Économie

Coopération FMI - Banque mondiale: La Côte d’Ivoire obtient d’importants soutiens de plus 300 milliards FCFA

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Le ministre de l’Economie et des finances, Adama Coulibaly, président en exercice du G24, séjourne à la tête d’une forte délégation à Washington DC. (Photo : DR)
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Dans le cadre de son séjour à Washington DC, le ministre de l’Économie et des Finances de Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, à la tête d’une importante délégation, prend part à une réunion de printemps du Fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque mondiale (BM).

Le ministre de l’Économie et des Finances qui préside le G24, a signé à l’ouverture des travaux, le lundi 10 avril 2023, deux importants accords de plus de 300 milliards de FCFA avec la Banque mondiale, destinés à booster le développement de certaines villes et renforcer le réseau routier au Nord de la Côte d’Ivoire.
« Cette réunion a permis de signer deux programmes. Un premier, pour un montant de 300 millions de dollars qui vient soutenir le développement des villes secondaires en particulier dans le Nord de la Côte d’Ivoire. Et un autre de 300 millions de dollars qui vient renforcer la connectivité routière et qui va financer la réhabilitation de nombreuses routes et pistes en grande partie dans le Nord de la Côte d’Ivoire », a déclaré Coralie Gevers, directrice des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire. Elle a également salué la bonne santé de l’économie ivoirienne qui a affiché une résilience face à la pandémie de la COVID-19 et à la crise russo-ukrainienne.

Pour sa part, Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a informé qu’au cours de la séance de travail qui a précédé la signature desdits accords, il a fallu faire un large tour d’horizon du partenariat entre son institution et la Côte d’Ivoire. À l’en croire, ce partenariat, riche d’un portefeuille de plus trois milliards de dollars, va certainement être élargi. Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de mobiliser davantage de ressources pour la reprise de l’économie de manière forte. « Si la Côte d’Ivoire, en tant que locomotive de l’UEMOA va bien, l’ensemble de l’UEMOA va bien. D’où, la nécessité pour nous d’investir davantage », a-t-il relevé.

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Le ministre Adama Coulibaly a indiqué que ces nouveaux accords marquent un nouveau jalon dans le partenariat fécond entre la Côte d’Ivoire et la Banque mondiale.

« Le Gouvernement s’est engagé, dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations vivant en Côte d’ivoire, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural avec l’appui et l’engagement remarquable de la quasi-totalité de ses partenaires techniques et financiers dont la Banque mondiale (…) Le premier accord d’un montant de 282 000 euros concerne le projet de développement durable et inclusif des villes secondaires, le second accord vise la connectivité inclusive et d’infrastructures rurales », a exprimé Adama Coulibaly.

L’appel du ministre de l’Économies des finances aux investisseurs américains

En marge de la séance de travail avec les institutions internationales que sont le FMI et la BM, le membre du gouvernement et ses pairs qui l’accompagnaient, ont eu une rencontre d’échange avec des investisseurs internationaux à l’initiative de Rothschild au HQ1-C-731.

Le ministre Adama Coulibaly a demandé aux hommes d’affaires américains de s’intéresser davantage à la Côte d’ivoire qui offre aujourd’hui, de réelles opportunités d’affaires. En témoigne, la résilience de l’économie ivoirienne qui, en dépit des chocs économiques, affiche de belles performances.

Aussi, malgré le contexte de morosité, selon le ministre Adama Coulibaly, la Côte d’Ivoire a toujours respecté ses engagements vis-à-vis de ses partenaires économiques et financiers.

Le chef de la délégation ivoirienne s’est ensuite prononcé sur la maîtrise de l’inflation et de la dette qui restent soutenables avec un taux en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA.

Les programmes majeurs en faveur des jeunes ivoiriens ne sont pas restés sous silence face aux investisseurs. Le ministre de l’Économie et des finances, leur a expliqué qu’ils s’inscrivent dans la droite ligne de la vision du Président de la République, Alassane Ouattara, qui a décrété 2023, année de la jeunesse.

