À cet effet, le membre du gouvernement a réaffirmé la volonté de l’État de Côte d’Ivoire de réduire les exportations extérieures afin de privilégier la consommation sous-régionale, conformément à la promesse faite par les ministres en charge du commerce de l’UEMOA, réunis à Ouagadougou, le 25 octobre 2019.
C’est au cours de cette rencontre que ceux-ci ont adopté le mois d’octobre, le « mois du consommer local ». Le ministre Souleymane Diarrassouba est allé plus loin pour toucher du doigt, la problématique des nombreux produits consommés ou utilisés (alimentaires, de l’artisanat et des vêtements) dans la sous-région qui proviennent principalement de l’extérieur, notamment de l’Union européenne et des pays asiatiques. Ces importations de biens de l’UEMOA, a-t-il dit, évaluées à plus de 19 000 milliards FCFA en 2021, exposent les États à l’inflation importée.
Pour la Côte d’Ivoire, l’accélération du rythme d’inflation est essentiellement imputable au renchérissement des céréales de la plupart des pays de l’Union, induit par la baisse de leur production de cette zone au cours de la campagne 2021-2025. Elle s’explique également par l’envolée des coûts des denrées alimentaires dans l’Union, exacerbée par le conflit russo-ukrainien.
« Selon les productions effectuées par la BCEAO, sur la base des informations, la hausse des prix va se poursuivre en lien avec la hausse des coûts mondiaux des produits alimentaires et de la hausse également des prix des intrants et la hausse du prix du dollar par rapport à l’euro. Au-delà des mesures vigoureuses de notre pays pour faire face à cette conjoncture, l’inflation actuelle au-dessus du seuil communautaire, est de 3%. Concernant notre pays, nous sommes autour de 5% qui seraient davantage maîtrisés si elle était moins dépendante de l’extérieur », a-t-il averti.
Pour le ministre Diarrassouba, « il est donc temps de quantifier la production annuelle, d’accélérer la consommation de nos produits, de faciliter également leur distribution dans tous les espaces commerciaux de Côte d’Ivoire afin de consommer nos produits locaux et d’astreindre les produits venant de l’union européenne », a-t-il invité.
Répondre aux préoccupations des populations
Le ministre Souleymane Diarrassouba a relevé que le gouvernement qui est disposé à répondre aux préoccupations des populations dénonçant des difficultés dans le contrôle du prix des produits, a décidé de la création d’une brigade de contrôle rapide pour être sur le terrain de façon diligente, dès lors qu’une difficulté est constatée.
Il est revenu sur la construction des marchés de gros dont trois à Abidjan, Daloa et Abengourou. Les travaux ont déjà débuté et le montant est disponible pour un financement de la banque mondiale.
« L’effet conjugué de tous ces efforts, va inciter les producteurs à se structurer afin de produire des produits de qualité en quantité suffisante aux consommateurs ivoiriens. Notre pays, dans le développement de l’offre industrielle, a l’optique de créer des zones industrielles de qualité répondant aux attentes des industriels. Ainsi, le développement des sites aménagés par zonage lié aux 7 secteurs prioritaires, devraient contribuer à réduire notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Par ailleurs, les travaux de vulgarisation des normes, ainsi que les contrôles qualités exigés conformément aux dispositions législatives en vigueur, contribuent à améliorer la qualité des produits locaux », a-t-il déclaré.
Avant, Dr Ranie-Didice Bah-Koné, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre la vie chère (CNLVC), entend encore pour cette année, mener un ensemble d’actions dans la promotion du consommer local, notamment des campagnes d’information et de sensibilisation sur le consommer local. Des missions sont prévues à Bouaké, Yamoussoukro. « Le Conseil national de lutte contre la vie chère, entend récompenser les femmes entreprenantes dans les domaines de la production et de la consommation des produits locaux, dans les régions du Gbêkê, Hambol et du Poro », a-t-elle témoigné.
Venance Kokora