Depuis 3 semaines, la Côte d’Ivoire connaît elle aussi, des violences dans les stades. Des mesures doivent être prises.
Ce dimanche 22 mai encore, il y a eu des violences au stade Robert Champroux de Marcory. Le match qui opposait le Sporting Club de Gagnoa au LYS de Sassandra, comptant pour la 21e journée du championnat, a enregistré des actes de violence. En effet, certains supporters de l’équipe de Sassandra se sont comportés de manière antisportive. Ces derniers ont lancé plusieurs projectiles sur la pelouse, en direction des acteurs, notamment de l’arbitre. Battus 2-0 par une belle équipe des hommes venus de la région du Gôh, les ‘’néo-supporters’’ de LYS, qui ont mal digéré cette déconvenue, ont pris à partie, l’arbitre de la rencontre, Assi Yapi Aristide. Certains supporters ont même fait des descentes sur la pelouse pour manifester leur colère. Les joueurs de Gagnoa, ainsi que le quatuor arbitral, tous, ont été escortés à la fin du match, sous haute protection des forces de police, pour éviter les jets de bouteilles, pierres et autres objets.
Du monde, mais pas de ‘’hooliganisme’’ ici
Des stades pleins à craquer, des supporters qui vibrent de passion…, c’est tout le bien qu’on puisse souhaiter à notre football local. Mais pas dans la déraison. Le football est un sport de passion, certes, mais autant que possible, il faut chasser des stades, ces actes de violence, à la limite du hooliganisme. Ces comportements violents, constatés au lendemain de l’élection du président de la Fédération ivoirienne de football, prennent de plus en plus d’ampleur. Au point que certains dirigeants de clubs disent craindre pour leur sécurité. Les nouveaux dirigeants fédéraux doivent réagir et vite. Toutes les mesures doivent en effet, être prises, pour assurer la sécurité de tous les acteurs, ainsi que celle des spectateurs. Il est inadmissible qu’une partie des supporters, aussi nombreux qu’ils puissent être, terrorisent les autres. La FIF doit taper du poing sur la table et prendre des mesures. Selon nos informations, la question a été évoquée en divers, lors de la présentation du nouveau bureau de la Ligue Professionnelle, présidée par Salif Bictogo, par ailleurs, président du Stella Club d’Adjamé. Ils disent être la cible des néo-supporters de LYS de Sassandra. Selon des sources, des dispositions existent bel et bien dans les textes de la FIF, en cas de débordement occasionné par les supporters. Cependant, ceux-ci ne sont pas suffisamment clairs, surtout sur la question des sanctions. « Des réflexions sont en train d’être menées au niveau de la Ligue Professionnelle, en réaction à ces incidents », susurre une source à la FIF. Une communication officielle devrait être faite, très prochainement. Fadel Keita, vice-président du SC Gagnoa, a, quant à lui, dénoncé ces jets de bouteilles plastiques sur les acteurs. L’ancien footballeur a particulièrement demandé à la FIF de trouver rapidement une solution à ce nouveau phénomène. « Il faudrait que les dirigeants fédéraux prennent le taureau par les cornes pour se faire entendre. Les textes qui régissent ce genre de comportement doivent être mis en vigueur. Ils doivent faire fi du qu'en dira-t-on, pour indexer les clubs dont les supporters agissent de la sorte et prendre des sanctions. Ainsi, les choses vont rentrer rapidement dans l'ordre », propose Koné Yaya Toutou, consultant.
L’attitude responsable du club
Au-delà des supporters qui sont à blâmer pour ces actes, il faut saluer l’attitude responsable du président de LYS qui s’est offert en sacrifice pour calmer ses supporters. Dimanche, Mamadou Dia est descendu sur le terrain pour tenter par tous les moyens de calmer ses nouveaux supporters, sans toutefois, se faire entendre. Le club a publié ce lundi 23 mai 2022, un communiqué pour dénoncer et condamner. « Le club, à travers son président Mamadou Dia, tient à présenter ses excuses sincères à l’ensemble du monde sportif, au public et à la ligue professionnelle de football. Le club étant engagé toujours dans un esprit de fair-play, ne ménagera aucun effort pour des dispositions plus idoines dans le partage des valeurs de paix, de discipline et de dialogue », lit-on. Selon cette note, « au-delà du score et de l’enjeu du match, le club regrette les débordements constatés avec les arrêts de jeu ». Le LYS de Sassandra exhorte « ses supporteurs, sympathisants et fans », à rester « mobilisés dans la discipline (…) pour le football ivoirien ».
Manuel Zako