Environ 4 mois après leur recrutement et leur formation, les Volontaires, pour leur première véritable grande sortie, ont répondu aux attentes. Leur apport, notamment dans l’organisation du match amical Côte d’Ivoire-Maroc, le samedi 14 octobre 2023 au stade Félix Houphouët-Boigny au Plateau, a été très précieux. Pour un match prévu à 17h, c’est autour de 10h que les Volontaires ont investi le mythique « Felicia » qui se laissait découvrir dans ses nouveaux habits. Au nombre d’environ 500, ils ont été déployés dans presque tous les compartiments de ce stade, mais également tout autour. Pour l’occasion, et ce sera le cas durant la CAN, ces Volontaires ont été affectés au sein des différentes commissions. Il s’agit entre autres de la Sécurité, des Finances, de la Santé, de l’Organisation des compétitions, de la Logistique et Transports, de la Billetterie, du Marketing et Hospitality et Télécommunication et Média. Comme les 10.000 Volontaires recrutés dans l’ensemble, ces derniers ont pour mission d’accueillir et d’orienter les spectateurs ; d’assister les journalistes ; d’aider à l’organisation des matches et d’accompagner les joueurs.
Environ 500 Volontaires pour gérer plus de 22 000 supporters
Il est 16h15, nous sommes à 45 minutes du coup d’envoi du match amical. KM, posté à l’entrée spectateurs VVIP, aide les policiers à filtrer les entrées. Son rôle, comme tous ses camarades au même poste, est de donner les indications précises sur la qualité des invités en fonction de leurs accréditations, tickets d’entrée ou laissez-passer. A l’intérieur du stade, les Volontaires, arborant leurs chasubles vertes fluorescentes, passent très peu inaperçus. Ils sont postés à des points stratégiques, guident et orientent les milliers de supporters qui affluent vers le stade Félix Houphouët-Boigny. Plus loin, un groupe de 5 supporters semblent être égarés. Posté juste à côté, CD, un Volontaire, ne se fait pas prier, pour orienter de façon précise, ces supporters qui cherchaient leurs sièges, en fonction de la nature de leurs billets. Avec entrain et courtoisie, il aide ces personnes à s’installer. « C’est un plaisir pour nous d’orienter les gens », confie CD qui ne se sent aucunement intimidé par la foule de ce jour (ndlr samedi 14 octobre 2023). « Nous avions déjà fait des séances d’entraînement dans le stade, bien avant le match. Nous étions présents même à la veille, donc nous ne sommes pas trop impressionnés. Entre le stade vide et le stade archi-comble, il y a une grande différence. Par moments, c’est un peu difficile à gérer, mais nous y arrivons. Nous avons eu de bons formateurs qui nous ont préparés à d’éventuelles situations », se conforte-t-il.
Et d’ajouter : « nous avons également la Commission litige qui nous épaule en cas de problèmes, donc aujourd’hui, les choses se passent plutôt bien. Aujourd’hui, c’est un test qui me fait dire que les Volontaires seront prêts pour la CAN dans quelques mois ». Habib Koné juge précieuse, « l’aide qui est apportée par ces Volontaires. C’est toujours bon d’avoir des gens pour nous guider, nous orienter, vu que le stade est grand et surtout que nous le découvrons. Ce sera le cas pour les milliers de personnes qui viendront pour la CAN dans 3 mois ». Lancé conjointement par le COCAN 2023 et le ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, le programme Volontaires a été ouvert à toute personne désireuse de faire du volontariat. De façon concrète, peuvent y prendre part, toutes les personnes majeures à la date du 1er janvier 2024, de nationalité ivoirienne ou étrangère, vivant avec un handicap ou pas. Les 10.000 personnes retenues, ont bénéficié d’une formation avant d’être redirigées vers certains corps de métiers arrimés à l’organisation de la CAN 2023. Pendant la compétition, les volontaires doivent être présents sur tous les sites : les stades ; les terrains d’entraînement ; les centres d’accréditation ; les aéroports ; les hôtels ; les cités CAN et les Fanzones.
Le devoir nous appelle
Ce samedi, MA est chargée de s’occuper des médias. Elle est la responsable. « Mon rôle avec mon équipe, c’est de nous occuper de la presse nationale et internationale. Nous avons fait la distribution des feuilles de matches et de tout autre élément dont les journalistes ont besoin. Nous veillons aussi à leur confort. Personne à part eux, n’a le droit d’accéder aux espaces réservés à la presse. Nous nous sommes occupés de leur installation, donner les renseignements concernant le Wi-Fi, leur rafraichissement. En gros, nous sommes là pour orienter les journalistes », explique-t-elle. Peu après, le ton monte. Un journaliste d’une chaîne internationale dans les tribunes presse avec sa caméra, est interpellé par les Volontaires. Il n'est pas autorisé à filmer le match depuis son siège. Cette restriction n’est pas du goût du journaliste, qui commence à s’agacer. Après quelques minutes de vérification, le professionnel des médias a finalement le droit de filmer le match. Son média, selon les informations recueillies, a acquis les droits de diffusion. À en croire MA, c'est à ce genre de situation que les Volontaires et les Bénévoles seront confrontés pendant la CAN. De leur côté, plusieurs journalistes se plaignent de ne pas avoir reçu de feuilles de match. La responsable est vite saisie. « Les fiches sont en rupture. Un nouveau stock arrive bientôt », répond-elle. Selon la patronne de cette équipe, « notre rôle également, est d’empêcher les journalistes dans les gradins, de filmer le match sur instruction de la hiérarchie, car il y a des télévisions qui ont acquis les droits de diffusion exclusive. S’agissant des émotions, parce que c’est notre pays qui joue, nous avons bien envie de regarder le match et jubiler devant l’excitation de voir nos joueurs se produire, mais il faut faire preuve de professionnalisme, pour la circonstance. Ça me fait vraiment plaisir de travailler dans l’organisation de cette CAN. C’est une bonne expérience que j’acquiers en servant mon pays ». Dans les kits qu’ils ont reçus dès leur arrivée, il y a un sac à dos, un T-Shirt, un badge et une bouteille d’eau, pour se rafraichir.
RD est heureuse de faire partie de cette aventure de Volontaires. « Je me sens fière de prendre part à cette expérience exceptionnelle. Ça me fait plaisir de savoir qu’on nous associe, nous les jeunes, à cet évènement continental. Je vais bien conserver mon badge, le montrer plus tard à mes enfants, et dire que moi aussi, j’ai contribué à l’organisation de la CAN 2023. Je dois avouer que c’est difficile », soutient-elle. Son rôle, nous apprend-elle, « est d’assister et de contribuer à la meilleure organisation de la CAN. Nous avons géré l’installation des supporters dans leur ensemble. J’avoue que c’est ma toute première fois dans un stade et je suis contente de voir tout ce monde. Je suis un peu impressionnée de voir cette foule, mais pour ce match, nous avons été sélectionnés. On se dit que pour le début de la CAN, tous les Volontaires dédiés à un match, seront présents. Nous pourrons donc contenir tout ce monde-là ». Mais comme plusieurs de ces camarades, RD trouve complexe, le fait de se départir de sa casquette de supporters des Éléphants et de Volontaires. « Pendant le match, j’ai souvent été partagée, entre vouloir sauter et crier quand on marque et rester stoïque », avoue la jeune Volontaire.
Manuel Zako