Depuis sa création, combien d’auditeurs ont été formés à ce jour ?
L’Institut de formation Politique Amadou-Gon Coulibaly a été porté sur les fonts baptismaux le 08 janvier 2021. Cela fait donc exactement un an et neuf mois que nous existons et durant cette période, nous avons formé une première promotion dont 94 sur 200 ont été gradués le 02 juillet 2002 au Palais des congrès de l’Hôtel Ivoire, en présence du Vice-président de la République, du Premier ministre, du Président de l’Assemblée nationale, du représentant du Président du Sénat et de nombreux membres du gouvernement. Pour 2022, nous avons procédé à un recrutement de 60 auditeurs dont la formation est en cours. Au total, 260 jeunes auditeurs sont passés au l’IFP-AGC.
Quels sont les principaux enseignements qu’ils ont reçus ?
La formation comporte trois volets essentiels. D’abord, une formation théorique de mise à niveau, relative à l’organisation et au fonctionnement des partis politiques, des associations et des mouvements de la société civile, aux différentes idéologies politiques, à l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, à l’évolution des relations internationales, à la géopolitique et la géostratégie, l’organisation et au fonctionnement politique, économique et militaire des États, etc. Après ce premier volet, des formations pratiques en techniques de prises de parole en public, de conduite de réunion ou de meeting, à la participation à un débat contradictoire, à la conduite d’une interview radio ou télévisuelle, etc., sont conduites avec des professionnels de ces métiers. S’y ajoutent des formations en techniques de prise de notes rapide et d’utilisation efficiente des réseaux sociaux dans le cadre d’activités politiques ou citoyennes.
Le troisième volet concerne des échanges d’expériences avec des femmes et des hommes ayant exercé ou qui exercent de hautes fonctions politiques ou administratives et qui viennent partager leurs expériences avec nos auditeurs. C’est ce que nous appelons la Tribune des Grands Témoins. Ce volet s’achève avec la visite des institutions, qui offre l’opportunité à nos auditeurs de constater de visu, ce qui se fait au quotidien dans les différents démembrements de l’État, notamment la Présidence de la République, le Sénat et l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel, le Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel. Pour terminer, nous avons des partenariats avec des institutions en Europe, ayant les mêmes objets que l’Institut de Formation Politique Amadou-Gon Coulibaly, qui recevront certains de nos meilleurs auditeurs, pour compléter leur formation.
Sentez-vous un engouement des jeunes pour cette formation ?
L’engouement est certain et je dirai même qu’il a dépassé nos attentes. Juste quelques chiffres. Pour la première promotion, en une semaine, nous avons reçu plus de 4 000 dossiers, alors que nous ne disposions que de 200 places. Ce fut le même engouement pour la deuxième promotion.
Avez-vous déjà procédé à une première évaluation pour voir l’impact de cette formation sur leur pratique ou l’engagement citoyen ?
Il est peut-être trop tôt pour cela. Mais déjà, les transformations sont visibles au niveau individuel. Les jeunes auditeurs avec lesquels nous nous entretenons, nous font un retour positif de la formation reçue sur leurs activités, au niveau des groupements de jeunesse, des mouvements de jeunesse des partis politiques. Nous leur donnons des outils pour servir leurs convictions, comme le dit notre slogan.
Pensez-vous que la pratique de la politique en Côte d’Ivoire est conforme aux bonnes pratiques que vous dispensez dans le cadre de votre formation ?
Il n’y a pas de bonnes pratiques universelles ou labélisées. La politique, c’est la gestion de la cité, des hommes qui ont différentes formes de regroupement. Pour moi, l’essentiel est de respecter les règles qu’on s’est données d’un commun accord. Pour y arriver, il faut former les acteurs politiques et c’est ce que l’IFP-AGC essaie de faire.
Faut-il désespérer de la façon dont la politique est pratiquée sous nos tropiques ?
Pas du tout. Les jeunes États africains ont hérité de systèmes politiques qui ne relèvent pas de leur évolution historique naturelle. La démocratie occidentale qui a été adoptée aujourd’hui, a des principes de base qu’il faut connaître, accepter et intégrer dans son vécu quotidien. Pour y arriver, il faut être formé et l’IFP-AGC est la meilleure porte d’entrée.
Nous sommes à un an des élections municipales et régionales. Comment les partis politiques doivent-ils s’y prendre ou s’organiser pour gagner le maximum de sièges ?
J’ajouterai simplement que si l’étape de l’inscription sur les listes électorales a été bien menée, le reste dépend de l’organisation d’une bonne campagne électorale et d’un bon suivi du processus de vote et de la compilation des résultats. L’Institut de Formation Politique Amadou Gon Coulibaly, dans le cadre de ses activités, offre des formations qui préparent les différents candidats et leurs staffs à une prise en compte efficiente de tous ces processus.
Réalisée par Aristide Otré