Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce rapport d’enquête est très accablant pour des leaders de l’opposition, notamment le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié. Intitulé « Rapport d’activité de l’Unité Spéciale d’Enquête sur les événements survenus à l’occasion de l’élection du président de la République du 31 Octobre 2020/USE », le rapport date de 2021. Publié sur les réseaux sociaux, ce document de 64 pages est le fruit d’une investigation, qui aura duré plusieurs mois et conduit les enquêteurs à travers les localités du pays ayant été les théâtres d’affrontements meurtriers. Il ressort de ce rapport, que des acteurs politiques de l’opposition ont activement contribué à planifier et mettre en œuvre les actes posés dans le cadre de la désobéissance civile.
Bédié épinglé
En effet, à la page 14, le rapport épingle le président du PDCI, Henri Konan Bédié, comme étant un des commanditaires et financiers de l’insurrection, en sa qualité de président du Conseil National de Transition (CNT). « Les investigations ont par ailleurs démontré qu’il finançait plusieurs opérations subversives par l’intermédiaire de son Directeur de Cabinet N’dri Narcisse, le sieur N’dakpri Djaha Ange Félix, délégué adjoint PDCI-RDA à Toumodi, ainsi que de son neveu Hyacinthe BEDIE qu’il incitait particulièrement à bloquer les différentes voies d’accès à la ville de Daoukro. Ce dernier lui faisait un compte-rendu quotidien », mentionne le document.
Autre cadre du Pdci, dont l’activisme lors de ces violences électorales, a été clairement pointé par le rapport d’enquête, c’est le Directeur de cabinet de Bédié d’alors, N’dri Narcisse. Sur son implication dans ces événements tragiques, voilà ce que révèle le rapport d’enquête en ses pages 17 et 18 : « Par ailleurs, il a rédigé un plan d’action, un plan stratégique et proposé un budget pour les délégations de Didievi, de Tiebissou, du District de Yamoussoukro et de Toumodi, pour coordonner les manifestations dans ces localités », avancent d’abord les auteurs du rapport. Et d’ajouter : « Aussi, étant délégué PDCI de Toumodi, il a remis la somme de sept cent mille (700 000) franc CFA au nommé N’dakpri Djaha Ange Félix pour financer les opérations de terrain ( perturber le processus électoral, empêcher la distribution et le re[1]trait de cartes électorales, empêcher l’affichage des listes électorales et déchirer ces listes électorales, empêcher le convoyage et la distribution de tout matériel électoral, bloquer les voies et pistes internes avec des troncs d’arbre, convoyer les manifestants sur les sites ciblés) dans les circonscriptions de Toumodi, de Kpouebo, d’Angonda et de Kocoumbo. Ses actions ont paralysé les activités économiques, suscité un conflit intercommunautaire avec des pertes en vie humaine, des destructions de biens privés et publics ». Au nombre des financiers de cette insurrection, le rapport indexe une figure bien connue du mouvement politique de Guillaume Soro, Générations Peuples Solidaires (GPS) : Ayoub Zeinab. « Elle a parcouru différents villes de l’intérieur du pay pour organiser et financer le boycott actif ainsi que les opérations résultant de la désobéissance civile », indique le document en sa page 23.
Outre ces acteurs cités comme financiers, les enquêteurs pointent également la responsabilité d’autres poids lourds de l’opposition, dont les propos incitatifs à la violence ont contribué à la commission d’exactions durant la désobéissance civile. Au nombre de ceux-ci George Armand Ouégnin, alors leader de Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS). Selon les enquêteurs, ses propos ont contribué à la perpétration d’actes répréhensibles par des militants et sympathisants de l’opposition. « Par ailleurs, au cours d’une conférence de presse conjointement animée avec Pascal Affi N’guessan, il a invité ses sympathisants à s’abstenir de toute participation au processus électoral de la CEI, qu’il qualifiait d’illégale et d’illégitime. Il affirmait en outre que « …l’heure est maintenant aux actions ». Cette exhortation largement relayée sur les réseaux sociaux, a suscité un conflit communautaire avec des pertes en vie humaine, des destructions de biens privés et publics et a paralysé les activités économiques. Sa responsabilité pénale reste entière dans la commission de nombreuses infractions lors de la période électorale », note le rapport.
Poursuivre les auteurs
De même, le document accable l’ex-Première dame Simone Gbagbo et l’ex-président de l’Assemblée nationale et ex-président du parti Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), Mamadou Koulibaly. Au sujet de l’ex-Première dame, voici ce que dit le document en sa page 16 : « Dans une déclaration en date du samedi 31 octobre 2020, elle a appelé à la mise en place d’un