Ce n’est plus un secret pour personne, l’organisation de la CAN 2023 s’annonce sous fond de crise.
Le feu couve entre le ministre de la Promotion des Sports et du Développement de l’Economie sportive, Paulin Claude Danho et le président du Comité d’Organisation de la CAN 2023 (COCAN), Lambert Feh Kessé. Un conflit qui survient à seulement 24 mois de l’ouverture de la compétition en terre ivoirienne. Une organisation à laquelle la Côte d’Ivoire tient particulièrement. Pour le ministère des Sports, le COCAN, dans sa structuration actuelle, est obsolète et ne pourrait répondre efficacement aux exigences et réalités sportives du moment.
Les exigences de la tutelle
Danho Paulin estime qu’il est impératif que le COCAN intègre un nouveau projet, une nouvelle organisation avec la prise en compte de nouveaux acteurs dans le système. Selon des sources bien introduites, le ministre envisagerait d’intégrer à la structuration du COCAN, quelques 3 membres du Comité de normalisation de la FIF. En outre, la présence de Sory Diabaté, ancien membre du comité exécutif de la FIF, vice-président du COCAN, poserait problème. Selon nos informations, sa qualité de candidat à la présidence de la FIF le discréditerait.
Pour prendre en compte et analyser ces nouvelles donnes, un atelier de réflexion, organisé par la tutelle est prévu ce jeudi 20 mai 2021 au Radisson Hôtel, à Port-Bouët. En initiant cette rencontre, le Ministre Paulin Claude Danho entend associer toutes « les intelligences, des sachants, des personnes ressources ayant de l’expérience en matière d’organisation et de gestion d’évènements sportifs d’envergure internationale ». À 24 mois de ce grand évènement en Côte d’Ivoire, le ministère espère booster les choses en entrant lui-même de plain-pied dans « la phase pratique de l’étape de l’organisation ». Toujours selon nos sources, il est fort probable que le ministre Danho Paulin prenne lui-même la tête du COCAN.
Si le ministre des Sports entrevoit les choses de cette façon, ce n’est pas le cas pour Lambert Feh Kessé.
Lambert Feh Kessé se réfère aux textes
Le président du COCAN invoque les textes qui régissent ce comité. En ce qui le concerne et selon ce qu’il est donné de constater, l’organisation suit son cours normal. D’ailleurs, le Comité d’Organisation de la CAN 2023 multiplie les travaux et réflexions entrant dans la phase pré-opérationnelle du schéma directeur. C’est dans ce cadre que se tiennent depuis le 17 et ce, jusqu’au 21 mai 2021 au siège à Marcory, des rencontres techniques entre les treize commissions du COCAN et les représentants du cabinet de consultance Algoe. Cet exercice porte en effet, sur l’état d’avancement des travaux permettant d’aboutir à l’élaboration des schémas directeurs prévus à la fin du mois de mai 2021. Cette 5ème revue de projets sera renforcée par des ateliers d’échanges prévus par le président du COCAN 2023, les après-midi des journées des 18, 19 et 20 mai 2021, autour des thèmes tels que : le Centre de Presse Principal (Cpp), les centres médias des stades, l’espace régie des stades et bureaux dédiés à la production TV et radio, les Fan Zones et l’hospitalité.
Pour l’heure, les positions sont de plus en plus rigides. Qui va lâcher du lest ? S’accrocher ou périr ? La suite de cette énième crise dans le milieu du football nous en dira tant.
Des moyens colossaux de l’État
Il faut noter que pour cette 34ème édition de la CAN, l’État ivoirien a fait des investissements colossaux pour des travaux de construction d’infrastructures sportives qui portent sur 5 stades de compétition, 24 terrains d’entraînement, 2 cités CAN, 32 villas de 5 pièces et un hôtel 3 étoiles de 50 lits. Le coût global de ces investissements s’élève à 413 milliards 482 millions 650 mille F CFA. « Parallèlement aux infrastructures sportives, les travaux des aéroports de Korhogo et de San Pedro ont été lancés, ainsi que ceux des voies de contournement d’Abidjan. Il en est de même pour ceux de la réhabilitation de la côtière dans les prochaines semaines », informe le ministre des Sports.
Manuel Zako