Vous êtes fonctionnaire au ministère de l'Éducation nationale et porte-parole des docteurs en attente de recrutement.. Quel est la situation en ce qui concerne votre glissement catégoriel?
Soyez avant tout propos remercié pour l'occasion que vous nous donnez afin de recueillir nos avis sur l'évolution de la crise du Doctorat en Côte d'Ivoire. Nos vives remerciements vont juste à l'endroit des gouvernants de notre pays avec à leur tête le Président de la République, son Excellence Docteur Alassane Ouattara, qui conscient de la place implacable de la jeunesse dans le processus de développement intégral, a dédié 2023 comme année de la jeunesse. A monsieur le Premier ministre, chef de gouvernement, monsieur Achi Patrick, nous renouvelons nos sincères remerciements pour avoir pris le temps de se saisir de notre dossier, en acceptant de nous accorder des audiences fructueuses.Nous saluons les efforts du ministre du Budget qui s'est accordé avec ses paires de la Fonction Publique et de l'Enseignement Supérieur, pour l'octroi de 675 postes budgétaires, relevés à 700 , au concours de recrutement des assistants, assistants chefs clinique et attachés de recherche de cette session 2023.
Justement pouvez-vous nous dresser le bilan des acquis suite â vos différentes revendications?
En effet, madame la ministre Anne Ouloto et le mnistre Adama Diawara n'ont ménagé aucun effort pour trouver des palliatifs à la crise du Doctorat.Aujourd'hui nous reconnaissons que les choses évoluent positivement.Au niveau de l'Enseignement Supérieur, dès sa nomination à la tête de son département ministériel, le ministre Adama Diawara a institué le dialogue social qui prend aussi en compte tous les collectifs de Docteurs en attente de recrutement.Il a mis fin aux nombreuses candidatures qui étaient économiquement insupportables puisqu'il fallait non seulement déposer autant de dossiers de candidatures dans toutes les universités visées, avec pour chaque université un droit de concours de 50000f, des dossiers annexes coûteux, des frais de séjours et de transport et les risques afférents en terme de succédanés.Nous sommes aujourd'hui à un système de candidature unique avec un seul dossier, et aussi des facilitations accordées.Par exemple, il y a un droit unique de candidature pour toutes les structures d'accueil, il n'y a plus de thèse physique à déposer pour le concours d'assistants et les fonctionnaires ne présentent plus de certificat de nationalité.Le ministre Adama Diawara a fait aussi de la reconnaissance du Doctorat à la Fonction Publique, une de ses priorités.Il projette après les résultats du concours de 2023 faire un recensement de tous les Docteurs en attente de recrutement avec des perspectives de recrutement et d'insertion digeste dans le monde du travail.L'âge limite de candidature passe aujourd'hui de 45 ans à 47 ans . Ce qui constitue actuellement une véritable bouffée d'oxygène pour de nombreux diplômés qui étaient forclos.Cela mérite aussi d'être salué, n'en déplaise aux esprits négatifs.La joie des Docteurs en attente de recrutement se lie à travers l'engouement constaté sur le site de dépôt des dossiers de candidature, en dépit des sons de cloches discordants qui souhaitent et demandent un boycott du concours. Paradoxalement, tout en demandant à leurs condisciples le boycott du concours, nombreux parmi eux ont déjà déposé leurs dossiers et sont chaque jour les premiers inscrits sur les listes de dépôt de dossiers. C'est bien de la sorcellerie et il faut que les gens évitent ce piège. Nous saluons au passage la clairvoyance de 2 figures de proue de cette crise, en l'occurrence Docteur Dassé... et Docteur Dally Olivier, anciens leaders de collectifs, qui ont ouvert le bal du dialogue social institué par les Ministres Adama Diawara au niveau de l'Enseignement Supérieur et Anne Ouloto à la Fonction Publique.Cette démarche responsable a progressivement porté ses fruits.
Qu'est-ce qui peut expliquer que malgré tous ces bruits de botte de certains parmis vous appelant boycotter le concours de glissement catégoriel?
Loin des logomachies tendancieuses, des idéologies victimaires, enveloppées par la démagogie, le non respect des autorités étatiques, des maîtres, des formateurs , des paires, des leaders de collectifs, diverses plateformes dont la nôtre ont opté pour la démarche pacifique, responsable et intellectuelle, traduite par l'approche participative, constructive, la négociation, le plaidoyer.Ceci nous a coûté tous les noms de diable, mais les résultats nous donnent raison.La force de l'argument a dominé l'argument de la force.C'est loin des actions d'éclats, des bruits inutiles que nous avons en tant qu'élites méritants, multiplié des séminaires de réflexion et des séances de travail avec le ministère de l'Enseignement Supérieur, le ministère de la Fonction Publique, les institutions de la République .Je réitére ici mes remerciements et ma reconnaissance pour les avancées, nées de la volonté des autorités. Je dirai aussi merci à toutes ces plateformes du dialogue social et à leurs leaders.
Autour de la table de négociation, nous contribuons véritablement à la résolution de cette crise et tout le monde voit les résultats et les perspectives.Tous les fonctionnaires ivoiriens savent aujourd'hui que madame la ministre Anne Ouloto a procédé au recensement des fonctionnaires titulaires du Doctorat et dont la carrière n'est pas encore impactée par ce diplôme .C'est le signe d'un projet de revalorisation de notre statut.Et nous souhaiterions que cela soit convenablement bien habillé; de sorte qu' à travers l'avènement de nouveaux emplois, chaque concerné connaisse une véritable promotion, en lien avec sa discipline, sa spécialité et son parcours, afin qu'il puisse davantage participer au développement économique social et humain de notre nation.Notre voeu ardent est aussi en tant que Docteurs, de garder le cordon ombilical avec l'Enseignement Supérieur, de sorte à évoluer dans le système CAMES, continuer et dynamiser les recherches dans nos domaines, pour mieux assurer notre carrière professionnelle.
Grand merci donc à l'Etat de Côte d'Ivoire, reconnaissant du mérite des diplomés de Doctorat.Nous pouvons servir partout : de l'Enseignement Supérieur à la Fonction Publique, en passant par les institutions de la République, les organismes nationaux et internationaux... Nous sommes prêts à mesurer, à supporter le poids des responsabilités académiques et ou administratives, que l'Etat nous confiera. C'est donc l'occasion pour nous d'exhorter les Docteurs en attente de recrutement, toutes catégories confondues, à éviter les oiseaux de mauvaise augure, de tourner le dos aux manipulations politiques et politiciennes, d'éviter les éventuels combats par procuration.Car, le seul combat qui mérite d'être mené dans ce contexte précis, est celui de notre recrutement en tant que chercheurs, enseignants chercheurs, attachés chefs cliniques et bien également experts au sein des structures administratives, des organismes et institutions...
Ernest Famin
