Selon le guide spirituel, la période des élections rime malheureusement, avec des discours de belligérance. Toute chose qui est contraire à la vision de la religion musulmane. «L’islam dit non à la division. Des gens sont devenus des professionnels du discours de la haine. On doit se mettre ensemble pour leur dire non», a dénoncé le guide spirituel. Il va même jusqu’à proposer aux autorités, d’intervenir dans le jeu politique de sorte que la ligne rouge ne soit pas franchie. « Nous disons aux autorités de ne plus autoriser les politiques à tenir ce genre de discours », a-t-il indiqué.
Pour lui, les prétendants à un poste politique doivent avoir un projet de société à proposer aux populations. Ce qui n’est pas le cas, le plus souvent, dans nos contrées, regrette le président du COSIM. «Certains politiciens n’ont pas de projet. Ils veulent être maire sans projet », dénonce-t-il tout insistant sur la cohésion sociale qui doit prévaloir au sein des populations. En la matière, Cheick Ousmane Diakité a relevé l’hospitalité du peuple Dida. A la communauté étrangère venue s’installer sur place, le numéro 1 des musulmans en Côte d’Ivoire a conseillé de vivre en bonne intelligence avec les autochtones en respectant les us et coutumes locaux. « Nous avons un devoir de respecter la tradition du Dida. Lorsqu’on se respecte mutuellement, la cohabitation devient facile. Je voudrais vous encourager à dire merci aux Dida », a soutenu Cheick Ousmane Diakité. Il a mis à profit l’occasion pour introniser l’imam Yacouba Traoré en qualité de président local du COSIM. Celui-ci a été présenté à toute la population, puis le COSIM a appelé les uns et les autres à la tolérance religieuse. « On ne doit pas mépriser quelqu’un parce qu’il a une religion différente de la mienne », a martelé le chef de délégation du COSIM.
Quant au parrain de la cérémonie, Abdoulaye Kouyate, par ailleurs, député de Lakota, il a invité la population à saisir cette visite historique de Cheick Ousmane Diakité pour sceller un nouveau pacte avec le vivre-ensemble, tel que prôné par le président de la république. «De mon point de vue, l’enjeu politique n’est pas une guerre. C’est une présentation de projets, de programmes. Ce qu’on peut faire pour améliorer les conditions de vie des populations. Les élections vont venir. Nous souhaitons qu’il n’y ait pas de discours de division», a fait savoir le directeur de cabinet adjoint au ministère d’Etat, des affaires étrangères, de l’intégration africaine. Signalons qu’avant Lakota, la délégation du COSIM était dans la région du Gôh pour prêcher la paix aux populations.
Lyne Zahui à Gagnoa