Le gouvernement prévoit à partir du 1er juillet 2023, de mettre en application, son projet d’ajustement moyen du prix de l’électrification limité à 9,6%. Le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, en charge de la mise en application de la décision, est revenu sur les circonstances de cette option. Lors des échanges avec les journalistes, il a expliqué que l’objectif de cette opération vise à contribuer par des investissements, au renforcement de la qualité de production, assurer la réhabilitation et les grosses révisions périodiques des groupes de production appartenant à l’État, pour satisfaire les nombreuses demandes d’extension de réseau, de raccordement et électrifier toutes les localités du pays d’ici à 2025.
En dépit des nombreux soubresauts causés par les effets de la COVID-19 et la crise en Ukraine, la Côte d’Ivoire, sous le leadership du président Alassane Ouattara, a-t-il dit, veut doubler sa capacité de production en énergie d’ici à l’horizon 2030 à plus de 5 000 MW. Et accroître notablement, le taux des énergies renouvelables du parc de production, de 34,5% actuellement, à 45% dans un avenir proche.
« Cet ajustement permettra de réduire la perte d’exploitation du secteur de 76 milliards de FCFA en année pleine », a déclaré M. Sangafowa.
Ceux qui ne sont pas concernés par la mesure
Dans le souci de protéger les ménages et les couches vulnérables et limiter l’impact de la mesure sur le coût de la vie, l’État a pris la décision d’épargner 89% d’abonnés à l’électricité sur les 3.752.000 abonnés dans ce secteur que compte la Côte d’Ivoire à fin mai 2023. Ce sont pour la plupart, les ménages ayant entre 5 et 10 ampères (0%).
Par contre, l’ajustement social sur les tarifs d’électricité concerne 11% des abonnés, estimés à 412.000. Ce sont les abonnés de 15 A et plus (10%), ceux en mode triphasée, les professionnels et les industriels (moyenne et haute tension) (15%). Face à un contexte mondial en pleine agitation à cause des crises, le gouvernement a informé que la perte d’exploitation résultant de la différence entre le prix moyen de vente (73 Frs/kWh) et le coût de revient moyen (89 Frs/kWh), est de 16 Frs/kWh. Pour la seule année 2023, la perte d’exploitation est estimée à 161 milliards de FCFA.
Ce qui va se passer le 1er juillet 2023
À compter du 1er juillet 2023, la mesure d’ajustement tarifaire prendra effet pour l’ensemble des 11% d’abonnés concernés. Il s’agira pour les abonnés au prépaiement, c’est-à-dire ceux des compteurs à carte de 15 A et plus, estimés à environ 100.000 abonnés, de subir un ajustement tarifaire sur tous les achats d’énergie.
Il en sera de même pour les abonnés en moyenne et haute tension, l’ajustement s’appliquera à la facture du mois d’août 2023, correspondant à la consommation du mois de juillet 2023. Concernant les abonnés en basse tension (BT) qui reçoivent des factures, ils seront scindés en deux groupes pour la facturation. Le 1er groupe de facturation sera impacté à partir de la facture du mois de septembre 2023, correspondant aux consommations des mois de juillet et août 2023 et le 2e groupe de facturation sera impacté à partir du mois d’octobre 2023, représentant les consommations des mois d’août et septembre 2023.
Un ajustement social d’électricité parmi les plus bas en Afrique
« Je dois souligner que malgré cet effort demandé à seulement 11% des abonnés, le prix moyen du kWh dans notre pays reste l’un des plus faibles dans notre sous-région et bien au-delà », a rassuré le ministre des Mines, du pétrole et de l’Energie.
En effet, s’appuyant sur des données extérieures, Mamadou Sangafowa Coulibaly a voulu prendre à contre-pied, des détracteurs du pouvoir sur le cas de la Côte d’Ivoire qui présente un ajustement de tarif de l’électricité des plus bas en Afrique.
Selon une étude, au 1er janvier 2021, le Bénin, à travers la Société Béninoise d'Energie Électrique (SBEE), a procédé à un réajustement de sa grille tarifaire, impliquant une augmentation du coût de l'électricité au kWh pour la majorité des consommateurs. Pareil au Ghana voisin, où le 15 août 2022, la Commission de Régulation des Services Publics (PUCR) a annoncé une augmentation de 27,15% du tarif de l’électricité. Ces décisions sont effectives depuis le 1er septembre 2022.
Au Sénégal, depuis le 13 janvier 2023, SENELEC a procédé à un ajustement des tarifs de l’électricité, impliquant 16% de hausse pour les ménages. En Afrique du Sud, c’est le 1er avril 2023, qu’une hausse du tarif de l’électricité de 18% a été actée.
Par ailleurs, le ministre des Mines, du pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a averti que des mesures ont été prises par le gouvernement à travers le ministre du Commerce, pour éviter que cet ajustement tarifaire ne serve de prétexte pour une hausse du prix des marchandises.
Venance Kokora