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Pris en otage depuis 6 mois au Mali: Les 46 soldats ivoiriens bientôt libérés

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Pressé par la CEDEAO, Assimi Goïta n’a d’autre choix que de libérer les 46 soldats ivoiriens avant le 1er janvier 2023. (Photo : DR)
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A moins d’une semaine de l’expiration de l’ultimatum fixé par les chefs d’État de la CEDEAO à la junte malienne, le dossier des 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako, est sur le point de connaître un dénouement heureux.

Les 46 militaires ivoiriens, pris en otage par la junte malienne, vont certainement célébrer le nouvel an dans leurs familles. De bonnes sources, les discussions qui ont été renouées le jeudi 22 décembre 2022, avec les hommes en armes au pouvoir au Mali, devraient aboutir à la libération prochaine des 46 soldats. En effet, le jeudi dernier, une délégation ivoirienne, conduite par le ministre de d’État, ministre de la Défense, Téné Ibrahima Ouattara, a été reçue en audience par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Une séance de travail a, par la suite, eu lieu entre les deux parties, en présence du médiateur togolais.

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A l’issue de ces échanges, un document a été signé par les deux délégations. Même si rien n’a filtré s’agissant de son contenu, il revient que ce document pose les bases d’une libération imminente des 46 soldats ivoiriens. Ce gentlemen’s agreement est censé être le fruit des concessions faites par chacune des parties afin de trouver une issue heureuse à cet incident malheureux survenu depuis le 10 juillet 2022 où les 49 soldats ivoiriens ont été mis aux arrêts puis incarcérés.

Que de tentatives pour raisonner la junte !

Alors qu’ils étaient partis assurer la relève de soldats ivoiriens présents au Mali dans le cadre de la mission internationale de lutte contre le terrorisme au Mali, ces 49 soldats vont être arrêtés et accusés de mercenariat par la junte au pouvoir à Bamako. Près de deux mois après, trois femmes parmi les 49, vont être relâchées pour, dit-on, des raisons humanitaires. Depuis, l’on attend en vain la libération des 46 autres. Ni la médiation entreprise par les autorités togolaises, ni les missions de bons offices des chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), encore moins les interventions des présidents et frères d’armes du Burkina et de la Guinée ne sont parvenues à faire entendre raison au chef de la junte Assimi Goïta.

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Quand tout portait à croire que l’on était tout proche du dénouement de cette affaire, c’était sans compter avec les revirements des militaires au pouvoir à Bamako. Tantôt, ils disaient opter pour un traitement du dossier par voie judiciaire, tantôt ils réclamaient que les autorités ivoiriennes leur livrent des opposants maliens en exil à Abidjan, en échange des 46 soldats détenus à Bamako. Au plus fort de cette crise, il avait été question que les autorités ivoiriennes prennent un certain nombre d’engagements par écrit, engagements auxquels elles s’étaient opposées, parce que jugés inadmissibles.

Alassane Ouattara, la diplomatie du résultat

Mais en dépit de cette situation tendue, le président de la République, Alassane Ouattara, n’avait de cesse d’appeler à une résolution de l’affaire par voie diplomatique. Conscient que ce dossier ne connaîtrait d’issue que par la voie du dialogue, le chef de l’État a privilégié la voie des négociations. A aucun moment, il n’a cédé à la tentation de succomber à l’escalade verbale. Même quand l’ex-Premier ministre malien Abdoulaye Maïga se permettait de le brocarder à la tribune des Nations Unies, il se gardait d’entrer dans son jeu, privilégiant toujours une solution diplomatique. Quand ses vis-à-vis préféraient porter l’affaire à la tribune de l’ONU, lui, choisissait de mettre le dossier sur la table, au sommet de la CEDEAO. D’abord, à New York, en marge de la 77e Assemblée générale de l’ONU, puis récemment au cours d’un autre sommet de la CEDEAO qui s’est tenu à Accra au Ghana, début décembre. C’est à l’issue de ce dernier sommet qu’un ultimatum a été lancé par les chefs d’État au chef de la junte malienne. Il a été pratiquement sommé de libérer les 46 soldats ivoiriens d’ici au premier janvier 2023, sous peine de voir une pluie de sanctions s’abattre sur le Mali.

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C’est à moins d’une semaine de l’expiration de cet ultimatum que Bamako et Abidjan ont renoué les négociations, avec à la clé, la signature de ce document au contenu encore gardé secret. Contient-il les termes de la libération des 46 soldats ivoiriens ? Qu’est-ce que les autorités ivoiriennes ont finalement consenti à lâcher pour obtenir de leurs homologues maliennes qu’elles daignent finalement remettre en liberté ces militaires ivoiriens, injustement détenus depuis le 10 juillet 2022 ? Une chose est certaine : on va vers la libération des soldats ivoiriens dans les prochains jours, conformément aux vœux des chefs d’État de la CEDEAO. 

Assane Niada

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