Il n’est pas toujours évident pour les jeunes des partis politiques de Côte d’Ivoire de se retrouver pour échanger sur des projets, sans que cela ne donne lieu à des bicéphalismes. Pourtant, la dernière rencontre consultative entre les membres du gouvernement et les couches sociales de jeunesse concernant le projet des jeunes pour 2023 ou « Plan jeunesse 2023 », s’est déroulée dans un bon climat. L’atmosphère qui a prévalu au cours de cette rencontre, ayant réuni 44 jeunesses de partis politiques et organisations et des membres du gouvernement, a du reste, été saluée par le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion Professionnelle et du Service Civique, qui a conduit la séance. « Je voudrais saluer la maturité de la jeunesse ivoirienne. Et surtout, comme le collègue de la Communication le disait, le niveau de la jeunesse ivoirienne, parce qu’on a eu des communications pertinentes, des propositions pertinentes, des analyses pertinentes. On ne peut que garder espoir.
En tout cas, cette année, pour notre part, nous ferons tout pour que les actions qui seront arrêtées par le chef de l’État sur ses instructions soient traduites en actions concrètes qui vont impacter la vie des jeunes ». Cette séance d’échanges a également été appréciée par Karim Ouattara, le Secrétaire national en charge du monde associatif. Il l’a fait savoir en ces termes : « Ce qui vient de se passer, est une première en Côte d’Ivoire. C’est exceptionnel. Ce n’est pas anodin. C’est exceptionnel de voir qu’un parti politique spécifique appelle d’autres partis à se joindre à lui pour réfléchir sur une problématique commune, en l’occurrence celle de la jeunesse. Et de voir des jeunes des partis politiques s’asseoir ensemble dans une même salle pour égrener les problèmes de la jeunesse dans sa globalité. On ne peut que saluer cela ». Pour Karim Ouattara, l’initiative du chef de l’État doit donner de faire en sorte que 2023 puisse réellement se démarquer des années 2022, 2021, 2020, ainsi de suite. « Il faudrait que ce soit une année qui soit ressentie par la jeunesse comme une année qui lui est dédiée », s’empresse d’ajouter celui-ci. Cissé Abdul Kader, Secrétaire national en charge de la jeunesse du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dit ne pas être surpris par cette initiative d’Alassane Ouattara. Selon son commentaire, elle est la preuve tangible de ce qu’il a toujours eu pour les jeunes, de bons projets.
Raison pour laquelle, il a déclaré : « En tant que jeune du RHDP, le projet ne nous étonne guère, parce que notre président de la République, Alassane Ouattara, est dans la dynamique de pouvoir donner une chance aux jeunes de Côte d’Ivoire. Et décréter 2023, année de la jeunesse, n’est que la continuité de ses actions en faveur de la jeunesse. Cette fois-ci, le chef de l’État veut dire qu’il donnera plus que ce qu’il donnait par le passé. Nous sommes d’accord pour l’accompagner dans cette initiative ». Il a toutefois émis un vœu : « Nous souhaitons que cette initiative soit portée par le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion Professionnelle et du Service Civique. Ce ministère est dédié aux jeunes. C’est le ministre qui va apporter les propositions que les jeunes des partis politiques et ceux de la société civile feront au gouvernement. Nous sommes ravis et nous partageons l’idée du chef de l’État. En ce qui nous concerne, nous allons aller vers nos militants dans tous les petits hameaux et petits recoins du pays pour les consulter, pour faire sortir des propositions concrètes, qui épousent tout naturellement, leurs aspirations ; afin que le gouvernement mette en place, un projet qui puisse aider l’ensemble des jeunes du pays ». En matière d’attente, Ibrahim Dubois Touré, le président de la jeunesse du COJEP, souhaite que l’accent soit mis sur la formation des jeunes et la création de pôles régionaux de développement. « Nous sommes toujours disposés à faire nos propositions pour rendre cette idée concrète. Nous réfléchissons à ce que notre formation soit adaptée à nos besoins actuels. Vous savez que nous sommes un pays en voie de développement. Et nous avons beaucoup de secteurs encore à développer.
Il nous faut donc adapter la formation à ces besoins. Nous prônons qu’il y ait des pôles régionaux de développement. Pour nous, il faut partir à des spécialisations par région. Ça va aider à l’employabilité dans chaque région. On n‘aura pas forcément besoin de venir à Abidjan pour chercher un emploi ou s’orienter vers la Fonction publique. Nous pensons qu’aujourd’hui, les jeunes ivoiriens peuvent se mettre ensemble pour créer des multinationales. Et c’est possible. Il faut donc encourager le génie-créateur ivoirien ». Le président de la structure "Le changement c’est pour maintenant (LCPE)" s’intéresse au volet en rapport avec l’amélioration de la condition de vie. Or, pour lui, « qui parle de l’amélioration de la condition de vie, a besoin d’un aspect financier, un aspect de création de richesses, parce que, c’est à partir de la création de richesse qu’on peut améliorer sa condition de vie ». C’est pourquoi, Jean Omonon affirme sans détour que « l’État ne peut pas employer tout le monde. L’État ne peut pas donner du travail à tout le monde. Je pense qu’il faut créer le cadre. Il faut faciliter à ce que les jeunes puissent avoir des fonds pour pouvoir investir dans certains projets de création de richesses ».
C’est d’ailleurs, ce que le président de la République compte faire à travers ce projet.
Aristide Otré