Société

Pollution des hydrocarbures en mer: Une dizaine de pays africains en conclave à Abidjan pour réfléchir sur les moyens de lutte

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Les participants et experts sur les travaux de pollution en hydrocarbures en mer. (Photo : DR)
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La Côte d’Ivoire abrite depuis hier lundi 10 octobre 2022, et ce jusqu’au 14 octobre 2022, un atelier de formation au profit d’une vingtaine d’officiers auditeurs. Ils sont issus des pays d’Afrique de l’Ouest et du centre. Cette rencontre porte sur la lutte contre les pollutions accidentelles par des hydrocarbures en mer et sur le littoral.

Dans le cadre du projet d’assistance technique et du renfort de la Sûreté-sécurité des infractions Portuaires en Afrique de l’Ouest et du Centre (WeCAPS), l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) de Côte d’Ivoire, en partenariat avec la Commission européenne, sont les organisateurs de cette formation qui se tient sur les sites de l’ARSTM (ISMI) et du Port d’Abidjan. La cérémonie inaugurale s’est tenue le lundi 10 octobre 2022 à la salle de conseil de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) Yopougon, Niangon.

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Durant les cinq jours, les Officiers de port affectés aux missions de prévention et de lutte contre la pollution marine dans les ports, partageront les bonnes pratiques en matière de lutte contre les déversements d’hydrocarbures en mer.  Pour une meilleure conduite des travaux, une équipe du Centre de Documentation de Recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) est mobilisée pour assurer l’intégralité des actions pédagogiques.

Les thématiques au menu de ces journées de réflexion portent entre autres, sur le comportement des hydrocarbures dans l’environnement ; les stratégies de lutte en mer ; la gestion de crise et l’observation aérienne, suivis des nappes et quantification de la pollution en mer ;   Dispersion ; Brûlage in situ ; Confinement-récupération. En outre, les panélistes bénéficient des modules relatifs à la planification d’urgence et la gestion d’incident ; la communication de crise et les médias ; la lutte sur le littoral et la reconnaissance des sites pollués.   

 Le colonel ABE Aké Lazare, directeur de l’ISMI : « Il reste encore beaucoup à faire en termes de promotion de ressources humaines performantes »

Le colonel ABE Aké Lazare, directeur de l’ISMI, représentant le DG de l’ARSTM et le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, a fait savoir que les ressources humaines qualifiées pour faire face à la gestion des déversements d’hydrocarbures en mer, phénomène qui arrive de façon accidentelle, est un souci pour les pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre.

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« Les déversements d’hydrocarbures en mer sont des événements imprévisibles qui peuvent causer des dommages importants à l’environnement, la faune et les communautés côtières.  Le transport du pétrole a été responsable de plusieurs des plus grandes marées noires, notamment les accidents du Prestige (2001) et de l’EXXON Valdez (1989), mais plus récemment, un nombre croissant d’incidents majeurs originaires de l’exploration et la production Offshore. Le Golfe de Guinée qui se distingue par l’existence de routes maritimes stratégiques pour le commerce mondial et diverses activités d’exploitation de ressources d’hydrocarbures offshore, est fortement exposé aux risques de pollution marine », a-t-il fait remarquer. Puis d’ajouter : « Alors que d’importants efforts sont réalisés au niveau national pour la mise en place des plans d’intervention d’urgence, notamment dans le cadre de l’initiative mondiale pour l’Afrique occidentale, centrale et australe (Projet GI WACAF), il reste encore beaucoup à faire en termes de promotion de ressources humaines performantes, maîtrisant les techniques de lutte contre la pollution marine. C’est pour contribuer à une riposte efficace en cas de situation critique que le projet WeCAPS a contracté avec l’ISMI pour l’organisation de cette formation », a indiqué en substance, le colonel Abe Aké Lazare.

 Rôle et missions du projet WeCAPS dans la lutte contre la pollution marine

Samuel Champon, expert clé du projet WeCAPS, représentant Expertise France, a situé l’importance du projet WeCAPS face à cette problématique : « Le Projet WeCAPS est un projet européen qui est piloté par Expertise France et qui s'est fixé comme objectif d'appuyer un support au niveau des ports en Afrique de l'Ouest, en Afrique centrale sur un volet gouvernance, sûreté et sécurité.  Et cette formation s'inscrit dans le volet sécurité-sûreté dans un port, en l’occurrence, le Port Autonome d’Abidjan. La sécurité, c'est à la fois protéger les personnes, les biens ainsi que l'environnement.

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Cette formation vise donc à apporter un appui technique à nos partenaires qui sont situés dans ces ports en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale pour améliorer leur connaissance et être beaucoup plus efficaces, avoir de meilleures capacités de réponse opérationnelle en cas d'incident et d'accident liés à une pollution accidentelle dans le milieu marin ou dans le milieu portuaire », a relevé l’expert. Puis de renchérir : « Pour cette formation, c'est l'ensemble des représentants des autorités portuaires qui sont dans le cadre du projet WeCAPS, soit 7 pays et 10 ports qui sont concernés. Nous y avons associé d'autres pays avec lesquels nous ne travaillons pas d’habitude. C’est le cas de la Guinée Conakry, du Liberia, de la Sierra Leone, car la pollution, c'est quelque chose d'universel dont la lutte doit être dans une approche régionale et non limitée à un pays ».

Nathalie Monvoisin, cheffe du service Études et Formation au CEDRE, a, pour sa part, précisé les objectifs de cette formation : « Les objectifs de cette formation, c'est que les participants aient la connaissance des stratégies de lutte et les dispositions qui sont applicables dans leur zone afin qu'ils prennent la pleine mesure de la difficulté de déploiement de ces moyens et d'organisation que cela nécessite.

C'est une formation qui sera théorique et pratique dans lesquelles nous aborderons et mettrons en pratique, les différents types de lutte antipollution ».

Ernest Famin  

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