Après 10 années de mise en œuvre de la réforme de la filière coton-anacarde intervenue en 2013, des acquis ont été obtenus. Toutefois certaines difficultés sont perceptibles au sein du secteur. Pour ce qui est de l’anacarde, après s’être positionné comme leader mondial de la production depuis 2015, avec plus d’un million de tonnes, la Côte d’Ivoire, à cette réforme, est considérée comme l’un des acteurs majeurs de la transformation mondiale, après le Vietnam et l’Inde. Malgré ces acquis importants, de nombreux défis restent à relever. La direction du Conseil du Coton et de l’Anacarde est soucieuse de consolider les acquis et poursuivre la politique de transformation dont la production nationale du pays qui est passée de 6% en 2013 à 22% de noix brutes transformées en 2022 avec 224 036 tonnes. Elle est aussi consciente des défis à relever dont l’un des plus importants demeure le financement. C’est tout l’intérêt de l’atelier d’échanges avec le secteur financier sur le financement de la commercialisation de l’anacarde.
A l’ouverture des travaux, Dr Adama Coulibaly a souligné la nécessité pour les banques locales de financer la filière, afin de briser la chaine de dépendance avec des acteurs internationaux : « Nous sommes en train de préparer la campagne 2024, et pour la réussir nos acteurs ont besoin d’être financés. Nos acteurs ont besoin de financement et ils doivent être financés par les banques ivoiriennes pour couper la dépendance vis-à-vis des acteurs internationaux. », a souligné le DG puis d’ajouter : « La filière anacarde repose sur des financements, j’allais dire des partenaires. Quand vous prenez le maillon des acheteurs qui sont essentiellement financés par des exportateurs, ce qui ne leur laisse pas des marges de manœuvre, étant entendu que c’est un pré financement, et quand ils ramassent le produit, ils doivent reverser le produit à celui qui les a financés. Nous voulons couper cette façon de faire pour libérer les acteurs ». Dr Adama Coulibaly a souligné l’intérêt de créer un climat de confiance entre les institutions bancaires et les acteurs de la filière.
Pour sa part, Béké Daniel, représentant le président de l’association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (APEBF-CI), s’est réjoui pour ce début de dialogue. Il a rassuré la direction du Conseil du Coton Anacarde et les acteurs que les banques sont disponibles à accompagner les acteurs. Dans ce sens, il a attiré l’attention des acteurs à réfléchir à des montages financiers qui sont profitables aussi bien pour les banques que pour toute la filière.
N’Guettia Assouman, président de l’Association des exportateurs de noix de cajou de Côte d’Ivoire a salué cette initiative : « l’épine dorsale de la filière, c’est l’accès au financement. Pour nous, cet atelier est bien venu ».
Ernest Famin