Il est 09h58 quand nous arrivons dans le village. Nous sommes accueillis par un vent frais et vivifiant. Un espace vert attire notre attention dans la partie Nord. Aménagé pour accueillir les visiteurs, ce lopin de terre d’environ 300 m2, abrite des arbres d’hévéa dont la saignée a été arrêtée depuis belle lurette. Leurs feuillages se laissent entrelacer au passage du vent. L’espace est ceinturé par des bambous qui font office de clôture. Des hamacs et bancs y sont installés pour le grand bonheur des touristes. A cette heure de la journée, il prévaut dans ce cadre enchanteur un calme apaisant. Toujours à pieds, nous regagnons la partie Sud. Sur la grande voie non encore bitumée, sont fixées des pancartes sur lesquelles sont inscrites des consignes d’hygiène : « Ensemble préservons l’environnement. La nature n’est pas une poubelle ». A chaque coin de rue, sont installées des poubelles sont installées à chaque coin de rue, de sorte qu’il est rare de voir trainer des ordures.
Un site soucieux de la préservation de l’environnement
Autre richesse de cet espace convivial, la lagune Aghien qui traverse le village. On n’y voit apparaître aucun déchet à la surface ; elle ne dégage non plus aucune mauvaise odeur. La lagune est bordée d’arbres d’hévéa et de cocotiers. On peut voir des adolescents s’adonner à une partie de baignade à l’aide de flotteurs. Cette partie du site abrite le domicile du chef de village, Botty Mathias. Une forêt attire notre attention derrière le bâtiment. On se croirait dans le jardin d’Eden tel que décrit par les livres des religions révélées. Au cœur des arbres d’hévéa sur lesquels il est marqué en rouge, qu’il est interdit de couper les arbres sont logées des paillottes sur pilotis, avec pieds de bambous flottant sur la lagune.
Le regard du visiteur que nous sommes est attiré par un manguier d’une taille de gratte-ciel, avec ses branches mesurant environ 5 mètres et ses racines fixées au bord de l’eau. Une échelle fabriquée à l’aide de bambous sert à le grimper pour se retrouver sur un filet qui débouche sur l’eau, comme si vous étiez sur un tobogan. Une balançoire également construites avec des bambous a les piliers dans l’eau. Çà et là, se trouvent des restaurants dans lesquels sont proposés des mets ivoiriens. Ici, l’éclairage est assuré par les panneaux solaires, lesquels traduisent la démarche écologique dans laquelle semblent s’inscrire les responsables de ce village.
Touristes et Abidjanais enchantés par le cadre
Nous rencontrons un groupe d’une vingtaine de personnes en pleine randonnée. Par endroits, des couples, en majorité de peau blanche, savourent le bonheur que procurent ces instants passés au bord de l’eau, tout en sirotant du jus de noix de coco. Pour éviter sans doute que les visiteurs s’égarent, des nombres sont inscrits sur des arbres d’hévéa, tels des repères. Attachées à des arbres, des pirogues sont prêtes à embarquer des visiteurs pour une balade lagunaire. De passage sur le site pour la première fois, Stéphane Agouatta, agent de sécurité, est subjugué par ce qu’il y découvre. « C’est formidable ! Je l’ai découvert par hasard. J’étais juste en train d’apprendre à conduire. J’ai suivi le trajet et j’ai trouvé que c’est super naturel et très proche d’Abidjan. Je ne m’attendais vraiment pas à ça », marque -t-il sa surprise.
Son binôme, Jean Claude Kouamé, manager, est lui également sous le charme de ce coin enchanteur. « J’avoue que c’est la première fois que je visite cette zone. Je ne savais pas qu’il y avait tout ça ici. Nous sommes venus en voiture, voir le plan lagunaire. Je suis agréablement surpris », lâche-t-il. Nous entamons une promenade à vélo dans la partie Est. Un grand bas-fond stagne à une centaine de mètres de l’école primaire. Là, des panneaux de signalisation appellent les automobilistes et cyclistes à réduire leur vitesse. « Prenez garde aux piétons. Roulez au pas », conseillent-ils. Il est 13h02 minutes quand nous quittons le village paisible de Koffakoi, avec le sentiment que ce site est un exemple de ce que devrait être l’engagement des communautés pour la cause écologique.
Bema Bakayoko (stg)