Président directeur général de Bloomfield Investment, partir de zéro pour atteindre les sommets, n’a pas été une sinécure pour « l’homme aux chaussettes rouges ». Sur la base de son propre parcours, l’homme estime que réussir dans le milieu des affaires est fonction de plusieurs facteurs. « Un projet correspond à un besoin de son environnement ; un besoin d’amélioration ou d’innovation, dans tous les cas, ça vient combler un vide. C’est en ce sens que votre projet a une probabilité de réussite très grande ; parce que vous répondez à un besoin qui existe. Et ce besoin, vous l’identifiez et c’est ça l’essence même de la création d’une entreprise », a-t-il insisté. Poursuivant, Stan Zézé qui a partagé son expérience au micro du confrère Brut, recommande de la patience « parce que l’entrepreneuriat n’est une course de vitesse », mais plutôt « une course de fond ». « Ce n’est pas qui arrive le plus vite, c’est qui arrive.
Donc, il faut prendre le temps », a-t-il conseillé. Le PDG de Bloomfield Investment corporation a relevé que les personnes extérieures promptes à obtenir un retour immédiat sur investissement, sont généralement des gens qui n’ont aucune notion de l’entrepreneuriat. « C’est comme des célibataires qui veulent conseiller des gens mariés comment réussir un mariage. Enfin, c’est quand même curieux. C’est ça la différence entre un homme d’affaires ou une femme d’affaires et un entrepreneur », a-t-il expliqué. Pour Stan Zézé, cela s’explique par le fait que des hommes d’affaires ou des femmes d’affaires veulent des opportunités pour s’enrichir, tandis que les entrepreneurs sont des personnes qui construisent. « C’est comme acheter une maison et construire une maison, ce n’est pas la même expérience. Quand vous avez de l’argent, vous achetez une maison. C’est facile, mais à la fin de la journée, vous avez acheté juste une maison, vous ne savez pas comment construire une maison. Un entrepreneur, c’est celui qui construit la maison et à la fin, il a l’expérience de la construction. Il a vu tous les challenges, il les a surmontés. Et au finish, quand il regarde la maison, c’est une extension de son âme. Ça prend du temps, mais c’est un processus », a-t-il développé.
« Passer de probabilité de réussite de 0% à 100% de réussite »
Pour étayer ses propos, cet entrepreneur aguerri a rappelé une anecdote sur ses premiers pas avec son agence de notation financière qui comptabilise 17 années d’existence et dont la probabilité de réussite était bien mince. « Alors, quand j’ai créé Bloomfield qui est une agence de notation financière, la probabilité de réussite de cette agence de notation financière dans l’environnement francophone, dans lequel je vivais, la probabilité de réussite était de 0%. Dans mon challenge, c’était de passer de probabilité de réussite de 0% à 100% de réussite. Et donc, évidemment, j’avais trois challenges principaux. Il n’y avait pas de narratif, il fallait créer le narratif, il n’y avait pas de clients, il fallait créer des clients. Et il n’y avait pas de cadre juridique réglementaire, il fallait le créer. C’étaient mes trois principaux challenges », a confié Stanislas Zézé. Avant d’ajouter qu’il lui a fallu mettre en place une stratégie pour décider de la conduite à tenir. « Et je me dis : je commence par quoi ? Je commence par la narrative, donc pédagogie, communication, séminaire de formation et d’information, jusqu’à ce que les gens comprennent ce que c’est.
Maintenant qu’ils ont compris, il faut convaincre les gens de se faire noter ». En clair, il retient que la recherche de clients et la création de clients se sont imposées à lui, tout comme la création d’un cadre juridique pour l’encadrement de ses affaires. « J’ai eu mon premier client, deux ans après que j’ai créé mon entreprise. Un chef d’entreprise doit toujours résoudre des problématiques. Je me dis que pendant que je fais de la pédagogie, il faut bien que je gagne de l’argent pour faire vivre la société. Donc, je me suis dit, puisque je suis obligé de faire de la pédagogie, créer cette narrative de notation financière, je veux faire des séminaires payants. Il faut toujours penser à une solution, toujours. C’est en cela que c’est excitant, cette aventure entrepreneuriale », s’est souvenu le PDG de Bloomfield Investment Corporation. En outre, des sujets dont la levée de fonds, la recherche de financement, de plus en plus évoquée par les start-ups, n’ont pas échappé à l’analyse du principal orateur. M. Zézé, pour couper court, soutient que le premier financier d’une entreprise demeure ses clients, parce que le promoteur crée un produit ou un service pour le vendre. Cela suppose qu’il devra s’assurer que le service et le produit créés, attirent des clients. « On peut vous donner tout l’argent que vous voulez, vous pouvez créer un produit qui n’intéresse personne. Les levées de fonds, c’est dans une logique de développer le business. Mais au départ, c’est le fait de créer des entreprises où vous savez que vous pouvez avoir les moyens qu’il faut pour les démarrer. L’obsession ne devrait pas être le financement. On peut vous donner le financement et vous allez échouer le projet », a-t-il conclu.
Venance Kokora