques meurtrières des groupes armés terroristes qui nourrissent l’ardent désir d’atteindre les pays côtiers et les risques de déstabilisation de nos États qui partagent les frontières communes », a dit le ministre de l’intérieur Gal Vagondo Diomandé tout en saluant la clairvoyance et le leadership des chefs d’État Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Nana Akufo-Addo du Ghana, qui ont su percevoir la nécessité de la mise en place de cet important outil de protection.

Freiner le terrorisme à tout prix

« En quelques années seulement, l’initiative d’Accra a permis de renforcer la collaboration entre les différents services de renseignements et de sécurité et aussi a permis de tenir des actions concertées en vue de réduire, de freiner ou de faire avorter certaines actions armées de groupes terroristes », a révélé Gal Vagondo. Au cours de cette session ministérielle, l’on a enregistré l’adoption du budget du secrétariat exécutif de l’Initiative d’Accra. À cela, s’ajoute le principe des opérations simultanées « pour libérer les espaces occupés par les terroristes et permettre aux populations qui ont déserté ces zones, de repartir dans leurs zones d’habitation habituelles », explique le ministre Vagondo.

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Dans le contexte actuel d’activités accrues des groupes armés terroristes dans la sous-région, le ministre ivoirien juge nécessaire, la mise en commun des moyens opérationnels, le partage du renseignement et les actions concertées sur le terrain. Ainsi, attirer l’attention de la communauté internationale sur les défis sécuritaires auxquels la région est confrontée, reste un enjeu de cette rencontre de haut niveau.

L’entrée du Nigéria très attendue

L’adoption du principe de l’intégration du Nigéria à l’Initiative d’Accra constitue le troisième élément en termes d’avancées notables de cette rencontre de haut niveau. « Un pays comme le Nigéria ne pouvait pas rester en marge de cette initiative. D’autant plus que le Nigéria siège au sein de l’Initiative d’Accra comme pays observateur. Le Nigéria nous donne toutes les garanties pour son intégration quasi-immédiate en tant que membre à part entière de cette initiative », nous confie le Gal Vagondo Diomandé.

De son côté, l’émissaire nigérian fait savoir que « le Nigéria n’est pour le moment, pas membre de cette initiative. Mais, vu l’impératif de devoir collaborer pour endiguer ces fléaux de manière effective, il n’était donc pas normal que le Nigéria reste à l’écart. Nous sommes en train d’explorer les voies et moyens pour pouvoir officiellement et de manière solennelle être membre à part entière de cette initiative. Le gouvernement nigérian prend cet élan au sérieux. Nous prenons toutes les dispositions pour que cela se fasse dans un délai raisonnable. Nous croyons que cette initiative d’Accra est une bénédiction pour la sous-région », a expliqué le directeur des opérations spéciales, représentant le ministre de la Défense du Nigéria, Blessing ALAKPA AKPOTU.

Le Mali et le Burkina, les grands absents

La situation du Mali et du Burkina Faso a été abordée au cours de la rencontre. Notamment leur non-implication dans cette initiative sous-régionale. « Depuis plusieurs années, le Burkina Faso et le Mali, dans une moindre mesure, le Niger, enregistrent des morts, des blessés et de nombreux déplacés au sein de leurs populations. Pour l’année 2022, notre espace a enregistré plus de 3000 faits d’insécurité aux activités des groupes armés terroristes. C’est pour renforcer l’efficacité des activités de lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité organisée dans la sous-région, que les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de faire de l’Initiative d’Accra, un instrument de lutte contre ce fléau en créant un secrétaire exécutif et une force multinationale (prochaine) dont le processus d’opérationnalisation se poursuivent », précise le secrétaire exécutif.

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Mais hélas, le Burkina et le Mali brillent de par leur absence à toutes les rencontres. Un compte-rendu de la mission qui s’est rendue dans ces deux pays, a permis aux autres pays membres de mieux comprendre les réalités auxquelles font face ces deux pays. « Que chacun de nous comprenne que l’Initiative d’Accra n’a absolument rien d’un forum politique. Elle n’a pas pour vocation de se prononcer sur des choix politiques. Ce n’est qu’une plateforme opérationnelle qui ne parle que sécurité et qui ne s’immisce pas dans les affaires internes d’un pays quant à leur choix politique. L’Initiative d’Accra est un environnement sécuritaire qui permet aux États membres de mettre en commun, leurs expériences pour la lutte contre le terrorisme de façon à mutualiser tous nos moyens pour mettre fin à ce phénomène qui perturbe au quotidien, la vie de l’ensemble des pays et qui met à mal, la stabilité de notre espace sous-régional. C’est pourquoi, toutes les bonnes volontés qui sont prêtes à accompagner l’Initiative d’Accra, seront toujours les bienvenues. Mais ce que nous ne devons pas perdre de vue, c’est que notre sécurité nous incombe. C’est à nous de nous engager, d’être efficaces sur le terrain pour montrer que nous avons à cœur de prendre en main, notre destin sécuritaire », a insisté le ministre ivoirien Vagondo.

L’initiative d’Accra, créée en 2017, regroupe le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger et le Togo. Le Nigeria bénéficie du statut d’observateur.

Joël Dally

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