L’ancien ministre des Droits de l’Homme, Joël N’Guessan, a présenté le lundi 30 mai 2022 à Abidjan, un ouvrage intitulé « Dialogue et Réconciliation en Côte d’Ivoire : l’éternel recommencement ». Dans ce livre, il propose ses recettes pour la réconciliation et dénonce le manque de repentance des acteurs politiques.
L’ex-ministre des Droits de l’Homme, par ailleurs, ancien porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, parti d’origine d’Alassane Ouattara), Joël N’Guessan, a présenté à la presse, le lundi 30 mai 2022 à Abidjan, un ouvrage intitulé « Dialogue et Réconciliation en Côte d’Ivoire : l’éternel recommencement ». Dans ce livre, Joël N’Guessan jette un regard critique sur la réconciliation et le dialogue politique en Côte d’Ivoire. De son avis, le dialogue politique devant aboutir à la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, est devenu un « éternel recommencement » depuis des décennies. À cause, non seulement du manque de responsabilité et de repentance de certains acteurs politiques, mais aussi et surtout, du règne de l’impunité après les crises politiques. Il a égrené à cet effet, les différents accords politiques conclus par les acteurs politiques ivoiriens sous l’égide de la communauté internationale (Linas Marcoussis, Accra 1, Accra 2, Accra 3, Ouaga 1 et 2, etc.), en passant par la mise en place des institutions dédiées à la réconciliation nationale (CDVR, CONARIV), jusqu’au récent dialogue politique qui s’est achevé en mars 2022. « De Marcoussis à Kléber, j’ai été témoin des accords. Quand nous avons entamé encore un dialogue après, je me suis dit, pourquoi on a recommencé ? Quand vous regardez les résolutions de ces différents accords, normalement, on ne devait plus se réunir encore. Mais pourquoi, on se réunit encore ? », s’est interrogé avec insistance, l’ex-ministre. Poursuivant, Joël N’Guessan déduit que l’éternel recommencement du dialogue politique dans le pays, est dû au fait que le mot « responsabilité ne fait pas partie de notre morale politique ». « Ici, personne n’a jamais rien fait. Aucun leader politique n’a reconnu sa responsabilité dans les crises successives. Après le concept de responsabilité, il y a aussi le concept de repentance qui consiste à reconnaître son tort et à demander pardon », a-t-il expliqué, regrettant que la plupart des acteurs clés de la crise de 2010-2011, n’aient pas encore demandé pardon au peuple ivoirien. Après la responsabilité et la repentance, le troisième concept à mettre en œuvre pour éviter « l’éternel recommencement » du dialogue politique dans le pays, selon Joël N’Guessan, est la lutte contre l’impunité. « La porte de la paix n’est pas fermée en Côte d’Ivoire. On doit arrêter de ruser et reconnaître nos fautes. Allons à la sincérité sans a priori politique », a conclu l’ancien ministre. Après plusieurs ouvrages qu’il a écrits dont « Porter la parole, un sacerdoce », Joël N’Guessan a publié « Dialogue et réconciliation en Côte d’Ivoire : un éternel recommencement », un ouvrage de 217 pages qui fait le bilan des multiples rencontres et résolutions politiques, n’ayant pas permis au pays de renouer définitivement avec la paix et la réconciliation. Il propose dans la foulée, la responsabilité politique, la repentance et la lutte contre l’impunité pour éviter cet « éternel recommencement ».
Lahassana Barro