« Nous avons évoqué avec les investisseurs le fait que dans la Nord de la Côte d’Ivoire, il y a des programmes majeurs développés en direction des jeunes pour éviter que cette zone soit une zone de prédilection pour les djihadistes », a-t-il défendu.

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Avant, le chef de file de la délégation ivoirienne a animé mardi 11 avril 2023, une conférence de presse du G24 où il a en appelé à une action urgente au niveau mondial, en vue d’aider les pays en développement.

 « La crise de la COVID est en train de s'estomper, mais la reprise des économies est lente. L'inflation a fortement augmenté et l'insécurité alimentaire n'a jamais été aussi grande. Un plus grand nombre de pays sont d'ores et déjà menacés de surendettement ou en voie de l'être. Les taux d'intérêt augmentent, entraînant des mouvements de capitaux et augmentant les risques de financement, en particulier, pour les pays en développement. Les décisions de politique monétaire adoptées dans les économies avancées, font peser des risques sur la stabilité financière et peuvent entraîner un effet de contagion. Le développement humain connaît un fort recul du fait de crises multiples et conjuguées », a plaint Adama Coulibaly.

Tout en saluant le G24, le président en exercice de cette organisation a reconnu les efforts du FMI pour améliorer la liquidité à l’échelle mondiale grâce à la mise en place de nouveaux instruments, ainsi que les révisions de la limite d'accès aux instruments existants.

« Nous sommes cependant d'avis que, compte tenu de l'ampleur de ces risques, il faut faire davantage, en particulier pour les pays en développement (…). Les membres du G24 ont appelé à une action urgente au niveau mondial pour aider les pays en développement à contenir les risques d'aggravation de leur endettement (…) Nous avons appelé au renforcement du Cadre commun du G20, afin qu'il puisse apporter une solution rapide au problème d'endettement des pays et éviter une crise de la dette qui entraverait l'instauration d'une croissance durable et inclusive », a-t-il relevé.

Les points forts qui ont meublé les discussions du G24

Les discussions des assises ont été marquées par six points saillants, à savoir mettre en exergue l’importance d'un filet de sécurité financière mondiale solide, avec, au cœur de ce dispositif, une organisation du FMI fondée sur le système des quotes-parts et dotées de ressources suffisantes.

Il a donc s’agi de réitérer l’appel du G24 à l'achèvement de la 16e révision générale des quotes-parts, devant aboutir notamment à un accord sur une formule de calcul des quotes-parts révisées dans le délai prévu.

La formule révisée de calcul des quotes-parts devrait permettre leur nouveau transfert des économies avancées vers les EMDE dynamiques pour mieux tenir mieux compte de leur poids de plus en plus important dans l'économie mondiale, tout en protégeant les quotes-parts et la représentation des pays pauvres.

« Nous réaffirmons l'importance cruciale du double objectif de mettre fin à l'extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée, tout en aidant les pays en développement à atteindre les objectifs de développement durable. Outre le changement climatique, les conflits et la fragilité, ainsi que la préparation aux pandémies et leur prévention, nous avons exhorté le Groupe de la Banque Mondiale à renforcer son appui pour l'accès à l'eau et à l'énergie à un prix abordable, le développement du capital humain, le développement du numérique et la viabilité de la dette », a indiqué le président du G24.

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Abordant la question du climat, tous les pays ont été exhortés à mettre en œuvre des contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat, et à augmenter les financements pour la lutte contre le changement climatique. Pour ce qui concerne la fiscalité, l'importance de la coopération internationale en matière fiscale, a été préconisée.

Cependant, le G24 exprime son inquiétude face à la montée du protectionnisme commercial et à la lenteur des réformes du système commercial mondial.

« Nous avons instamment demandé que l'OMC soit soutenue en vue de mettre en place un système commercial multilatéral solide qui profite à tous, de sorte à renforcer la contribution du commerce à l'économie mondiale », a-t-il relevé.

Notons que depuis octobre 2022, la Côte d'Ivoire assure la présidence du groupe des ministres chargés des Finances et des gouverneurs de banques centrales des pays dits G24.

Venance Kokora

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