
Une mission conjointe pour constater les dégâts
Le mercredi 9 avril 2025, une délégation ministérielle conduite par M. Dioman Coné, directeur de cabinet du ministre des Transports Amadou Koné, a effectué une visite sur plusieurs sites de remblayage allant de la base maritime de Treichville à Biétry. Accompagné de représentants du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du BNETD, le constat est sans appel : malgré la suspension officielle des remblais depuis février 2022, des travaux illégaux se poursuivent.
« Il se passe actuellement des remblais sur la lagune qui ne sont pas autorisés », a déclaré M. Coné, avant de rappeler la décision du Conseil des ministres du 23 février 2022 interdisant tout remblayage et chargeant le BNETD d’établir une cartographie des zones interdites ou favorables sous conditions.
Un arsenal juridique et opérationnel contre les contrevenants
Pour faire face à ces pratiques, l’État ivoirien s’est doté d’un cadre réglementaire renforcé. Le Code maritime (loi n°2017-442 du 30 juin 2017), le décret n°2019-591 du 03 juillet 2019 relatif aux aménagements des rivages, ainsi que la décision gouvernementale de 2022 constituent la base juridique des sanctions.
Parmi les mesures prises :
- Suspension de tous les remblais en cours,
- Réalisation d’une cartographie BNETD (financée à hauteur de 127 millions FCFA) identifiant 12 zones interdites et 14 zones à remblaiement conditionnel,
- Mise en place d’une brigade spéciale composée de la police maritime, de la marine nationale, du CIAPOL et d'autres ministères.
Les contrevenants s’exposent à des peines d’emprisonnement et à de lourdes amendes, ainsi qu’à la saisie de leurs équipements.
Une menace pour l’environnement, la mobilité et la sécurité
Les remblais illégaux ont des conséquences graves :
- destruction de la biodiversité aquatique,
- obstruction des voies navigables,
- aggravation des inondations,
- détérioration des ouvrages d’assainissement,
- privation d’accès à la lagune pour certaines populations.
La lagune Ébrié est pourtant au cœur du projet de transport lagunaire pour désengorger Abidjan et développer le tourisme. Sa protection est donc stratégique pour le ministère des Transports.
Un appel à la responsabilité collective
Face à ces dérives, M. Dioman Coné a lancé un appel solennel :
« Il est temps de remettre la lagune dans son état initial. Préserver la lagune, c’est préserver l’avenir de notre mobilité urbaine et de notre environnement. »
Les autorités préviennent : des sanctions seront désormais systématiquement appliquées à tous les contrevenants.
L'avenir.ci Sercom Ministère des Transports