Société

Grand-Bassam/Fête de génération à Moossou: Les Abouré célèbrent le "OFWA" dans la ferveur

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Ici, un chef guerrier en pleine démonstration. (Ph : EF)
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Comme il est de coutume depuis quelques années, le peuple Abouré de Moossou, village de Grand-Bassam, a célébré avec faste, la fête de génération le lundi 1er avril 2024. Une célébration qui se tient à chaque lundi de Pâques.

Instants de joie ponctuée d'animation et de parade ce lundi de Pâques à Moossou. L'entrée dans la localité, située dans la commune de Grand-Bassam, aux alentours de 09h, connaît une ambiance singulière. L'artère principale qui mène au stade, est occupée par des groupes de personnes, sans distinction d'âge et de sexe. Femmes, enfants, jeunes et adultes, tam-tam en mains pour certains, assurent l'animation à travers le village. C'est l'effervescence totale. Nous sommes au cœur de la célébration de la traditionnelle fête de génération « OFWA », la fête de la génération Blouswé. Le soleil est au Zénith.

Mais cette forte température ne faiblit pas pour autant l'ardeur de ce peuple, à célébrer cette fête de génération de Blouswé, dont le thème pour cette édition est « la culture traditionnelle à l’heure de la digitalisation ».  Le modèle d’habillement est presque identique à tous les groupes. Enfants, jeunes, adultes et vieillards, tous de sexes confondus, attachent un morceau de pagne, plus un tee-shirt. Quand d’autres, essentiellement les femmes, arborent le complet. Les couleurs de pagnes varient d’un groupe à un autre. En somme, quatre groupes composent la génération qui était à l’honneur. Ces groupes sont désignés sous l’appellation catégorie. Attible, Bowlé, Djamian-Minlibé et Djamian constituent les quatre catégories qui forment la génération Blouswé de Moossou. Chaque génération se distingue par la couleur de son uniforme. La catégorie organisatrice de la fête était remarquable par le pagne de couleur rouge.  Des sketches, animés essentiellement par des enfants, dont la trame de l’enseignement portait sur l’historique du peuple Abouré de Moossou, ont ouvert la dimension officielle de la fête. Il ressort, en effet, que ce peuple du grand groupe Akan, venu du Ghana pour s’installer sur les terres qu’ils habitent, a connu une déformation du nom de son village (Moossou) par les colons.

Les nombreux invités ont assisté à un défilé militaire, exécuté par les différentes catégories qui forment la génération. La particularité de ce défilé militaire, est la prestation des chefs guerriers, pour chaque catégorie. Vêtu d’apparats guerriers, totalement badigeonné de kaolin, le chef guerrier de chaque catégorie est assisté d’un préparateur mystique et ses seconds.  Pendant la prestation du chef guerrier, qui consiste à exécuter de façon magistrale, des pas de danse au rythme du tam-tam parleur, les préparateurs mystiques jouent un rôle déterminant, dont le grand public ignore les codes. C’est sous des tonnerres d’applaudissements, que chaque catégorie quittait la scène après la prestation du chef guerrier, suivie de celle des femmes de chaque catégorie, à travers des chants propres à chaque groupe de femmes. Des moments qui ont tenu le public en haleine, pendant des heures malgré un soleil de plomb.

L’appel de Hien Sié, DG du PAA                                                                           

Hien Sié, maire d’Adiaké et DG du Port Autonome d’Abidjan, était le parrain de l’événement. Dans son message délivré par son représentant, le colonel Atchet-Bilé, il a souligné l’importance de la fête de génération chez le peuple Abouré. 

«L’un des piliers essentiels de la culture en pays Abouré, est la fête de génération. Cette cérémonie séculaire marque non seulement la passation des charges d’une génération à l’autre, mais aussi le passage d’une étape à une autre de la vie des membres d’une catégorie. La fête de génération est surtout la preuve de la pratique de la démocratie vraie et l’égalité entre les gens de la communauté », a indiqué le colonel Atchet-Bilé. Il a invité les chefs de génération à œuvrer auprès des populations pour s’engager dans le développement de leur localité :   « C’est donc le lieu d’inviter les différents chefs de génération à saisir ce creuset pour œuvrer à l’union des filles et filles de Moossou et les engager à s’investir dans les actions de développement, gage de l’émancipation sociale et économique des populations ».

Poursuivant, le représentant du parrain a fait savoir que l’importance de la culture dans l’édification des peuples n’est plus à démontrer, « en ce sens que c’est le moyen par excellence à l’aide duquel le citoyen peut exprimer sa créativité, se forger une identité propre et renforcer ou préserver le sentiment d'appartenance à la communauté ».

 

Ernest Famin

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