Société

Pollution de la rivière Niounourou à Lakota: Les villages de Tagbobéri et Kokolié entre crainte et inquiétude

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Les populations de Tagbobéri et Kokolié ainsi que des villages environnants ont été invités à faire preuve de prudence, en attendant les résultats des analyses. (Ph : DR)
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Au sein de la population des villages de Tagbobéri et Kokolié et autres, l’inquiétude monte. Les villageois se posent mille et une questions après la pollution de la rivière Niounourou.

Les dernières 72 h ont été très mouvementées. Les populations des villages de Tagbobéri et Kokolié, dans la localité de Lakota, vivent depuis lors, entre crainte et inquiétude, depuis que des produis toxiques ont été déversés dans une section de la rivière Niounourou. Si le sous-préfet de ladite localité, Marius Behira, a lancé l’alerte, à travers un courrier dont une copie est parvenue au à L’Avenir lundi dernier, cette recommandation a eu l’effet de plonger les villageois dans une grosse frayeur. En effet, c’est par mesure de sécurité que l’autorité administrative a formellement interdit aux populations de consommer cette eau et les poissons de cette rivière polluée. « Le sous-préfet exhorte ardemment les populations à éviter de consommer l’eau de la rivière Niounourou ainsi que les produits qui en sont issus (poissons, crevettes…) », a-t-il déclaré, invitant les chefs de village et les leaders de communauté à se faire le relais de l’information. Où trouver de l’eau assez potable pour les besoins quotidiens ? Quel sort sera réservé à l’activité de pêche ? Quelles solutions devant le manque de poisson ? Les inquiétudes se multiplient au sein de la population villageoise.

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Au lendemain de cette instruction, ce sont tous les villages de la localité qui sont concernés par cette mesure dont l’objectif est d’éviter des victimes humaines. Joint au téléphone, mardi 14 janvier 2025, Gnanagbé Julien, le chef de village de Gagouhé, village situé à quelques kilomètres de ladite rivière, décrit l’atmosphère qui règne au sein de la population. « Selon les autorités, les analyses sont en cours pour déterminer la nature des produits déversés. Pour les premières informations que nous avons reçues, ce sont nos parents pêcheurs qui auraient mis des produits dans la rivière pour tuer des poissons. D’ailleurs, c’est ce qui se faisait autrefois avec nos parents. Comme l’a indiqué la note du sous-préfet, il n’y a pas eu de victimes humaines, ce sont les espèces animales qui ont été impactées », précise-t-il. Cependant, fait-il savoir, « en tant que chef, nous avons passé un message de sensibilisation aux populations. Il est strictement déconseillé aux populations d’acheter et de consommer le poisson vendu dans la zone.

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Il faut vraiment se méfier, et nous demandons aux uns et aux autres de nous porter toutes infirmations suspectes ».  À en croire le chef Gnanagbé Julien, devant le coût élevé de la viande, surtout pour ces populations villageoises, le poisson d’eau douce qui était une alternative, devient ainsi un gros risque sanitaire pour les populations de cette localité. « Nous n’allons plus consommer les poissons d’eau douce. Nous allons nous tourner, pour l’instant, vers les poissons congelés qui nous viennent des poissonneries ». En attendant les résultats des analyses, le sous-préfet de Lakota  invite l’ensemble des populations de la localité au calme et à la prudence. Et comme prescrit par l’autorité administrative, le chef du village de Gagouhé exhorte « les pécheurs à ne pas utiliser de produits toxiques pour tuer des poissons ».  Pour rappel, ce n’est pas la première fois que des produits toxiques sont déversés dans des eaux ivoiriennes.

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En juillet dernier, la fuite d’eau cyanurée de la mine d’or d’Ity avait « légèrement intoxiqué » plus de 200 personnes dans la localité de Zouan-hounien, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire et causé la mort de plusieurs espèces de poisson. Selon le résultat des analyses citées par le ministère de l’Environnement, cette pollution était la conséquence de « la rupture d’une valve » d’une canalisation qui transportait de « l’eau boueuse cyanurée de décantation », issue de l’exploitation de la mine qui est à l’origine de la pollution. Ces eaux ont atteint une rivière adjacente avant d’aboutir au fleuve Cavally, poursuit le ministère, causant des « vomissements et des maux de tête » aux populations riveraines et « une mortalité massive de poissons ». En attendant que la situation ne reprenne son cours normal, les populations des villages de Tagbobéri et Kokolié vivent des heures troubles.

Manuel Zako

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