Économie

Développement économique et structurelle/Patrick Achi : « La Chine est une source d’inspiration pour l’Afrique »

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Le Premier ministre, Patrick Achi, a salué le niveau de la coopération entre la Chine et la Côte d’Ivoire, vielle de 40 ans. (Photo : DR)
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En marge du Forum de Boao pour l’Asie qui s’est tenu en Chine, le Premier ministre Patrick Achi a accordé une interview à la chaine de télévision chinoise CGTN Français. L’Avenir vous propose l’intégralité de cet entretien.

C’est la première fois que vous êtes venu en présentiel pour le Forum de Boao pour l’Asie. En tant que Premier ministre de Côte d’Ivoire, comment a été cette expérience ?

Cette expérience a été très enrichissante. Parce que d’abord, en marge du Forum, j’ai eu l’opportunité de rencontrer M. le Premier ministre (de la Chine) et de lui transmettre les félicitations de son excellence M. le président de la République, Alassane Ouattara pour avoir été désigné Premier ministre. Puis, bien sûr, nous avons fait un tour d’horizon de la coopération bilatérale sino-ivoirienne. Comme vous le savez, cette année 2023 célèbre les 40 ans de relation entre la Chine et la Côte d’Ivoire. Et au cours de ces 40 années, en termes d’activités, de projets, de nombreuses réalisations ont été faites. En Côte d’Ivoire, nous avons des projets qui ont été financés dans divers secteurs d’activités.

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Dans l’éducation, la santé, les infrastructures de transports, dans des secteurs qui ont permis à la Côte d’Ivoire de faire un développement très important. Nous avons également saisi l’opportunité pour féliciter M. le Premier ministre pour ce développement fulgurant que la Chine a connu au cours de ces 5 dernières décennies et qui, aujourd’hui, sert un peu de modèle à un certain nombre de pays africains qui cherchent des voies d’accélérer leur développement. Donc, c’est pour nous également une source d’inspiration. Nous avons donc échangé ensemble sur des moyens et des méthodes que la Chine a utilisés pour avoir connu un développement aussi fulgurant. Nous avons ensuite passé en revue, les perspectives de coopération pour les années à venir.

Et là, nous avons exposé la vision du président de la République de Côte d’Ivoire, la vision 2030 qui est en cours d’œuvre depuis 2021 – 2025 où on a mis en avant, un certain nombre d’aspects stratégiques dont la transformation de nos matières premières. La Côte d’Ivoire est un grand pays agricole qui est le premier producteur mondial de cacao, de cajou, le 3e producteur mondial d’hévéa et aujourd’hui, il nous faut transformer ces matières premières sur place pour accroître la chaine de valeur, créer des revenus, mais surtout créer des emplois. Vous savez que la population en Côte d’Ivoire est une population qui est très jeune. 77% de la population à moins de 35 ans et cette population qui est de plus en plus éduquée, un de nos plus grands défis, c’est de l’insérer dans la vie économique afin de lui permettre d’avoir une vie décente. Et pour cela il faut comme je l’ai dit il faut créer des emplois, donc attirer le secteur privé. La coopération bilatérale État -État qui permet de financer les infrastructures, est une très bonne chose. Mais aujourd’hui, on a besoin des investissements d’entreprises privées chinoises qui viennent dans tous les secteurs que je viens de citer. Ces entreprises qui viennent investir et créer de la richesse, de la valeur ajoutée et qui nous permettent d’entrer dans une phase de coopération et de développement gagnant-gagnant.

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Pourquoi avez-vous choisi de venir en Chine à cette occasion en particulier, lors du Forum de Boao pour l’Asie ?

Il y avait plusieurs facteurs et comme je vous l’ai dit, le Forum de Boao est un forum dans lequel l’Asie se retrouve dans toute sa diversité, mais qui est également ouvert à d’autres pays du monde. Outre les Premiers ministres de Singapour et de Malaisie, le Premier ministre d’Espagne également, parce que le maître-mot qui a été prononcé par l’un des participants, mais également par le président du Forum, l’ancien Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, c’est l’interaction et l’ouverture pour permettre un environnement de paix mondiale, d’accroître les échanges entre les pays et d’accroître la richesse et de partager. D’où, notre présence. Le terme d’unité, de partage pour une population mondiale de plus en plus unie, prospère, c’est vraiment l’esprit du Forum de Boao que nous avons retenu. La Côte d’Ivoire a donné sa part de message, de contribution, celle du continent africain qui, également, espère entrer dans cette interaction qui se fait au niveau planétaire. Afin que ce continent qui est un continent plein d’avenir, sans lequel l’humanité ne pourra pas demain évoluer comme elle le souhaite, puisse faire sa partition.

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Qu’est-ce qui a fait selon vous, la force de la Chine dans la coopération économique entre les deux pays ?

Je crois que dans la coopération économique entre les deux pays, les besoins que nous avions, étaient des besoins dans le secteur des infrastructures et le transport. Et les infrastructures dans le secteur de l’Energie qui sont des secteurs extrêmement importants dans le développement d’un pays et pour lequel nous avions un léger retard avec les investissements chinois. Cela nous a permis donc de retrapper ce retard et de connaître aujourd’hui une embellie économique. Au cours des 10 dernières années, la Côte d’Ivoire, sous le leadership du président de la République, Alassane Ouattara, a atteint un taux de croissance d’environ 7% par an et c’est un taux qui est l’un des meilleurs au monde. Maintenant, il faut poursuivre cette croissance et pour poursuivre cette croissance, nous avons identifié des secteurs stratégiques dans lesquels le pays devait continuer à investir. Il s’agit bien sûr de la modernisation de l’agriculture pour faire face aux grands enjeux de la souveraineté alimentaire, la sécurité alimentaire mais également, la transformation des matières premières produites pour accroître la valeur ajoutée, créer des emplois, aller également vers les secteurs comme le tourisme, sans oublier le digital qui est l’économie numérique aujourd’hui en plein essor et pour lequel nous savons que la Chine a fait des progrès très importants.

Cette année marque le 40e anniversaire de la relation bilatérale des deux pays. Qu’est-ce qui a été achevé s’il s’agit de qualifier cette relation entre la Chine et la Côte d’Ivoire ? Si c’est un adjectif, ça sera lequel ?

Je crois que ces 40 ans, il y a eu des échanges économiques, culturels et des échanges au plan de la formation. De nombreux étudiants ivoiriens sont venus se former en Chine dans des secteurs d’activités variés et nous sommes relativement satisfaits de cette coopération que nous avons l’intention de poursuivre et de renforcer au cours des années à venir.

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Lesquels de tous ces secteurs vous tiennent à cœur aujourd’hui ?

Aujourd’hui, au vu de tout ce qui a été fait, toutes ces dernières années, je pense particulièrement aux infrastructures de transport, les routes, les infrastructures sur les ports, l’énergie. Maintenant sur l’avenir, naturellement, c’est la technologie, en particulier, le numérique et le digital.

Cela fait 10 ans que la Chine a émis de la part du président Chinois, Xi Jinping, cette initiative de la ceinture et la route, donc en coopération aussi avec plein de différents pays dans le monde. Comment voyez-vous cette initiative qui célèbre ces 10 ans ?

Nous sommes parties prenantes de cette initiative de la ceinture et la route que nous saluons, qui est un projet qui touche tous les continents asiatiques, européens, africains pour lequel nous avons nous-mêmes souscrit pour un certain nombre de projets qui sont en cours. Au terme de ces 10 années, on peut estimer que ce projet qui est sur la bonne voie, est un succès et qu’il faut le poursuivre.

Interview retranscrite par Venance Kokora

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