Ce sont plus de 200 délégués et invités qui prennent part à cette activité de l’église catholique de Côte d’Ivoire qui est placée sous le thème « Le conseil du Laïcat comme ferment de la communauté diocésaine ».
Dressant le bilan des activités du Conseil national du Laïcat de Côte d’Ivoire (CNL-CI), le secréataire général adjoint du bureau national, Adingra Ferdinand, a fait savoir que « de nombreuses rencontres et réunions ainsi que des formations de membres du bureau dans le domaine de l'élevage d'escargot, ont été effectuées. Le répertoire des compétences et les visites non réalisées. Dans les perspectives, le CNL-CI envisage de poursuivre et vulgariser le plan stratégique de fonctionnement. Puis, il entend procéder à l’installation du Conseil Diocésain du Laïcat dans le diocèse d'Odienné et l’élaboration d’un calendrier de visite aux groupes ecclésiaux et Conseils Diocésains du Laïcat. Outre cela, la création d’un site Internet et la mise en place d’une cellule permanente de prière et d'intercession pour le Laïcat en Côte d'Ivoire est en vue.
A la suite du Christ, le laïc doit être un missionnaire
A l’ouverture de cette troisième assemblée générale ordinaire du Conseil national du laïcat de Côte d’Ivoire (CNL-CI), Mgr Boniface ZIRI, Évêques d'Abengourou et Président de la Commission Épiscopale de l'Apostolat des Laïcs, a fait comprendre aux fidèles que, quelque soit leur parti politique, leur engagement vis-à-vis de l’Eglise, « à la suite du Christ, le laïc doit être un missionnaire là où se joue le devenir de l'homme. Il doit avoir les compétences et le charisme pour faire avancer l'église. Tout laïc doit être actif dans l'église. Tous, nous sommes des missionnaires. Il est temps et grand temps que laïcs et pasteurs marchent ensemble dans tous les aspects de l'église. L'heure n'est plus à l'exercice d'un individualisme exacerbant mais de la solidarité et de l'amour. Les laïcs sont appelés à être levain dans le monde à travers les études, le travail et votre engagement en politique. L'engagement dans l'église doit être le même dans la vie de tous les jours pour une transformation positive de la société. Le Christ a besoin de vous, le christ a besoin de nous pour donner du pain aux familles, pour défendre le pauvre innocent condamné, pour donner de l'espoir aux désespérés, aux déshérités » a dit le prélat.
Pour sa part, Patrice Yao, Président du Conseil national du Laïcat de Côte d’Ivoire, a révélé que " le Conseil National du Laïcat de Côte d'Ivoire veut jeter les bases d'une église synodale. C'est dans la communion et la complémentarité (pasteurs et fidèles) que doit être accomplie la mission du Christ. Comme ferment, le Laïcat doit être visible et audible dans la réalisation de nos projets communs et la transformation de la société ivoirienne ".
Anne Ouloto : « Mariage pour tous, mon éducation catholique ne peut pas me permettre d'accepter... »
Deux autorités politiques ont été les invités spéciaux de cette rencontre. Ceux-ci ont partagé leurs expériences et leurs visions pour une cohésion au sein de la communauté catholique.
Selon Jean-Marc Yacé, maire de la commune de Cocody : "Dans la vie, chacun a toujours besoin de tendre la main quelque part. Le Seigneur nous met ensemble quelques fois pour voir comment nous allons développer ensemble notre pays et mettre les uns et les autres dans les conditions acceptables. Ayons la foi, et dans la foi, mettons la détermination. Je suis consul honoraire du Mexique. Quand j'ai été élu, le sénat mexicain à siégé sur mon cas. Ils m'ont dit vous pouvez exercer car la mairie est un instrument de développement et non politique. Ne dépassez pas ce cap. J'aide beaucoup à ma façon. Dans mon entreprise, j'embauche beaucoup de jeunes. J'ai aidé un jeune développeur informatique qui a mis en place les systèmes informatiques du Ghana, de la Côte d'Ivoire... Il roule aujourd'hui en porsche alors que moi je roule autre chose. Je vais "attraper" la main de la ministre Anne Ouloto et je vais voir comment on peut ensemble développer Cocody. C'est Dieu qui fait toute chose..." a-t-il dit.
Poursuivant, Anne Ouloto, ministre de la fonction publique et de la réforme administrative s’est interrogée sur plusieurs sujets avant de donner sa position sur sa vision en conformité avec l’église catholique : "Une chrétienne à la tête du ministère de la Fonction publique, c'est pour faire quoi? Dois-je accepter que les gens paient pour rentrer? Et les enfants des pauvres, que deviennent-ils? Peut-être des gens paient à des vendeurs d'illusions. Mais ils se retrouvent tous à la gendarmerie ou en prison...Les gens frappent à nos portes pour l'officialisation du mariage pour tous, mais mon éducation catholique ne peut pas me permettre d'accepter ça... Comment en tant que fidèles catholiques nous pouvons aider notre église. Je suis peinée de voir que nos Évêques peinent à organiser les événements. Nous devons nous entraider. Quel que soit le pouvoir qui est en place, soyez sans complexe. Priez beaucoup pour nous car nous combattons toujours contre les forces du mal qui veulent nous détourner de notre foi (...) Arrivée au golf, j'ai créé une cellule de prière que les amis ont appelé la cellule victorieuse du golf. Après, les évangéliques nous ont rejoints et après les musulmans. C'était devenu une prière œcuménique. Un ami religieux m'a demandé de prier pour mes ennemis. J'ai prié pour M. et Mme Gbagbo. Quand ils ont été arrêtés et que je les ai vus, je me suis effondrée. Je n'ai pas pu supporter de les voir ainsi. Quand j'ai été nommée au gouvernement, j’ai demandé au Président Ouattara, jusqu'où on peut aller à la réconciliation. Il m'a dit: "La réconciliation n'a pas de limite. Tes frères étaient plus nombreux avec l'ancien pouvoir. Aidez-les à rentrer. J'ai fait rentrer mon frère Gossio à qui je rends hommage. Quand on est allé aux élections locales, il ne m'a pas soutenue. Il a battu campagne pour son parti…" fait-elle savoir.
Joël DALLY
